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HF_55: Porte du ciel
(FR_Romont_VMR_HF_55)

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Titre

Porte du ciel

Type d'objet
Artiste
Atelier
Datation
1925

Iconographie

Description

Sur ce grand médaillon ovale, deux anges de profil, vêtus d’une robe jaune et portant des ailes rouges, flottent sur la porte du ciel. L'un joue de la trompette et l'autre tient ses mains ouvertes devant lui. La porte du ciel est constituée de deux colonnes torsadées soutenant un arc en anse de panier au centre duquel figure une tête de putto ailé. En bas, une inscription latine identifie l'architecture.

Code Iconclass
11S4(+3) · les portes du ciel, l'entrée du Paradis, 'porta coeli' (+ ange(s))
Mot-clés Iconclass
Inscription

JANUA / COELI (en bas)

Signature

E. DUNAND / GENÈVE / 1925 (en bas à droite)

Technique / Etat

Technique

Vitrail au plomb, grisaille, verre plaqué gravé à l’acide, verre cathédrale

Historique de l'oeuvre

Recherche

Ce médaillon ovale est un vitrail pour la chapelle de la Vierge de l’église de Semsales et est l’oeuvre du maître verrier genevois Eugène Dunand(Dunand, 1925b). Avec son pendant (HF_54), ils formaient un ensemble disposé dans les deux oeils-de-boeuf situés de part et d’autre de l’autel de la chapelle de la Vierge. Ils ont été remplacés en 1974 par des vitraux de l’artiste Yoki.

Dunand travaille pour le chantier de Semsales depuis 1924 et y réalise non seulement ses propres vitraux mais également ceux d’Alexandre Cingria, à l’instar des quatre verrières du choeur et des trois de la chapelle Sainte-Anne. L’année suivante, on lui confie la création des trois verrières pour la chapelle de la Vierge et deux oeils-de-boeufs ainsi que la réalisation des six baies du baptistère de Cingria. Le travail de l’ensemble des fenêtres de la nef avait été confié en juin 1924 à l’artiste fribourgeois Jean-Edouard de Castella, mais suite à des mésententes avec l’architecte et l’artiste responsable de la polychromie générale de l’église, Gino Severini, qui refusent tous deux les projets que l’artiste fribourgeois leur présente, ne les trouvant pas satisfaisants, l’architecte convainc Castella de céder la moitié du travail à Dunand (Radin, 2011, p. 31-33). Ce dernier réalisera donc en plus les sept vitraux de la nef côté sud.
En ce qui concerne la chapelle de la Vierge, Dunand envoie ses trois verrières achevées à l’architecte Fernand Dumas à Romont en juin 1925 et lui annonce qu’il lui soumettra les cartons pour les oeils-de-boeuf ultérieurement mais se permet de les joindre à sa facture pour ne pas compliquer la comptabilité (Dunand, 1925a et b).

Au début des années vingt, Dunand est encore un jeune verrier sans grande expérience. Il a repris l’atelier de Georges Jourdin – anciennement Enneveux et Bonnet – à Genève en 1920 (Poiatti, 2008, p. 99, 104), où il crée ses propres verrières et exécute également les vitraux d’autres artistes, comme Cingria, avec qui il collabore à l'église Sainte-Croix de Carouge entre 1924 et 1927 (Poiatti, 2008, p. 127-128). Avant Semsales, il réalise des vitraux pour les églises Saint-Charles Borromée à Avusy (GE_01_01 et GE_01_02) et Saint-Sylvestre à Compesières (GE_02.01 ; GE_02.02 ; GE_02_03) (Sauterel, 2008, p. 224-225). Alors que les premiers sont historicistes, les seconds expriment un style résolument moderne et plus personnel, qu’il reprend et développe pour les trois verrières de la chapelle de la Vierge. Les couleurs y sont vives et contrastées, tandis que la composition, bien que chargée, demeure ordonnée et lisible. Il en va de même pour les deux oeils-de-boeuf. Les teintes chaudes dominent (jaune, orange, rouge) sur un fond aux tendances froides. Dunand s’accorde aux coloris des mosaïques de Cingria, inscrites dans des arcs en plein cintre disposés côte à côte sur la prédelle de l’autel et complète les litanies de la Vierge imaginées par l’artiste genevois.
En 1972, la chapelle de la Vierge est restaurée (Richoz et Perroud, 1972)et deux ans plus tard Yoki, en collaboration avec l’atelier Fleckner, réalise une alternative abstraite en remplacement des verrières figurées de Dunand pour ces oeils-de-boeuf. Pour quelles raisons ont-ils été remplacés ? Était-ce pour pallier à un manque de lumière sur l’autel ou étaient-ils simplement cassés et irréparables ?
Bien que les archives ne nous fournissent aucune réponse à ce sujet, une donation faite au Vitromusée Romont en 2019 par l’une des filles d’Herbert Fleckner et sa famille nous éclaire. Parmi un ensemble de cartons et vitraux offerts au musée, figurent deux vitraux ovales signés de Dunand dont celui-ci (HF_54, HF_55) et datés de 1925 que nous avons pu identifier comme étant les oeils-de-boeuf conçus pour la chapelle de la Vierge. Lors de la pose des nouvelles verrières de Yoki, Herbert Fleckner a récupéré les deux vitraux de Dunand que la paroisse n’a probablement pas souhaité garder chez elle. En très bon état, à l’exception de petites fissures sur la bordure de l’un d’entre eux, ce n’est donc pas pour des raisons de détérioration qu’ils ont été remplacés mais certainement pour des questions de luminosité.

Datation
1925
Date d'entrée
31.05.2019
Donateur·trice / Vendeur·euse

Géa Nuoffer-Fleckner et famille (donateur)

Localisation d'origine
Localisations liées
Propriétaire

Vitromusée Romont

Propriétaire précédent·e

Atelier Herbert Fleckner · Géa Nuoffer-Fleckner

Numéro d'inventaire
HF_55

Bibliographie et sources

Bibliographie

Dunand, E. (1925a, 16 juin). [Lettre à Fernand Dumas]. Archives de la paroisse de Semsales, Suisse.

Dunand, E. (1925b, 16 juin). [Facture]. Archives de la paroisse de Semsales, Suisse.

Lauper, A. (2012). Semsales. Dans Société d’histoire de l’art en Suisse (dir.), Guide artistique de la Suisse (tome 4b, p. 170-171). Berne, Suisse : Société d’histoire de l’art en Suisse.

Lauper, A. (1997). Église de Semsales. A propos de l’architecture : le leurre ou l’écrin ?. Pro Fribourg (700 ans Châtel-Saint-Denis), (117), 70-72.

Poiatti, M. (2008). Vitrail et modernité. Dans Borel L. (dir.), Emotion(s) en lumière : le vitrail à Genève. Genève, Suisse : APAS Association pour la promotion de l’art sacré : La Baconnière Arts.

Radin, G. (2011). Correspondance Gino Severini Jacques Maritain (1923-1966). Florence, Italie : Leo S. Olschki.

Richoz, J. et Perroud T. (1972, 10 juillet). [Lettre au conseil paroissial]. Archives de la paroisse de Semsales, Suisse.

Rudaz, P. (1998). Carouge, foyer d’art sacré, 1920-1945. Carouge, Suisse : Ville de Carouge.

Rudaz, P. (1997). Église de Semsales. Une décoration ambitieuse dans une ambiance explosive. Pro Fribourg (700 ans Châtel-Saint-Denis), (117), 79-84.

Sauterel, V. (2008). Catalogue raisonné des vitraux de Genève. Dans Borel L. (dir.), Emotion(s) en lumière : le vitrail à Genève (p. 210-375). Genève, Suisse : APAS Association pour la promotion de l’art sacré : La Baconnière Arts.

Schöpfer, H. (1994). Semsales. Église Saint-Nicolas. Inventaire du patrimoine religieux (IPR) [document inédit]. Vitrocentre Romont.

Torche, M.-T. (1997). L’église de Semsales. Premier exemple de peinture cubiste appliquée à l’art monumental religieux en Suisse romande ?. Pro Fribourg (700 ans Châtel-Saint-Denis), (117), 73-77.

Waeber, L. et Schuwey, A. (1957). Églises et chapelles du canton de Fribourg. Fribourg, Suisse : Saint-Paul.

Informations sur l'image

Nom de l'image
FR_Romont_VMR_HF_55
Crédits photographiques
© Vitrocentre Romont (photo : Emmanuel Gavillet, Diaprint SA)
Propriétaire

Vitromusée Romont

Inventaire

Numéro de référence
HF_55
Auteur·e et date de la notice
Valérie Sauterel 2024

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