Durant les années 1970, la paroisse de Semsales entreprend la restauration de son église sous la direction de l’architecte Roland Charrière. Une première phase consiste en 1971 en la réfection de la tour du clocher et de sa flèche. Dès le printemps 1973, la restauration extérieure des façades et de la nef débute et la pose de doubles vitrages pour les fenêtres est alors envisagée, leur mise en place se terminant au printemps 1974. L’artiste fribourgeois Yoki (Émile Aebischer) est appelé par la paroisse comme conseiller pour cette question (Grand et Bard, 1973). En juin 1977, un rafraîchissement complet de l’intérieur (chœur, nef, baptistère, tribune, bas-côtés et narthex) est entrepris (Charrière, 1977), avec une directive claire de la Commission cantonale des monuments exigeant que les oeuvres de l’artiste toscan Gino Severini, auteur de plusieurs peintures murales dans l’édifice en plus de la décoration générale, ne soient pas modifiées ou simplifiées et que l’ambiance colorée qui les accompagne soit respectée intégralement (Charrière, 1976). C’est au restaurateur d’art fribourgeois Claude Rossier que cette tâche délicate est confiée (Charrière, 1978).

Lors de ces campagnes successives qui durent près de dix ans, la restauration de certains vitraux de l’église est également nécessaire et l’atelier fribourgeois d’Herbert Fleckner est mandaté pour l’ensemble de ces travaux. En 1974, il replombe et remplace les verres cassés des vitraux des deux sacristies, fait de même pour ceux de la tour et de la cage d’escalier menant à la tribune et transforme l’un des vitraux de Cingria dans le baptistère (Fleckner, 1974).

Au printemps 1974, Yoki crée pour la chapelle de la Vierge, en collaboration avec Fleckner, deux vitraux abstraits pour les œils-de-bœuf encadrant l’autel. Ils sont posés en avril en remplacement des vitraux réalisés en 1925 par Eugène Dunand, en même temps que les autres verrières de la chapelle (Dunand, 1925). Pour quelles raisons ont-ils été remplacés ? Était-ce pour pallier à un manque de lumière sur l’autel ou étaient-ils simplement cassés et irréparables ? Malheureusement, les archives de la paroisse ne nous fournissent aucune réponse à ce sujet. Yoki exécute un seul dessin pour les deux verrières et, sans doute pour apporter plus de dynamisme à l’espace, ne les pose pas dans le même sens. Il choisit la même gamme de coloris et les mêmes teintes pastel que pour ses vitraux conçus l’année précédente dans les haut-jour de la nef.