Nom

Eugène Dunand, Genève

Variantes du nom
Georges-Albert Jourdin, Genève · Marius Enneveux & Bonnet, Genève
Dates d'activité
1920–[1956]
Auteur·e et date de la notice
Camille Noverraz 2015; Camille Noverraz 2023
Lieux avec objets
Informations sur l'atelier

En 1920, le peintre-verrier et maître-verrier Eugène Dunand reprend l’atelier de Georges Jourdin (anciennement celui d’Enneveux et Bonnet), situé à Genève, aux Acacias, dans lequel il s'est formé (Poiatti, 2008, p. 99, 104). On possède peu d’informations sur le fonctionnement de son atelier, ni sur la présence d’autres collaborateurs. En 1930, l'atelier est présenté à travers un article de la revue L'Écho illustré, dans lequel on voit Dunand au travail, accompagné d'un employé (L. F., 1930, p. 846-847).
Dunand réalise dans son atelier aussi bien ses propres vitraux que ceux dessinés par d'autres artistes. On peut rapprocher sa figure de celle de son contemporain, le maître-verrier et peintre-verrier Marcel Poncet, qui possède également un atelier ouvert dès 1915 à Genève, et qui concevra durant sa carrière à la fois ses propres vitraux et ceux des autres (Reymond, 1992, p. 37 ; Donche-Gay, 1992, p. 34-36). Cette situation reste toutefois assez rare, le modèle le plus courant étant celui d'un atelier exécutant un vitrail sur la base d'un projet établi par un artiste, comme le fait notamment en Suisse romande l'atelier Chiara de Lausanne (Hostettler, 2001).

Dès 1924, Dunand collabore avec l'artiste Alexandre Cingria, avec lequel il réalise plusieurs cycles de vitraux dans son atelier, à l'église Sainte-Croix de Carouge (1924-1927, par exemple GE_04.01), Semsales (1924-1925, dont GSL_71) et Finhaut (1929, dont GSL_130) (Poiatti, 2008, p. 123-125 ; Torche, 1997, p. 78 ; Gross, 2006, p. 11-19). En 1925, le maître-verrier remporte une médaille d'argent à l'Exposition internationale des Arts décoratifs de Paris (Rudaz, 2009, p. 111), probablement pour les vitraux qu'il réalise avec Cingria, dont deux illustrant l'Amour et Béatrice (VMR_273) et Paolo et Francesca.
Au début des années 1930, Dunand travaille pour l'artiste Jerem Falquet, membre du groupe La Palette carougeoise, à l'exécution de ses vitraux de l'Institut Florimont au Petit-Lancy (par exemple GE_156.13), puis en 1935 avec son frère Joseph Falquet, à la basilique Notre-Dame de Genève (notamment GE_18.50). Durant le reste de sa carrière, il obtient de nombreuses commandes de vitraux qu'il dessine lui-même et réalise dans son atelier, principalement dans le canton de Genève (Saint-Sylvestre de Compesières et Saint-Julien de Meyrin en 1920, Saints-Pierre-et-Paul de Meinier en 1927, l’église Saint-Antoine-de-Padoue en 1930). Le cycle de vitraux de l’église Saint-Joseph, réalisé en 1938, constitue son œuvre majeure (Poiatti, 2008, p. 127-128). On peut également citer ses vitraux de Vouvry en Valais, réalisés en 1928 (Biffiger et Beytrison, 2012, p. 484).

Bibliographie

Biffiger, S. et Beytrison, I. (2012). Vouvry. Dans Société d’histoire de l’art en Suisse (dir.), Guide artistique de la Suisse (tome 4b, p. 484). Berne, Suisse : Société d’histoire de l’art en Suisse.

Donche-Gay, S. (1994). Les vitraux du 20ème siècle de la cathédrale de Lausanne. Lausanne, Suisse : Payot.

Gross, S. (2006). Eglise de Finhaut – un monument exceptionnel signe de renouveau. Dans : Eglise paroissiale de Finhaut : restauration 2004-2005 (p. 7-27). Finhaut, Suisse : Paroisse de Finhaut.

Hostettler, C. (2001). L’Atelier P. Chiara – Lausanne : un producteur de vitraux domestiques au début du 20e siècle [mémoire de Licence inédit]. Université de Lausanne.

L. F. (1930, 1er novembre). La fabrication des vitraux. La descente de Croix. Vitrail de E. Dunand pour l'église de Meyrin (Genève). L'Écho illustré, (42), 846-847.

Poiatti, M. (2008). Vitrail et modernité. Dans L. Borel (dir.), Emotion(s) en lumière : le vitrail à Genève (p. 98-141). Genève, Suisse : APAS Association pour la promotion de l'art sacré : La Baconnière Arts.

Reymond, V. (1992). Marcel Poncet. Paris, France : La�Bibliothèque�des Arts.

Rudaz, P. (2009). DUNAND (Eugène, 1893-1956). Dans J. M. Marquis (dir.), Dictionnaire carougeois : Arts à Carouge : Peintres, sculpteurs et graveurs (tome IV B, p. 110-111). Carouge, Suisse : Ville de Carouge.

Torche, M. T. (1997). Les artistes de l’église de Semsales. 700 ans Châtel-Saint-Denis, 78. http://doc.rero.ch/record/232520/files/Pro_Fribourg_117_1997-r.pdf