Recherche
Ce carton en couleur est le dessin précis à l’échelle 1:1 pour la partie supérieure d’une des fenêtres du choeur du temple de Coppet.
La comparaison de ce carton avec les vitraux dans le choeur du sanctuaire nous permet de constater que la mouchette du haut fait partie de la deuxième fenêtre à droite dédiée à Jérémie et David alors que les deux du bas sont représentées sur la première verrière à droite consacrée à Moïse et Abraham. Sur ce carton, Clément avait mentionné en haut qu’il s’agissait du dessin pour la partie haute de la deuxième fenêtre du choeur. Aussi peut-on se poser la question sur le changement effectué entre le carton et la réalisation de la verrière? Etait-ce un désir des commanditaires ? Une erreur lors du montage ? En observant de plus près les parties hautes des deux vitraux, nous pouvons dire que les trois mouchettes semblent former un tout cohérent et unifié. Clément devait donc avoir prévu cette configuration et nous pouvons supposer que ses mentions écrites sur le carton ne sont pas suffisamment précises.
Charles Clément réalise les vitraux pour le temple de Coppet en deux phases. Il est appelé une première fois pour les vitraux du choeur (Crucifixion et les deux verrières d’évangélistes) entre 1933 et 1934, qu’il réalise en collaboration avec l’atelier fribourgeois Kirsch et Fleckner. Vingt ans plus tard, en 1953-1955, il réalise avec l’atelier Kirsch frères les vitraux pour la nef et la façade occidentale.
En 1933, il est de retour en Suisse depuis une année après cinq ans passés à Paris et Marseille et continue son activité liée au vitrail (Rouiller, 1989, p. 199-200) commencée dix ans auparavant avec des verrières pour le temple d'Arnex (1922) (Courthiau, 2011, p. 327). Alors qu’il débute son travail pour les verrières du temple de Coppet, il est en train de terminer celui pour la cathédrale de Lausanne. Il y a réalisé quinze vitraux entre 1930 et 1934. Il vient également de terminer la grande verrière du choeur pour l’église de la commune voisine de Coppet, Commugny (1933), et va s’occuper de la création des vitraux pour le temple de Cuarnens (1935) (Rouiller, 1989, p. 205).
Lorsqu’il commence la seconde phase de sa création à Coppet, Clément s’occupe en même temps de la réalisation de cinq vitraux pour l’église de Crêt-Bérard à Puidoux et de quatre verrières pour l’église réformée de Goumoens-la-Ville (1953). En juin 1954, le vitrail du Christ Roi pour l’église Saint-Luc à Lausanne est inauguré (Rouiller, 1989, p. 205).
Entre ces deux époques le style de Clément a évolué. Pour les trois verrières du choeur, l’artiste compose un dessin avec une multitude de pièces de verres très petites et modèle ses personnages dans un style cubiste. Vingt ans plus tard, il simplifie ses motifs, agrandit les verres et va à l’essentiel. Son travail sur la couleur semble suivre le même chemin. Alors qu’il juxtapose une multitude de couleurs dans ses premières verrières, parfois se contrastant fortement, il préfère l’harmonie des teintes dans cette seconde phase créative. La verrière du Jugement dernier en est un parfait exemple. Composée dans une déclinaison allant du lie de vin au mauve, l’impression générale est harmonieuse et paisible alors que le vitrail consacré à la Crucifixion dégage une impression d’hétérogénéité qui fait néanmoins toute la force de la verrière.
Datation
1953
Date d'entrée
23.12.1991
Donateur·trice / Vendeur·euse
Propriétaire
Propriétaire précédent·e