L’archange Gabriel, à gauche, fait un signe de bénédiction sur la tête de la Vierge, agenouillée à droite et représentée de trois quarts. Surprise, elle ouvre ses mains devant elle et se retourne vers Gabriel En haut, la main de Dieu touche de deux doigts le nimbe où se trouve la colombe du Saint-Esprit qui envoie un rayon de lumière sur la Vierge. A l’arrière-plan une architecture, avec une colonne au centre et une tenture partiellement ouverte sur la droite, dévoile un paysage dans lequel on découvre une maison au loin. Au premier plan au centre, un lys se dresse dans un vase posé à même le sol composé de carreaux => d’un dallage.

Taches, trous de punaises, bord gauche abîmé, coin supérieur déchiré

Ce carton en noir et blanc est le modèle précis à l’échelle 1:1 de la partie figurée du vitrail consacré à l’Annonciation pour la sixième fenêtre à droite dans la nef de la nouvelle église Sankt Stephan au Jaun. Toute la partie décorative manque mais la forme de l’ouverture est indiquée avec précision. Dans le vitrail, cette scène narrative est inscrite dans un médaillon oblong entouré d’une large bordure végétale au centre d’une fenêtre blanche elle-même encadrée d’une large bordure ornementale. Les fonds de verres blancs montrent deux compositions différentes utilisées en alternance pour l’ensemble des fenêtres de la nef. Sous la scène on trouve cette inscription : DEN · O ·JUNGFRAU / UOM · HEIL · GEISTE · EMPFANGEN · HAST · et en bas sur la bordure : Gestiftet von J · Baptist Mooser & Albert Rauber. Le cycle des quinze vitraux pour l’église Sankt Stephan au Jaun date de 1908-1910, années de construction du sanctuaire (Lauper, 2012, p. 135; Buchs, 2010, p. 7-9). Contrairement à l’église de Villarlod, datant de 1910, aucun des cartons n’est signé de Raymond Buchs, pourtant l’attribution de ces oeuvres à l’artiste ne fait aucun doute. Stylistiquement, ces vitraux se rapprochent des cycles de Neyruz (1904-1906) et d’Onnens (1911-1913). Les cartons pour les deux vitraux du choeur au Jaun, saint Pierre et saint Paul sont repris de manière littérale à Onnens. Raymond Buchs, entre 1908 et 1910, est encore à Berlin où il dirige un atelier de graphisme pour lequel il décroche de nombreuses commandes et a un véritable succès (Rudaz, 2001a, p. 15). Cela ne l’empêche pas de garder un lien avec l’atelier Kirsch & Fleckner et de continuer à travailler pour eux (Rudaz, 2001b, p. 20). Lorsqu’il rentre à Fribourg en 1911 (Rudaz, 2001a, p. 15), il travaille au cycle d’Onnens qui est sa dernière contribution à l’art du vitrail.