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VMR_682: Vitrail commémoratif à l’occasion du cinquantième anniversaire de Fernand Dumas, le 4 janvier 1942
(FR_Romont_VMR_VMR_682)

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Titre

Vitrail commémoratif en l’honneur de Fernand Dumas

Type d'objet
Artiste
Atelier
Datation
1942
Dimensions
39 x 64.5 cm

Iconographie

Description

Vitrail commémoratif rectangulaire réalisé à l’occasion du cinquantième anniversaire de Fernand Dumas, le 4 janvier 1942. Le vitrail sans plomb est composé de trois panneaux assemblés dans une armature métallique.
Le panneau central représente en bas les armoiries Dumas, accostées de deux putti et surmontées d’un heaume. Au-dessus, se dresse en rouge la silhouette de la vieille ville de Romont, juchée sur la colline. On reconnaît le clocher de la Collégiale et les diverses tours du château et des remparts. Elles sont surmontées d’une inscription gravée à l’acide sur une plaque de verre doublé rouge: “A Fernand Dumas / ses amis en souvenir / du 4 janvier 1942”. Le registre supérieur montre des clochers et des frontons d’églises évoquant des constructions de Fernand Dumas. Ils sont flanqués de part et d’autre par de la végétation. A l’arrière-plan, un horizon composé de cimes blanches se détache devant un ciel bleu clair. Une règle en T, une équerre et un plan d’architecte, symbolisant le métier du destinataire du vitrail, surmontent l’inscription.
Le panneau de gauche est dédié à saint André: au centre, le saint est représenté assis, de face, auréolé et drapé d’un tissu bleu orné de croix de saint André jaunes. Derrière lui se détache une grande croix de saint André rouge. Le registre supérieur présente trois croix de saint André jaunes sur un fond bleu. Aux pieds du saint se trouve une longue inscription gravée dans la grisaille, mentionnant les noms des amis de l’architecte.
Le panneau de droite représente Ferdinand III de Castille. Le saint, couronné et auréolé, est représenté trônant et vêtu d’une robe rouge avec un col, une ceinture et des manchettes en fourrure d’hermine. Il tient un sceptre dans sa main droite et un globe dans sa gauche. Il porte en pendentif un crucifix doré accroché à une imposante chaînette. Devant son genou gauche, un blason d’or à quatre pals de gueules fait référence à la Maison royale d’Aragon, à la différence que l’or n’apparaît pas avant le pal de gueule de gauche. Le saint est surmonté de trois couronnes dorées sur fond rouge. A ses pieds, l’inscription fait pendant à celle du panneau de gauche.

Code Iconclass
11H(ANDREW)1 · l'apôtre André; attributs possibles : livre, croix en X, poisson, filet de pêcheur, corde, rouleau de parchemin - aspects spécifiques ~ saint
11H(FERDINAND III DE CASTILLE)11 · saints (FERDINAND III DE CASTILLE) - saint en tant que patron, protecteur, intercesseur
73F25342 · André glorifie la croix ('O bona crux')
Mot-clés Iconclass
Héraldique

Dumas

Inscription

A Fernand Dumas / ses amis en souvenir / du 4 janvier 1942 (panneau central, sur verre doublé, en jaune)
M. le chanoine Mauvais, M. l’abbé Gremaud, M. l’abbé Jambé, / M. & Mme G. Ayer, M. Th. Ayer, M. & Mme Bondallaz, M. & Mme / Briod, M. Bumbach (Bibine), M. de chastonay, M. Alex. Cingria / M. & Mme Demierre (sur le panneau de gauche, gravé dans la grisaille)
M. & Mme Dessarzin, M. & Mme Droux, M. Feuillat, M. & Mme / Fleury, M. Furrer, M. & Mme Grand, M. & Mme Honegger / M. Jean Oberson, M. & Mme L. Piller, M. & Mme Savoy / M. & Mme Thévenoz (sur le panneau de gauche, gravé dans la grisaille)

Signature

AC (sur le panneau central, en bas à gauche, monogramme en ligature) 
CINGRIA (sur le panneau central, en bas à droite)

Technique / Etat

Etat de conservation et restaurations

Stable, complet. Trois fissures dans des verres du panneau de droite.

Technique

Vitrail sans plomb composé de trois panneaux assemblés et fixés au mastic dans une armature métallique peinte. Panneaux formés de verres colorés dans la masse et de verres doublés travaillés à l’acide, collés sur des plaques de verre peintes à la grisaille et au jaune d’argent.

Historique de l'oeuvre

Recherche

Ce vitrail est remarquable à plus d’un titre : en tant que magnifique témoin de l’intense vie culturelle qui animait la ville de Romont dans les années 1920-1940, mais aussi comme exemple emblématique de l’art et de la technique d’Alexandre Cingria dans le domaine du vitrail. Le rôle prépondérant joué dans la vie culturelle de la Suisse romande par le chef-lieu glânois s’explique par le fait que les membres romands du Groupe de Saint-Luc s’y réunissaient au restaurant du Lion d’Or. Meneur de ce groupe dont la première bouture est fondée en 1919 sous le nom de “Groupe de Saint-Luc et Saint-Maurice” et voué au renouveau de l’art sacré, Alexandre Cingria s’est installé définitivement dans cette ville en 1937. Architecte principal du groupe, Fernand Dumas (1892–1956) ouvre son bureau d’architecte à Romont en 1922. Ce vitrail lui a été offert à l’occasion de son cinquantième anniversaire en 1942 et apparaît comme un condensé de sa vie professionnelle et sociale jusqu’à cette date.

L’identification exacte des quatre églises esquissées par Alexandre Cingria dans le registre supérieur du panneau central du vitrail n’est pas tout à fait aisée. Fernand Dumas a construit une quinzaine d’églises catholiques en Suisse romande et a dirigé la transformation ou la restauration d’une dizaine d’autres, avec des traits récurrents. La silhouette de l’église tout à gauche peut évoquer l’église d’Orsonnens, construite entre 1935 et 1936. La suivante pourrait représenter Notre-Dame-de-l’Assomption à Lausanne, restaurée en 1932-1933 sous la direction de Fernand Dumas, qui a notamment fait construire le clocher. Plus à droite est certainement représentée l’église Saint-Pierre à Fribourg (1924), dont on reconnaît la vaste rosace sur le fronton et l’imposante entrée rectangulaire en dessous. Le clocher à droite pourrait se référer à l’église de Semsales (première église construite par Fernand Dumas, en 1922-1926).
Le choix des personnages représentés sur les deux panneaux latéraux fait référence aux prénoms de l’architecte et de son épouse (Andrée Thoos). L’iconographie du personnage représenté sur le panneau de droite s’apparente clairement à celle de Ferdinand III de Castille (sceptre, globe, couronne) et l’écu au niveau du genou comportant quatre pals de gueules fait référence à la Maison royale d’Aragon, à la différence que l’or n’apparaît pas avant le pal de gueule de gauche. Les armoiries Dumas figurant au bas du panneau central correspondent à la tradition: écu suisse à champ simple, d’azur au cheval ailé et cabré d’argent, accompagné en chef d’une fleur de lys d’or accostée de deux étoiles du même, une à dextre, une à senestre, et de trois coupeaux de sinople en pointe. L’écu est surmonté d’un heaume d’argent.
De nombreux notables et des personnalités influentes sur le plan politique ou ecclésiastique figurent parmi les amis de Fernand Dumas. Les noms des donateurs du cadeau sont inscrits au bas des panneaux latéraux, apparaissant par ordre alphabétique, à l’exception des trois ecclésiastiques, cités en premier. Parmi ses amis, plusieurs faisaient partie du Cercle catholique de la Glâne, qui se réunissaient au restaurant du Lion d’Or. Ce restaurant servait également de stamm au Groupe de Saint-Luc. L’artiste Yoki, qui a côtoyé Alexandre Cingria et Fernand Dumas, relate l’ambiance qui régnait alors dans l’auberge et la fraternité qui réunissait toutes ces personnes: “[Cingria] appréciait la qualité de l’accueil, la bonhomie souriante et le juste sens de la hiérarchie des valeurs de ses amis romontois, qu’ils soient juges ou fromagers. Il disait aimer cette sorte de fraternité qui existait entre eux, en dehors de toute différence de fortune ou d’ancienneté” (Yoki, 1983, p. 158). 
Le chanoine Joseph Mauvais était curé à l’église Notre-Dame du Valentin à Lausanne, agrandie et restaurée dès 1932 sous la direction de Fernand Dumas. L’abbé Paul Gremaud (1901-1983) était curé de Mézières, village glânois voisin de Romont où Dumas a construit l’église en 1939. L’abbé Rodolphe Jambé, fils du docteur Jambé, était lié à Fernand Dumas par le fait que sa mère s’était occupée des enfants de Fernand Dumas après la mort de sa femme Andrée Thoos. L’abbé Jambé était professeur de philosophie au collège Saint-Michel de Fribourg. Georges Ayer a été secrétaire de la préfecture de la Glâne et substitut du conservateur du registre foncier du district de la Glâne. Son frère, Théodore Ayer (1905-1974), était notaire à Romont (1932-1951), syndic de Romont (1941-1951), conseiller d’Etat (1951-1966) et président du Cercle catholique (Andrey, 2001). Paul Bondallaz (1886-1955), historien, poète et fidèle collaborateur de Joseph Bovet, a été préfet de la Glâne de 1920 à 1955, ainsi que conseiller national en 1943. Selon Colette Dumas, l’inscription “M. & Mme Briod” fait probablement référence à un ami de l’architecte, dentiste installé d’abord à Romont, puis à Lausanne. Charles Bumbach, surnommé Bibine, a été caissier de la ville de Romont jusqu’à sa mort vers 1950 environ. L’identité exacte de M. de Chastonay n’a pas pu être définie (ami valaisan?). Alexandre Cingria, en tant que meneur du Groupe de Saint-Luc, comptait certainement parmi les amis les plus proches de Fernand Dumas. L’inscription “M. & Mme Demierre” peut certainement être associée à Léon Demierre, qui a été président du Conseil de paroisse de Mézières. Son épouse se prénommait Yvonne. Monsieur Dessarzin, qui a travaillé pour l’entreprise Therma, a réalisé des travaux à l’église catholique Notre-Dame de Lausanne. Monsieur Droux était avocat à Fribourg. L’artiste Marcel Feuillat (1896–1962), orfèvre, émailleur et membre du Groupe de Saint-Luc dès son origine, a beaucoup collaboré avec l’architecte. M. et Mme Fleury et M. Furrer n’ont pas pu être identifiés. Louis Grand, beau-frère de Théodore Ayer, a été avocat en service à Romont (patente dès 1939). Son père Eugène, également avocat à Romont de 1897 à 1937, a été conseiller national (1902-1928, 1931-1935). Denis Honegger (1907–1981) a ouvert un bureau d’architecte à Fribourg avec Fernand Dumas en 1937 (Allenspach, 2005). Ils ont construit ensemble l’université Miséricorde à Fribourg (1938-1941). Jean Oberson a été président des tribunaux de Romont, puis de Bulle. Il est devenu préfet de la Gruyère dès 1947. L’inscription “M. & Mme L. Piller” fait certainement référence à Louis Piller, frère du conseiller d’état Joseph Piller. Louis Savoy, avocat et notaire à Romont, a été lieutenant de préfet. Louis Thévenoz était vétérinaire à Romont. Avec sa femme, ils étaient de grands amis des Dumas et faisaient partie de la bonne bourgeoisie de la ville. Les informations ci-dessous ont été recueillies auprès de Colette Dumas, fille de Fernand Dumas (C. Dumas, communication orale, 18 mars 2013), d’Yves Ayer, imprimerie Ayer-Demierre et éditeur-journaliste de la Feuille Fribourgeoise (Y. Ayer, communication orale, 4 mai 2016), de Canisius Demierre, ancien membre du Conseil de paroisse de Mézières (C. Demierre, communication orale, juin 2016), ainsi que sur le web. 
La technique adoptée par Alexandre Cingria pour la réalisation de ce vitrail est astucieuse. Pour pallier à la difficulté de se procurer des baguettes de plomb durant les années de guerre, l’artiste a développé avec l’atelier Herbert Fleckner à Fribourg un procédé lui permettant de juxtaposer des verres de différentes couleurs sans les assembler avec du plomb, mais en les collant sur des plaques de verre transparentes. Pour les verres pris en sandwich, l’artiste exploite souvent la technique du verre doublé gravé à l’acide. Les plaques de verre transparentes servent également de support à l’application de la grisaille et du jaune d’argent (Yoki, 1971, p. 108). Ce procédé innovateur a aussi été adopté par l’artiste dans les médaillons centraux des vitraux du baptistère de la Collégiale de Romont, réalisés en 1939 (Andrey, 1996, p. 49). Pour la réalisation en 1944 des vitraux de l’église Notre-Dame des Marches à Broc, les derniers vitraux réalisés avec cette technique, l’artiste a collaboré avec l’atelier Fleckner à Fribourg (Kaiser, 2011, p. 66). Il est très probable que le vitrail offert à Fernand Dumas deux années auparavant ait aussi été créé dans cet atelier. Cette technique a été reprise par Emilio Beretta, gendre de Cingria, et par Albert Chavaz (Yoki, 1971, p. 108).
Dans le fonds graphique Herbert Fleckner, propriété du Vitromusée Romont, il existe deux cartons pour les parties latérales de ce vitrail (HF_51 et HF_52). Contrairement à ce qu’il faisait depuis de nombreuses années où ses cartons n’étaient souvent que de simples esquisses définissant les grands traits et les coloris souhaités pour son vitrail (Cingria, 1933, p. 119-120), Cingria réalise ici un carton au dessin extrêmement précis autant du point de vue de la couleur que de la composition. Cette manière de procéder est vraisemblablement due au sujet très particulier et unique du vitrail.

Datation
1942
Date d'entrée
2013
Donateur·trice / Vendeur·euse

Colette et Pierre Bisenz-Dumas (donateurs)

Propriétaire

Vitromusée Romont

Propriétaire précédent·e

Colette et Pierre Bisenz-Dumas

Numéro d'inventaire
VMR 682

Bibliographie et sources

Bibliographie

Allenspach, C. (2005). Honegger, Denis. Dans Dictionnaire historique de la Suisse. Repéré sur http://www.hls-dhs-dss.ch/textes/f/F31008.php

Andrey, G. (2001). Ayer, Théodore. Dans Dictionnaire historique de la Suisse. Repéré sur http://www.hls-dhs-dss.ch/textes/f/F5871.php

Andrey, I. (1996). La collégiale : un musée du vitrail ?. Dans Service des biens culturels (dir.). La collégiale de Romont (Patrimoine fribourgeois, no. 6, p. 71-83). Fribourg : Service des Biens culturels.

Cingria, A. (1933). Souvenirs d’un peintre ambulant. Lausanne; Genève, Suisse : Payot

Kaiser, A. (2011). Die schweizer Glasmalerei des 20. Jahrhunderts. Dans J. Dresch (réd.), Glasmalerei der Moderne. Faszination Farbe im Gegenlicht. Catalogue de l’exposition au Badisches Landesmuseum Karlsruhe, 09.07-09.10.2011, p. 64-73. Karlsruhe : Badisches Landesmuseum.

Yoki (1983). Cingria Le Magnifique. Dans Les Cingria. Pour le centenaire de la naissance de Charles-Albert. Alliance culturelle romande, N° 29 – Novembre 1983, p.155-159. Pully : Alliance culturelle romande.

Expositions

15.06.2014–04.01.2015: Le bouquet de Chagall, Acquisitions récentes, Vitromusée Romont
Dès janvier 2015: exposition permanente, Vitromusée Romont

Informations sur l'image

Nom de l'image
FR_Romont_VMR_VMR_682
Crédits photographiques
© Vitromusée Romont (photo : Yves Eigenmann, Fribourg)
Date de la photographie
2013
Copyright
© Ayants droit
Propriétaire

Vitromusée Romont

Inventaire

Numéro de référence
VMR_682
Auteur·e et date de la notice
Astrid Kaiser 2016 ; Valérie Sauterel 2019

Objets et images liés

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Ferdinand III de Castille (partie droite pour le vitrail commémoratif à l’occasion du cinquantième anniversaire de Fernand Dumas, le 4 janvier 1942)
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