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GE_2017: Sainte Marie-Madeleine
(GE_Geneve_Ariana_GE_2017)

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Titre

Sainte Marie-Madeleine

Type d'objet
Dimensions
351 x 105.7 cm (avec cadre) ; 348.2 x 102.6 cm (en lumière)
Artiste
Lieu de production
Datation
avant 1496
Lieu
Emplacement
Exposé
Numéro d'inventaire
006604
Projet de recherche
Auteur·e et date de la notice
Aude Spicher 2025

Iconographie

Description

Le vitrail représente sur un fond rouge sainte Marie-Madeleine de trois-quarts, nimbée et vêtue d’un riche manteau doublé d’hermine et bordé d’orfroi, agrémenté d’une étoffe galonnée nouée autour de sa taille, dont les pompons de pierreries descendent presque jusqu’à ses pieds. Elle porte de la main gauche un vase à onguent. Elle se tient en pied sur un sol carrelé, sous un dais architectural, devant une tenture damassée bleue. L’architecture flamboyante du dais forme un balcon abritant deux statuettes d’anges musiciens, flanqués de deux petits baldaquins surmontés de gargouilles, abritant des prophètes tenant des phylactères. La clé de voûte est ornée d’un petit écu armorié.

Code Iconclass
11G21 · ange(s) chantant, jouant de la musique
11HH(MARY MAGDALENE) · Marie Madeleine, pécheresse pénitente; attributs possibles : livre (ou rouleau), couronne, couronne d'épines, crucifix, vase à onguents, miroir, instrument de musique, palme, chapelet, fléau
11I1 · groupe de prophètes, généralement tenant des livres ou des rouleaux (Isaïe, Jérémie, Ézéchiel, Daniel, Osée, Joël, Amos, Abdias (Obadyahu), Jonas, Michée, Nahum, Habacuc, Sophonie, Aggée, Zacharie, Malachie)
46A122(CHARANSONNEX) · armoiries, héraldique (CHARANSONNEX)
Mot-clés Iconclass
Héraldique

Armoiries de Charansonnex : d’or au lion de sable à la bordure engrêlée de même

Inscription

AREN / GANTEMV[...]EZ (en haut, sur le phylactère gauche)
CAM ONEA / ARER (en haut, sur le phylactère droite)

Signature

aucune

Matériaux, technique et état de conservation

Technique

Vitrail au plomb, verre incolore et coloré, grisaille, jaune d’argent

Etat de conservation et restaurations

1885, relevé de Jaques Mayor (conservé au Centre d'iconographie genevoise, cf. in Lapaire, 2008, p. 36-40, fig. 44).
1924, restauration documentée (photographies) par Charles Wasem à Veyrier : remise en plombs complète, parties refaites (visage, main droite, lacunes dans l’architecture et le bas du manteau), repeints exécutés à froid (Deonna, 1924, p. 329, fig. 11-13 ; Aballéa, 2020, p. 52).
1965, schéma de conservation d'E.J. Beer (cf. in Beer, 1965, p. 241-242, fig. 190a).
1980, nettoyage : repeints à froid modernes enlevés, nettoyage de la corrosion, suppression de nombreux plombs de casse et collage des fragments, consolidation de la mise en plombs (Lapaire, 2008, p. 41).

Historique de l'oeuvre

Recherche

Ce vitrail forme un ensemble avec six autres verrières médiévales (plus ou moins fragmentaires) connues, provenant des baies de du choeur de la cathédrale Saint-Pierre de Genève. Éclairée par vingt-trois fenêtres réparties sur trois niveaux, l'abside prend la forme d’un polygone à sept pans.
Le programme iconographique des verrières du chœur, qui se prolongeait peut-être par des peintures, n’est pas connu (Lapaire, 2008, p. 14). Les vitrages qui sont parvenus jusqu’à nous possèdent une composition similaire courante dans l'art verrier dès le début du XVe siècle, avec un saint personnage figuré en pied au centre d’un baldaquin gothique richement décoré, présenté au-dessus des armoiries du donateur. Si les six vitraux de l’abside présentent une apparente unité de composition, ils se distinguent les uns des autres d’un point de vue stylistique. Cela est particulièrement visible dans les dais : celui de Pierre (GE_2014) avec ses solides formes géométriques évoque le gothique flamboyant du milieu du XVe siècle, ceux de Paul (GE_2015) et André (GE_2016) suggèrent par leur architecture plus légère et régulière une exécution de quelques années postérieure au premier, ceux de Jacques (GE_2012), Jean (GE_2013) et Michel (GE_2049) voient leur architecture s’animer grâce aux formes ornementales presque végétales des pinacles, ainsi qu’à la présence d’oiseaux et de scènes secondaires, tandis que celui de Marie-Madeleine (GE_2017), typique de la fin du XVe siècle, reprend de manière plus fantaisiste les formes des premiers panneaux (Aballéa, 2020, p. 46-52). Ces différences s’expliquent en partie par la durée du chantier des vitraux, qui s’est déroulé selon Aballéa (2020, p. 46) en deux campagnes distinctes, vers 1460-1470, puis entre 1487 et 1500.
La commande des vitraux s’est ainsi déroulée de manière progressive au cours de la seconde moitié du XVe siècle, au gré des donations effectuées par le chapitre et les chanoines (Aballéa, 2010, p. 404). Selon Schätti (2013, p. 164-165), le choix des saints résulte probablement des exigences des différents commanditaires. La partie basse de la verrière de sainte Marie-Madeleine, qui était à l’origine probablement ornée des armoiries du commanditaire, n’a pas été conservée. Cependant, la présence discrète des armoiries de François de Charansonnex († 1498) sur la clé de voûte du dais permet de lui attribuer cette donation (Aballéa, 2020, p. 52). Ce dernier a été chanoine de la cathédrale dès 1465 et curé de la Madeleine jusqu’à sa mort en 1499. De plus, l’obituaire de la cathédrale relève le don d’un vitrail à l’image de Marie-Madeleine en son nom, mais sans en préciser la date. Le vitrail étant également cité dans les registres en 1496 en raison de déprédations, il date probablement de peu avant (Beer, 1965, p. 231 ; Lapaire 1989 ; Lapaire, 2008, p. 19 ; Aballéa, 2020, p. 53).

Les verrières du chœur semblent avoir été réalisées à Genève, par différents peintres verriers renommés, établis dans la cité. Selon Aballéa (2020, p. 56), leur style est particulièrement révélateur des particularités du contexte artistique du XVe siècle à Genève, qui présente un enchevêtrement de traditions, allant du gothique international aux formes flamandes amenées par le retable de Konrad Witz, en passant par des influences françaises. Plusieurs « maîtres des vitraux de la cathédrale » ont été désignés par le chapitre pour assurer le bon entretien des verrières de Saint-Pierre. Cette fonction a successivement été occupée de 1419 à 1467 par le maître verrier genevois Janin Loysel, puis par son fils Mermet, remplacé en 1475 par Hans Witz, avant de revenir de 1485 à 1515 au moins (?) à Etienne Fabri, dit Marlioz (Aballéa, 2020, p. 53).
Le vitrail de Marie-Madeleine conserve encore de nombreuses parties d’origine, ce qui permet de le distinguer stylistiquement des autres verrières du groupe et de le rattacher à la production de la fin du XVe siècle (Aballéa, 2020, p. 52). Le peintre verrier non identifié semble s’être fortement inspiré des vitraux réalisés par ses prédécesseurs, tout en adaptant les formes au goût de la fin du XVe siècle (Aballéa, 2020, p. 56).

La commande des vitraux prend place à la suite de deux incidents survenus entre 1430 et 1441 qui ont fortement endommagé la cathédrale Saint-Pierre de Genève. Le chapitre entreprend dès 1437-1438 un vaste chantier de rénovation, soutenu par le pape Félix V, ancien duc Amédée de Savoie élu en 1439 (Schätti, 2013, p. 152). Le début de la campagne intérieure, vouée à l’embellissement de l’abside, est marqué par la réalisation du retable peint en 1444 par Konrad Witz et se poursuit entre 1450 et 1500 par la commande de vingt-trois verrières, placées au-dessus du retable (Schätti, 2013, p. 154). La disposition d’origine des vitraux ne peut pas être reconstituée avec certitude, car vers 1540-1545, les verrières subsistantes de la cathédrale ont probablement été remontées dans les fenêtres basses de l’abside pour correspondre à la nouvelle liturgie. Cet agencement est attesté au XVIIIe siècle, sans preuve de changement avant leur dépose en 1888 (Lapaire, 2008, p. 14).
Les vitrages ont été conservés après la Réforme, peut-être pour des raisons économiques (Deonna, 1925, p. 320 ; Aballéa, 2010, p. 404). Au fil des siècles, les vitraux ont été fortement endommagés, voire presque entièrement détruits pour celui de Michel, et restaurés à l’aide de compléments plus ou moins hétérogènes. De ce fait, il a été décidé en 1885 de les déposer et de les remplacer par des copies exécutées par l'atelier de Friedrich Berbig de Zurich entre 1886 et 1894 (Mayor, 1892, p. 53). Ceux-ci sont toujours en place dans le chœur aujourd’hui (cf. GE_17.03). L'artiste a reconstitué certaines des parties manquantes, notamment des soubassements armoriés, ce qui explique que les commanditaires soient parfois différents sur les copies (cf. Deonna, 1925, p. 334).
A l’exception du sommet de la lancette de Michel qui a été achetée dans une collection particulière en 1944, les verrières médiévales ont été remises en 1887 à la Ville de Genève, puis entreposées en 1888 au Musée archéologique de Genève, avant de rejoindre en le Musée d’art et d’histoire (MAH) de Genève à son ouverture (Aballéa, 2020, p. 45, note 14). Afin de pouvoir être exposés, les vitraux les mieux conservés, ceux de Jacques et Jean, ont été restaurés entre 1907 et 1909 par l’atelier fribourgeois Kirsch & Fleckner, suivis vers 1923-1924 des quatre autres vitrages par le verrier genevois Jacques Wasem. En 1980, les verrières ont été nettoyées et regroupées dans une salle du parcours permanent du MAH, dans leur disposition actuelle.

Cité dans :

  • Rigaud & Hébert, 1845, p. 24.

  • 1891, p. 51.

  • Deonna, 1925, p. 325 et 330, n° 6, fig. 11-15.

  • Deonna, 1942, p. 214.

  • Blondel, 1950, p. 49.

  • Deonna, 1951, p. 99-100.

  • Beer, 1965, p. 241-242, pl. 190.

  • Binz, 1980, p. 182.

  • Lapaire, 1989.

  • Lapaire, 2008, p. 39, fig. 10 et 44.

  • Aballéa, 2020, p. 54, fig. 16.

Datation
avant 1496
Période
1490 – 1496
Sites antérieures
Lieu de production

Provenance

Date d'entrée
1887
Propriétaire

Musée Ariana, Genève

Musée Ariana, Ville de Genève, Numéro d'inventaire: 006604, Genève (Suisse)
Propriétaire précédent·e

Musée d’archéologie, dès 1888 (Genève) · Provient de la collection de vitraux du Musée d’art et d’histoire de Genève

Bibliographie et sources

Bibliographie

Aballéa, S. (2010). Maîtres verriers de la cathédrale Saint-Pierre. In K. Tissot (Dir.) Artistes à Genève de 1400 à nos jours (p. 404-405). Genève : L'APAGe/Notari.

Aballéa, S. (2020). Les peintres verriers dans le duché de Savoie et les vitraux de la cathédrale Saint-Pierre de Genève. In Artistes et artisans dans les États de Savoie au Moyen Âge : de l'or au bout des doigts. Cinisello Balsamo, Milano : Silvana. 43-73.

Anthonioz, S. (Dir.). (2025). Post Tenebras Lux. La collection de vitraux du Musée Ariana. Genève : Éditions Georg.

Beer, E. J. (1965). Die Glasmalereien der Schweiz aus dem 14. und 15. Jahrhundert, ohne Königsfelden und Berner Münsterchor. Bâle : Birkhäuser Verlag.

Binz, L., Emery, J. & Santschi, C. (1980). Le diocèse de Genève, l’archidiocèse de Vienne en Dauphiné. Berne : Francke.

Blondel, L. (1950). Liste des peintres verriers de la cathédrale Saint-Pierre, de la chapelle des Macchabées et des Notre-Dame la Neuve. Genava, 28, 47-51.

Deonna, W. (1925). Les anciens vitraux de Saint-Pierre et leur restauration. Genava, 3, 319-339.

Deonna, W. (1942). Les arts à Genève : des origines à la fin du XVIIIe siècle. Genava, 20, 1-499.

Deonna, W. (1951). Cathédrale Saint-Pierre de Genève : Les vitraux. Genava, 29, 88-104.

Elsig, F. & Schätti, N. (2013). Le contexte artistique. In F. Elsig & C. Menz (Dir.). Konrad Witz. Le maître-autel de la cathédrale de Genève. Histoire, conservation et restauration (p. 177-193). Genève : Slatkine.

Lapaire, C. (1989). Saint-Pierre, Cathédrale de Genève : Les vitraux. Genève : Fondation des Clefs de Saint-Pierre.

Lapaire, C. (2008). Le vitrail à Genève, des origines à 1835. In Emotion(s) en lumière : le vitrail à Genève (p. 12-48). Genève : La Baconnière/Arts.

Mayor, J. (1892). Fragments d'archéologie genevoise. Genève : Georg.

Rigaud, J.-J. & Hébert, J. (1845). Recueil de renseignements relatifs à la culture des beaux-arts à Genève. Dès les temps anciens jusqu'à la fin du seizième siècle. 1ère partie. Ferdinand Ramboz.

Saint-Pierre, ancienne cathédrale de Genève. (1891). Genève : Association pour la restauration de Saint-Pierre.

Schätti, N. (2013). La commande du retable et le décor de la cathédrale. In F. Elsig & C. Menz (Dir.). Konrad Witz. Le maître-autel de la cathédrale de Genève. Histoire, conservation et restauration (p. 151-175). Genève : Slatkine.

Références à d'autres images

La photothèque du MAH conserve des négatifs souples de divers formats (majoritairement 13x18 cm) datés entre 1981 et 1983 qui documentent la restauration des panneaux de la cathédrale de Genève. Les clichés montrent essentiellement les différents étages des baies (avers et revers). Les négatifs portent les numéros d’inventaire des vitraux concernés.

Informations sur l'image

Nom de l'image
GE_Geneve_Ariana_GE_2017
Crédits photographiques
© Musée Ariana, Ville de Genève / Photo : Cyrille Girardet & Helder Da Silva
Date de la photographie
2024

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Proposition de citation

Spicher, A. (2025). Sainte Marie-Madeleine. Dans Vitrosearch. Consulté le 5 décembre 2025 de https://vitrosearch.ch/objects/2716952.

Informations sur l’enregistrement

Numéro de référence
GE_2017