Image commandée

GE_2012: Saint Jacques le Majeur
(GE_Geneve_Ariana_GE_2012)

Coordonnées

Prière de compléter le champ "Prénom".
Prière de compléter le champ "Nom".
Prière de compléter le champ "E-Mail".
Votre adresse e-mail n'est pas valide.

Veuillez s’il vous plaît indiquer autant d’informations que possible (titre de la publication, base de données, éditeur, nombre d’exemplaires, année de parution, etc.)

Le Vitrocentre Romont ne peut mettre à votre disposition que ses propres images. Nous ne pouvons malheureusement pas vous fournir des images de tiers. Si votre commande concerne des photographies de tiers, nous vous enverrons volontiers l'adresse de contact où vous pourrez obtenir les images.

Les données personnelles que vous avez indiquées dans ce formulaire sont utilisées par le Vitrocentre Romont exclusivement pour le traitement de votre commande d'images. La correspondance relative à la commande est archivée à des fins de traçabilité interne. Les données ne seront utilisées à aucune autre fin que celles énumérées ici, ni transmises à des tiers. En envoyant un formulaire de commande, vous acceptez tacitement cette utilisation de vos données personnelles.

Pour toute question complémentaire, veuillez contacter info@vitrosearch.ch.

Titre

Saint Jacques le Majeur

Type d'objet
Dimensions
464 x 124 cm (avec cadre) ; 440 x 109.5 cm (en lumière)
Artiste
Lieu de production
Datation
1487
Lieu
Emplacement
Exposé
Numéro d'inventaire
006599
Projet de recherche
Auteur·e et date de la notice
Aude Spicher 2025

Iconographie

Description

Le vitrail représente sur un fond damassé bleu saint Jacques le Majeur de face, barbu et nimbé, vêtu d'un riche costume doublé d’hermine et bordé d’orfroi, coiffé d'un chapeau garni d’un coquillage et chaussé de sandales à cordelettes. Il tient de la main gauche un bourdon de pèlerin et de la droite un livre. Il apparaît debout en pied, sur un sol carrelé décoré de fleurs et de dragons, sous un dais architectural percé de trois fenêtres, fermé par une tenture damassée jaune. L’architecture flamboyante du baldaquin se compose de rinceaux finement ciselés et de statuettes d’anges musiciens. Au-dessus figure une Annonciation avec la Vierge Marie en pied lisant, séparée de l’archange Gabriel par un phylactère, flanquée de deux prophètes (Isaïe et Ezechiel ?) tenant des banderoles dépourvues d’inscription. Le sommet du dais sert de perchoir à des oiseaux de proie et perroquets. Dans le soubassement, un écu armorié surmonté d’un chapeau noir à cordons est soutenu par deux anges.

Code Iconclass
11G21 · ange(s) chantant, jouant de la musique
11H(JAMES THE GREAT) · l'apôtre Jacques le Majeur; attributs possibles : livre, habit de pèlerin, (chapeau garni de) coquillages, bourdon, panetière, rouleau, épée
25F33 · oiseaux de proies, rapaces
25F35(PARROT) · oiseaux décoratifs : perroquet
46A122(MALVENDA) · armoiries, héraldique (MALVENDA)
73AA521 · l'Annonciation : Marie se tient debout - AA - Marie à gauche, l'ange à droite
Mot-clés Iconclass
Héraldique

Armoiries de Malvenda : de sinople à la fleur de lis d'argent, accosté de trois pointes de même, dont une en pointe et deux en chef

Inscription

·AVE · GRACIA · PLEN[A] · DOMIN[V]S · TECVM (en haut, sur un phylactère)

Signature

aucune

Matériaux, technique et état de conservation

Technique

Vitrail au plomb, verre incolore et coloré, grisaille, jaune d’argent

Etat de conservation et restaurations

1885, relevé de Jaques Mayor (conservé au Centre d'iconographie genevoise, cf. in Lapaire, 2008, p. 36-40, fig. 44).
1909, restauration non documentée par Kirsch & Fleckner à Fribourg : adjonction d’un cadre de verre translucide et d’une pointe pour s’adapter aux fenêtres de la salle du MAH, reconstitution des parties manquantes ou jugées en mauvais état (tiers inférieur, visage, mains, architecture, ornements), remise en plombs complète (Lapaire, 2008, p. 40).
1965, schéma de conservation d'E.J. Beer (cf. in Beer, 1965, p. 240-241, fig. 188a).
1980, nettoyage : repeints à froid modernes enlevés, nettoyage de la corrosion, suppression de nombreux plombs de casse et collage des fragments, consolidation de la mise en plombs (Lapaire, 2008, p. 41).

Historique de l'oeuvre

Recherche

Ce vitrail forme un ensemble avec six autres verrières médiévales (plus ou moins fragmentaires) connues, provenant des baies de du choeur de la cathédrale Saint-Pierre de Genève. Éclairée par vingt-trois fenêtres réparties sur trois niveaux, l'abside prend la forme d’un polygone à sept pans.
Le programme iconographique des verrières du chœur, qui se prolongeait peut-être par des peintures, n’est pas connu (Lapaire, 2008, p. 14). Les vitrages qui sont parvenus jusqu’à nous possèdent une composition similaire courante dans l'art verrier dès le début du XVe siècle, avec un saint personnage figuré en pied au centre d’un baldaquin gothique richement décoré, présenté au-dessus des armoiries du donateur. Si les six vitraux de l’abside présentent une apparente unité de composition, ils se distinguent les uns des autres d’un point de vue stylistique. Cela est particulièrement visible dans les dais : celui de Pierre (GE_2014) avec ses solides formes géométriques évoque le gothique flamboyant du milieu du XVe siècle, ceux de Paul (GE_2015) et André (GE_2016) suggèrent par leur architecture plus légère et régulière une exécution de quelques années postérieure au premier, ceux de Jacques (GE_2012), Jean (GE_2013) et Michel (GE_2049) voient leur architecture s’animer grâce aux formes ornementales presque végétales des pinacles, ainsi qu’à la présence d’oiseaux et de scènes secondaires, tandis que celui de Marie-Madeleine (GE_2017), typique de la fin du XVe siècle, reprend de manière plus fantaisiste les formes des premiers panneaux (Aballéa, 2020, p. 46-52). Ces différences s’expliquent en partie par la durée du chantier des vitraux, qui s’est déroulé selon Aballéa (2020, p. 46) en deux campagnes distinctes, vers 1460-1470, puis entre 1487 et 1500.
La commande des vitraux s’est ainsi déroulée de manière progressive au cours de la seconde moitié du XVe siècle, au gré des donations effectuées par le chapitre et les chanoines (Aballéa, 2010, p. 404). Selon Schätti (2013, p. 164-165), le choix des saints résulte probablement des exigences des différents commanditaires. La présente verrière de saint Jacques est la seule qui possède aujourd’hui encore la partie basse armoriée d'origine. Celle-ci, figurant le blason d’André de Malvenda († 1499), témoigne de son statut de donateur. Il est chanoine de la cathédrale Saint-Pierre de Genève dès 1475 et de la collégiale Saint-Vincent à Berne dès 1485. Le chapeau à cordon qui surmonte ses armes atteste son statut de vicaire général de Genève, fonction qu’il occupe de 1472 à 1498 (Aballéa, 2020, p. 50). Outre les armoiries, les archives de la cathédrale du 30 mai 1487 évoquent plusieurs dons de Malvenda, parmi lesquels le présent vitrail : "cum verreria in qua depingitur ymago beati Jacobi in quibus omnibus ejus arma depingitur" (Registres du Chapitre 7, fol. 165, cité dans Lapaire, 2008, p. 19).

Les verrières du chœur semblent avoir été réalisées à Genève, par différents peintres verriers renommés, établis dans la cité. Selon Aballéa (2020, p. 56), leur style est particulièrement révélateur des particularités du contexte artistique du XVe siècle à Genève, qui présente un enchevêtrement de traditions, allant du gothique international aux formes flamandes amenées par le retable de Konrad Witz, en passant par des influences françaises. Plusieurs « maîtres des vitraux de la cathédrale » ont été désignés par le chapitre pour assurer le bon entretien des verrières de Saint-Pierre. Cette fonction a successivement été occupée de 1419 à 1467 par le maître verrier genevois Janin Loysel, puis par son fils Mermet, remplacé en 1475 par Hans Witz, avant de revenir de 1485 à 1515 au moins (?) à Etienne Fabri, dit Marlioz (Aballéa, 2020, p. 53).
Le vitrail de saint Jacques le Majeur est le mieux conservé du cycle. Si le nom du commanditaire et la date de la donation sont bien documentés, ce n’est pas le cas de son exécutant qui demeure inconnu. Dans un premier temps, le vitrail a été attribué à Etienne Fabri, dit Marlioz, en charge des verrières de la cathédrale de 1485 à 1515 environ (Lapaire, 2008, p. 19). Ce peintre verrier étant essentiellement connu pour ses réparations (Blondel, 1950, p. 50) et aucun vitrail n’étant à ce jour connu de sa main, Aballéa (2020, p. 55) a proposé d’abandonner cette attribution trop incertaine. Par ailleurs, le même commanditaire ayant effectué d’autres dons prestigieux à la cathédrale, tels qu’un ensemble de quatre tapisseries aujourd’hui disparues, il paraît peu probable qu’il ait fait appel à un maître verrier sans renommée particulière. Au vu des similitudes stylistiques entre les vitraux de Jacques, Jean et du dais de Michel, Aballéa (2020, p. 56) propose d’y voir l’œuvre d’un même maître non identifié.

La commande des vitraux prend place à la suite de deux incidents survenus entre 1430 et 1441 qui ont fortement endommagé la cathédrale Saint-Pierre de Genève. Le chapitre entreprend dès 1437-1438 un vaste chantier de rénovation, soutenu par le pape Félix V, ancien duc Amédée de Savoie élu en 1439 (Schätti, 2013, p. 152). Le début de la campagne intérieure, vouée à l’embellissement de l’abside, est marqué par la réalisation du retable peint en 1444 par Konrad Witz et se poursuit entre 1450 et 1500 par la commande de vingt-trois verrières, placées au-dessus du retable (Schätti, 2013, p. 154). La disposition d’origine des vitraux ne peut pas être reconstituée avec certitude, car vers 1540-1545, les verrières subsistantes de la cathédrale ont probablement été remontées dans les fenêtres basses de l’abside pour correspondre à la nouvelle liturgie. Cet agencement est attesté au XVIIIe siècle, sans preuve de changement avant leur dépose en 1888 (Lapaire, 2008, p. 14).
Les vitrages ont été conservés après la Réforme, peut-être pour des raisons économiques (Deonna, 1925, p. 320 ; Aballéa, 2010, p. 404). Au fil des siècles, les vitraux ont été fortement endommagés, voire presque entièrement détruits pour celui de Michel, et restaurés à l’aide de compléments plus ou moins hétérogènes. De ce fait, il a été décidé en 1885 de les déposer et de les remplacer par des copies exécutées par l'atelier de Friedrich Berbig de Zurich entre 1886 et 1894 (Mayor, 1892, p. 53). Ceux-ci sont toujours en place dans le chœur aujourd’hui (cf. GE_17.02). L'artiste a reconstitué certaines des parties manquantes, notamment des soubassements armoriés, ce qui explique que les commanditaires soient parfois différents sur les copies (cf. Deonna, 1925, p. 334).
A l’exception du sommet de la lancette de Michel qui a été achetée dans une collection particulière en 1944, les verrières médiévales ont été remises en 1887 à la Ville de Genève, puis entreposées en 1888 au Musée archéologique de Genève, avant de rejoindre en le Musée d’art et d’histoire (MAH) de Genève à son ouverture (Aballéa, 2020, p. 45, note 14). Afin de pouvoir être exposés, les vitraux les mieux conservés, ceux de Jacques et Jean, ont été restaurés entre 1907 et 1909 par l’atelier fribourgeois Kirsch & Fleckner, suivis vers 1923-1924 des quatre autres vitrages par le verrier genevois Jacques Wasem. En 1980, les verrières ont été nettoyées et regroupées dans une salle du parcours permanent du MAH, dans leur disposition actuelle.

Cité dans :

  • Rigaud & Hébert, 1845, p. 24.

  • 1891, p. 51.

  • Deonna, 1925, p. 322-324, n° 2.

  • Deonna, 1942, p. 214, fig. 165.

  • Blondel, 1950, p. 49.

  • Deonna, 1951, p. 100-101, pl. XII.

  • Beer, 1965, p. 240-241, pl. 18, 188, 192, 193 et 195.

  • Binz, 1980, p. 171.

  • Lapaire, 1980, p. 29, pl. 12 et 13.

  • Lapaire, 1989.

  • Lapaire, 2008, p. 38, fig. 8 et 44.

  • Aballéa, 2010, p. 404-405, fig. 2.

  • Marin, 2019, p. 87.

  • Aballéa, 2020, p. 51, fig. 12.

Datation
1487
Sites antérieures
Lieu de production

Provenance

Date d'entrée
1887
Propriétaire

Musée Ariana, Genève

Musée Ariana, Ville de Genève, Numéro d'inventaire: 006599, Genève (Suisse)
Propriétaire précédent·e

Musée d’archéologie, dès 1888 (Genève) · Provient de la collection de vitraux du Musée d’art et d’histoire de Genève

Bibliographie et sources

Bibliographie

Aballéa, S. (2010). Maîtres verriers de la cathédrale Saint-Pierre. In K. Tissot (Dir.) Artistes à Genève de 1400 à nos jours (p. 404-405). Genève : L'APAGe/Notari.

Aballéa, S. (2020). Les peintres verriers dans le duché de Savoie et les vitraux de la cathédrale Saint-Pierre de Genève. In Artistes et artisans dans les États de Savoie au Moyen Âge : de l'or au bout des doigts. Cinisello Balsamo, Milano : Silvana. 43-73.

Anthonioz, S. (Dir.). (2025). Post Tenebras Lux. La collection de vitraux du Musée Ariana. Genève : Éditions Georg.

Beer, E. J. (1965). Die Glasmalereien der Schweiz aus dem 14. und 15. Jahrhundert, ohne Königsfelden und Berner Münsterchor. Bâle : Birkhäuser Verlag.

Binz, L., Emery, J. & Santschi, C. (1980). Le diocèse de Genève, l’archidiocèse de Vienne en Dauphiné. Berne : Francke.

Blondel, L. (1950). Liste des peintres verriers de la cathédrale Saint-Pierre, de la chapelle des Macchabées et des Notre-Dame la Neuve. Genava, 28, 47-51.

Deonna, W. (1925). Les anciens vitraux de Saint-Pierre et leur restauration. Genava, 3, 319-339.

Deonna, W. (1942). Les arts à Genève : des origines à la fin du XVIIIe siècle. Genava, 20, 1-499.

Deonna, W. (1951). Cathédrale Saint-Pierre de Genève : Les vitraux. Genava, 29, 88-104.

Elsig, F. & Schätti, N. (2013). Le contexte artistique. In F. Elsig & C. Menz (Dir.). Konrad Witz. Le maître-autel de la cathédrale de Genève. Histoire, conservation et restauration (p. 177-193). Genève : Slatkine.

Gagnebin, B. (1976). Le Missel de Bonivard, prieur de Saint-Victor de Genève. Genève : E. et C. Braillard.

Lapaire, C. (1980). Vitraux du Moyen Age. Genève : Musée d'art et d'histoire.

Lapaire, C. (1989). Saint-Pierre, Cathédrale de Genève : Les vitraux. Genève : Fondation des Clefs de Saint-Pierre.

Lapaire, C. (2008). Le vitrail à Genève, des origines à 1835. In Emotion(s) en lumière : le vitrail à Genève (p. 12-48). Genève : La Baconnière/Arts.

Marin, J.Y. (Dir.) (2019). MAH : les collections du Musée d'art et d'histoire de Genève. Genève : Musée d'art et d'histoire.

Mayor, J. (1892). Fragments d'archéologie genevoise. Genève : Georg.

Rigaud, J.-J. & Hébert, J. (1845). Recueil de renseignements relatifs à la culture des beaux-arts à Genève. Dès les temps anciens jusqu'à la fin du seizième siècle. 1ère partie. Ferdinand Ramboz.

Saint-Pierre, ancienne cathédrale de Genève. (1891). Genève : Association pour la restauration de Saint-Pierre.

Schätti, N. (2013). La commande du retable et le décor de la cathédrale. In F. Elsig & C. Menz (Dir.). Konrad Witz. Le maître-autel de la cathédrale de Genève. Histoire, conservation et restauration (p. 151-175). Genève : Slatkine.

Références à d'autres images

La photothèque du MAH conserve des négatifs souples de divers formats (majoritairement 13x18 cm) datés entre 1981 et 1983 qui documentent la restauration des panneaux de la cathédrale de Genève. Les clichés montrent essentiellement les différents panneaux des baies (avers et revers). Les négatifs portent les numéros d’inventaire des vitraux concernés.

Informations sur l'image

Nom de l'image
GE_Geneve_Ariana_GE_2012
Crédits photographiques
© Musée Ariana, Ville de Genève / Photo : Cyrille Girardet & Helder Da Silva
Date de la photographie
2024

Objets et images liés

Objets liés
Saint Jacques le Majeur
Fragment du vitrail de saint Michel

Proposition de citation

Spicher, A. (2025). Saint Jacques le Majeur. Dans Vitrosearch. Consulté le 5 décembre 2025 de https://vitrosearch.ch/objects/2716947.

Informations sur l’enregistrement

Numéro de référence
GE_2012