C'est au cours de l'année 1925 que l'abbé Fromaget décide d'entreprendre une grande rénovation de l'église de l'Assomption de Marie de Chessenaz en Haute-Savoie, reconstruite sur le modèle de Saint-Paul de Grange-Canal à Genève. Poncet devait à l'origine être chargé d'un vaste programme décoratif pour toute l'église, mais pour des raisons financières, différents artistes en sont finalement chargés. Marcel Poncet réalise la décoration de l'abside de l'église, seule partie conservée de l'église médiévale, avec trois médaillons marouflés sur la vie de la Vierge et un vitrail central avec les épisodes de la vie du Christ et de la Vierge. Une lettre de l'abbé Fromaget à la suite des travaux fait part de sa déception face au résultat final, le choeur étant devenu "sombre comme un tunnel". L'église de Chessenaz est cependant la première du diocèse d'Annecy à s'ouvrir à la modernité en matière d'art religieux (MARQUIS, 1987, pp. 22-24 ; Dossier "Vitraux et décoration du chœur (peinture), église de Chessenaz (Hte Savoie)", boîte "Vitraux I, 1915-1927", archives Poncet, Vitrocentre Romont).
Ce travail préparatoire, unique en son genre dans le fonds Poncet, montre un projet de décoration pour la totalité d'un choeur, avec peintures pour l'arc du choeur, et le vitrail dans le fond de l'abside. Marcel Poncet, à la fois peintre et verrier, s'inscrit avec cette oeuvre dans la problématique du renouveau de l'art religieux et de l'oeuvre d'art totale prônée par le Groupe de Saint-Luc, dont il fait partie depuis 1919.