Forschung
Ce carton en couleur à l’échelle 1:1 est le projet définitif pour le quadrilobe inférieur gauche du vitrail du transept à droite de l’église Saint-Martin de Cugy, sur le thème : “Je crois en la communion des saints”. Cette fenêtre comprend deux autres quadrilobes dans lesquels sont représentés la Trinité et la Vierge et saints Nicolas de Myre, Charles Borromée et sainte Catherine (Pasquier, 1999, p. 24-25).
C’est sous l’égide de l’abbé Edouard Gambon que se déroule la réalisation des vitraux de la nouvelle église de Cugy, construite entre 1906 et 1907. L’abbé s’adresse pour cela à l’atelier Kirsch & Fleckner qui contacte Fortuné Bovard, alors probablement actif dans l’atelier d’Edouard Hosch pour la restauration des vitraux de la cathédrale de Lausanne. Possédant son propre atelier à Lausanne dès 1907, il semble qu’il travaille pour Cugy en sous-traitance de l’atelier Kirsch & Fleckner depuis le chef-lieu vaudois(Pasquier, 1999, p. 45-46, 56). Les vitraux, sans doute achevés et posés en août 1907, suivent le programme iconographique complexe élaboré en février 1907 par l’abbé, intitulé “Projets de vitraux” et destiné à fournir des indications iconographiques à Fortuné Bovard (Pasquier, 1999, p. 48).
Dans ce vitrail dont la thématique générale est liée à l’intercession des saints en faveur des hommes, l’abbé Gambon choisit de représenter dans les deux quadrilobes inférieurs des saints importants symboliquement pour l’histoire du canton de Fribourg et du catholicisme en général. Saint François de Sales, évêque de Genève est une figure de la lutte contre le protestantisme ; saint Odilon, patron du décanat et abbé de Payerne évoque le catholicisme d’avant la Réforme ; tandis que Canisius est considéré comme un véritable apôtre du canton de Fribourg (Pasquier, 1999, p. 23-24).
En 1907, Fortuné Bovard termine une seconde année extrêmement dense. Résidant à Lausanne depuis 1904, il est probable qu’il ait oeuvré à la restauration de la cathédrale, peut-être déjà cette même année dans l’atelier d’Edouard Hosch. Il avait très certainement fait un apprentissage de peintre-verrier dès l’âge de seize ans, peut-être auprès de l’atelier fribourgeois Kirsch & Fleckner, ce qui expliquerait pourquoi l’atelier l’a proposé à Gambon pour les vitraux de Cugy. A partir de 1907, il dispose de son propre atelier et réalise plusieurs travaux pour Kirsch & Fleckner (Augustin, 1999, p. 55-56). Alors qu’il termine son travail pour le cycle de l’église Saint-Martin-de-Tours de Cugy, il réalise des vitraux pour la cage d’escalier du Salesianum à Fribourg. Il termine le travail entamé par Vinzenz Kirsch pour les vitraux des transepts de l’église Sankt-Tiburz à Chevrilles (Giffers) et débute certainement aussi les esquisses pour la grande baie consacrée à sainte Françoise Romaine pour la nef de l’église Saint-Etienne de Belfaux. Il existe des concordances stylistiques évidentes pour l’ensemble des verrières de ces années 1906-1908. L’artiste y affirme avec beaucoup de conviction une vraie personnalité artistique et des qualités de dessinateur virtuose. L’influence d’Eugène Grasset, chez qui il a probablement pris des cours de dessin à l’école Guérin à Paris dans les années 1900 à 1903, est indéniable (Augustin, 1999, p. 55, 59).
Après cette première décennie du XXe siècle, durant laquelle Bovard est très prolifique dans la création verrière, il semble, comme l’artiste fribourgeois Raymond Buchs, abandonner cet aspect de son travail d’artiste pour se consacrer à différentes activités graphiques (illustration de livres, almanachs, calendrier, publicité, affiches, dessins d’armoiries et d’objets artisanaux ou industriels), qu’il avait toujours menées parallèlement à son activité verrière (Pasquier, 1999, p. 57-58).
Datierung
1907
Eingangsdatum
23.12.1991
Schenker*in / Verkäufer*in
Eigentümer*in
Vorbesitzer*in