Ce dessin est un travail préparatoire pour les quatre vitraux ornementaux réalisés en 1938-1939 par l’artiste fribourgeois Gaston Thévoz et l’atelier A. Kirsch & Co, pour le choeur de l’église de Villars-le-Terroir.

Dans le cadre de la rénovation de l’édifice entreprise entre 1938 et 1939 par Fernand Dumas, l’architecte emblématique du Groupe de Saint-Luc fait appel à quelques artistes afin d’obtenir un ensemble mêlant plusieurs arts décoratifs (de Diesbach, 1939, p. 57). Thévoz collabore notamment avec Faravel pour la conception du retable monumental comprenant un vitrail central avec la Crucifixion (GSL_607), inséré dans un panneau de bois orné de scènes peintes. Il réalise encore dans le choeur quatre verrières ornementales avec des motifs symboliques, dont cette oeuvre témoigne du processus de réalisation. Lorsqu’il est appelé à Villars-le-Terroir, Thévoz n’a pas encore une très longue expérience dans le domaine du vitrail, qu’il aborde pour la première fois à l’église catholique de Bottens en 1937, puis à Bussy en 1938, avec la rose de la tribune des orgues (GSL_63).

Bien que le nom de l’atelier avec lequel l’artiste a collaboré soit inconnu, on peut rattacher la réalisation de ces verrières ornementales à l’atelier fribourgeois A. Kirsch & Co, comme le suggère la présence de cette oeuvre graphique dans le fonds de l’atelier Kirsch & Fleckner conservé au Vitrocentre Romont. Cette hypothèse est corroborée par la présence d’une verrière conservée au Vitromusée Romont (VMR_122) qui constitue le double du vitrail-retable de Villars-le-Terroir (probablement une première version qui n’a pas été retenue) et qui a été déposée à Romont en tant que pièce appartenant au dépôt Kirsch. Au moment de la réalisation de ces verrières, l’atelier Kirsch & Fleckner d’origine s’est scindé en deux suite au décès de son co-fondateur Vinzenz Kirsch en 1938, les descendants Kirsch reprenant la succession sous le nom A. Kirsch & Co (qui deviendra ensuite Kirsch Frères) (Pasquier, 1995, p. 100).
Ce dessin est représentatif du travail de préparation accompli au sein de l’atelier, soit par l’artiste Thévoz lui-même, soit par les employés de l’atelier. Il n’y figure que la composition géométrique, sans les dessins des losanges centraux imaginés par Thévoz que l’on voit sur les vitraux. Les motifs de la bordure ne sont dessinés que d’un seul côté afin de gagner du temps de travail, puisque ceux-ci se répètent de manière symétrique à droite.