Sur un drapé, différents objets liturgiques sont disposés les uns au-dessous des autres sur un fond géométrique avec de haut en bas : une burette, un purificatoire, une patène, un calice, une seconde burette et un encensoir.

Pli vérifier à Arruffens

Ce carton illustrant différents objets liturgiques a été réalisé pour trois des sept baies de la paroi verrière de la sacristie de l’église Saints-Pierre-et-Paul d’Orsonnens, construction emblématique de l’architecte du Groupe de Saint-Luc Fernand Dumas, en 1935-1936 (Lauper, 2012, p. 209).
Bien que ce carton et le vitrail ne soient pas signés, nous pouvons tous deux les attribuer à l’artiste fribourgeois Willy Jordan, auteur des verrières du choeur (Jordan, 1958, p. 2, 5). Ces sept vitraux du baptistère ont été réalisés en collaboration avec l’atelier Kirsch et Fleckner entre 1936 et 1939, les sources issues des archives de la paroisse ne nous donnant malheureusement pas d’indications plus précises à ce sujet.

Willy Jordan et l’artiste fribourgeoise Jacqueline Esseiva gagnent ensemble le concours pour la décoration intérieure de l’église en 1936. Nous ignorons l'implication d'Esseiva dans le projet de décoration, son nom n'étant jamais cité dans les archives et les comptes de bâtisse (Vuarnoz, [1939], p. 4) et celle-ci décédant prématurément en 1938 à Paris. Jordan réalise la polychromie générale, les mosaïques du choeur et de la chaire, les ornements et vêtements liturgiques, ainsi que les vitraux du choeur, de la sacristie et du baptistère (Jordan, 1958, p. 2, 5).

Quand l’artiste commence son travail à Orsonnens, il vient de terminer la décoration intérieure de l’église de Sorens, pour laquelle il avait également remporté le concours avec Jacqueline Esseiva. Mais contrairement à Orsonnens, il n’y réalise aucun vitrail.
Cette paroi verrière de la sacristie d’Orsonnens est consacrée aux objets liturgiques. Comme l’ensemble des vitraux que Jordan réalise pour l’église, elle conjugue des motifs purement géométriques à des éléments figuratifs, traités de la même manière, dans un style très graphique influencé par le métier de dessinateur, lithographe et graphiste que l’artiste pratique dans la première partie des années 1920 (Jordan, 1958, p. 1). Il a effectué un choix minutieux des verres pour les baies illustrant les objets liturgiques, optant pour des textures différentes pour apporter plus de dynamisme et de vivacité à son dessin.
La comparaison du carton avec le vitrail indique que Jordan a déjà mentionné sur le dessin définitif quels types de verres il souhaitait utiliser pour certaines pièces, en ajoutant sur certaines couleurs différents motifs. Il indique également en toute lettre qu’il voudrait un verre dont la texture imite l’effet du granit au-dessus du calice.