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GSL_535: Dieu le Père (Création du ciel et de la terre, Moïse faisant jaillir l’eau du rocher)
(BE_Tavannes_EgliseChristRoi_GSL_535)

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Titre

Dieu le Père (Création du ciel et de la terre, Moïse faisant jaillir l’eau du rocher)

Type d'objet
Artiste
Atelier
Datation
1930
Dimensions
112 x 32 cm
Lieu
Emplacement
Baptistère, sw XII
Inventaire

Iconographie

Description

Ce vitrail est constitué de trois parties superposées.
En haut, dans un cadre rectangulaire, Dieu lève son bras gauche et appelle les eaux qui se trouvent au-dessous du ciel étoilé à se réunir pour former les mers, et les zones sèches la terre. Cette scène est encadrée d’une fine bordure ornée de motifs en forme de vagues, alors qu’un encadrement beaucoup plus large, composé de volutes et d’éléments géométriques colorés, dont des cabochons, entoure le tout.
Au centre, Dieu le Père debout, vêtu d’un lourd manteau jaune et d’une étole décorée d’anges, est coiffé d’une tiare richement décorée. Il tient le globe terrestre dans sa main gauche et fait le signe de bénédiction de la droite. Un triangle (symbole de la Trinité) apparaît derrière sa tête. Il est encadré par une bordure de cabochons jaunes et bleus, dont certains sont décorés de motifs floraux.
En bas, au coeur d’un quadrilobe étoilé, Moïse debout et vêtu d’une étoffe disposée sur son épaule droite, frappe avec un bâton un rocher et en fait jaillir de l’eau. Un homme assis au premier plan en récolte avec un large récipient rond, alors qu’une femme et un deuxième homme s’approchent de l’eau pour en recueillir eux aussi dans des récipients. Une triple bordure peinte à la grisaille entoure la scène.

Code Iconclass
11C23 · Dieu le Père en vieillard barbu, généralement avec couronne ou tiare ou sceptre et/ou globe
71A23 · rassemblement des eaux d'au-dessous des cieux; la terre ferme apparaît produisant toutes sortes de végétations
71E1263 · Moïse frappe le rocher deux fois en présence du peuple assemblé et l'eau jaillit; le peuple épanche sa soif
Mot-clés Iconclass
barbe · boire · eau · eaux · frapper · plante · rocher · terre · vieillard
Inscription

GEN I 9-10 (sur la scène supérieure)
N / NOMINE / PATRIS (en haut à gauche de la scène médiane)
EXODE / XVII / 4 7 (sur la scène inférieure)

Signature

Aucune

Technique / Etat

Technique

Vitrail au plomb, grisaille, jaune d’argent, verre cathédrale, verre plaqué gravé à l’acide, cabochons, verre structuré, verre iridescent

Historique de l'oeuvre

Recherche

Ce vitrail de l’église du Christ-Roi de Tavannes, église construite par l’architecte genevois Adolphe Guyonnet, est consacré à Dieu et est l’oeuvre de l’artiste central du Groupe de Saint-Luc, Alexandre Cingria, en collaboration avec l’atelier vaudois Chiara. Dans le répertoire de ses oeuvres d’art religieux établi par l’artiste lui-même, Cingria mentionne sa réalisation à Tavannes et la date de 1930 (Cingria. [1944], p. 8), année corroborée par la datation se trouvant sur le vitrail consacré au Saint-Esprit dans le baptistère.

L’artiste réalise pour ce sanctuaire les trois vitraux du baptistère, ainsi que les deux situés à côté des confessionnaux, l’un dédié à Marie-Madeleine (GSL_538) et l’autre au Curé d’Ars (GSL_537). Tous d’assez petites dimensions, ils s’agit des seuls vitraux artistiques de l’église, l’ensemble des fenêtres étant paré de simple verre à vitre. Chaque baie comporte un double vitrage extérieur et intérieur, l’un en verre industriel structuré blanc et l’autre en verre cathédrale avec une bordure bleue et un centre rose, travail également réalisé par l’atelier Chiara (Chiara, 1930a et b). Les ouvertures du baptistère et des confessionnaux sont dotées elles aussi d’un vitrage extérieur en verre industriel structuré blanc (Chiara, 1930a et b).

Dans les archives de la paroisse, presque aucune mention n’est faite des vitraux, si ce n’est lors d’une assemblée générale du cercle catholique des hommes en 1928, durant laquelle il est décidé de payer un vitrail pour la nouvelle église et de verser un montant de 500 francs à cet effet (Uebelhart et Chalverat, 1928). Dans un autre document récapitulant les comptes datant de 1932, Guyonnet indique que Cingria a été payé 1’450 francs pour les vitraux, sans autre précision (Guyonnet, 1932). La correspondance échangée avec l’atelier Chiara, qui est pourtant riche concernant la vitrerie, ne les évoque pas.

Bien que les trois vitraux du baptistère et ceux des confessionnaux soient de nature différente, leur réalisation est très semblable. Cingria a utilisé une grande diversité de verres, mélangeant des verres artistiques et industriels, et insérant, comme il aimait le faire, des cabochons pour apporter dynamisme et volume à certains détails. Il a également employé des verres plaqués gravés à l’acide afin de laisser apparaître sur certains détails de son dessin une autre couleur que celle du verre visible en surface, comme sur certains détails du visage de Marie-Madeleine (GSL_538) (cou, front), lui conférant volume et relief. Il a effectué un travail conséquent à la grisaille et au jaune d’argent, grattant certaines zones avec la pointe d’un pinceau ou les enlevant avec la paume de la main pour leur donner lumière et contraste. Il a même apposé de la peinture à la grisaille au revers du vitrail pour densifier et souligner certains éléments du dessin (lèvres de Marie-Madeleine ou vêtements de la samaritaine devant la fontaine).

Ce cycle verrier montre combien Cingria maîtrise techniquement le travail du verre. Il collabore avec l’atelier Chiara depuis la fin des années 1920 et en devient même le directeur artistique, comme le mentionne la brochure publicitaire de 1931 publiée par l’atelier (“Vitraux d’art [...]”, 1931). Très pointilleux, particulièrement dans le choix des verres, il les sélectionne toujours lui-même dans l’atelier Chiara qui en possédait un vaste assortiment, comme l’artiste en témoigne dans son récit autobiographique Souvenirs d’un peintre ambulant. Il y décrit des “verres antiques dégradés dans la masse du clair au foncé, des verres gaufrés de toute espèce, des verres opalins et des verres américains ou belges chamarrés et marbrés de veines de couleurs différentes”. Cingria ne craint pas de mélanger tous ces verres de nature variée, ce qui lui permet d’obtenir dans ses oeuvres une “préciosité de tons inconnue des anciens verriers” (Cingria, 1933, p. 122 et 123).

Datation
1930
Propriétaire

Paroisse catholique de Tavannes

Bibliographie et sources

Bibliographie

Chiara, Vve P. (1930a, 11 janvier). [Devis]. Archives de la paroisse de Tavannes, Suisse.

Chiara, Vve P. (1930b, 30 novembre). [Facture]. Archives de la paroisse de Tavannes, Suisse.

Cingria, A. (1933). Souvenirs d’un peintre ambulant. Lausanne, Genève, [etc.], Suisse : Payot.

Cingria, A. ([1944]). Répertoire des oeuvres d’art religieux composées ou exécutées par Alexandre Cingria. Centre des littératures en Suisse romande (CLSR), Lausanne, fonds Alexandre Cingria.

Guyonnet, A. (1932, 7 mai). Eglise de Tavannes. Récapitulation des Comptes. Archives de la paroisse de Tavannes, Suisse.

Uebelhart G. et Chalverat A. (1928, 11 mars). Assemblée générale du cercle catholique des hommes. Archives de la paroisse de Tavannes, Suisse.

Vitraux d’art. Industrie suisse. Exécutés par la Maison Chiara de Lausanne sur les projets et avec la collaboration d’Alexandre Cingria [Catalogue publicitaire]. (1931). Centre des littératures en Suisse romande (CLSR), Lausanne, fonds Alexandre Cingria.

Informations sur l'image

Nom de l'image
BE_Tavannes_EgliseChristRoi_GSL_535
Crédits photographiques
© Vitrocentre Romont (Photo : Cyrille Girardet)
Date de la photographie
2023
Propriétaire

Paroisse catholique de Tavannes

Inventaire

Numéro de référence
GSL_535
Auteur·e et date de la notice
Valérie Sauterel 2024