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Ces deux fenêtres étroites, situées dans la tribune côté nord-ouest, sont les derniers vestiges, avec les fenêtres du baptistère, des travaux de vitrerie réalisés par l’atelier fribourgeois Kirsch et Fleckner en mars 1939 pour habiller la quasi totalité des fenêtres de l’église Saint-Pierre-aux-Liens de Mézières (Kirsch et Fleckner, 1939).
Dans le devis descriptif que Dumas présente à la commission de bâtisse en janvier 1937, il envisage pour la nef “des vitraux en verres de couleur avec dessin géométrique” (Dumas, 1937). L’atelier Kirsch et Fleckner, associé à Cingria qui aurait réalisé les projets, fait une offre spontanée pour parer de vitraux l’ensemble des fenêtres de la nef pour un montant de huit à dix mille francs (Pittet, 1938). Cette offre est néanmoins refusée, le montant étant trop conséquent. Le coût des vitraux ne faisant pas partie du devis général, la paroisse ne pouvait se permettre une telle dépense. Les fenêtres ne seront finalement garnies que de simples vitreries colorées, la facture pour l’ensemble de ces travaux (nef, tribune et baptistère) se montant à un peu plus de 700 francs, soit plus de dix fois moins que l’offre spontanée de l’atelier Kirsch & Fleckner.
Cette décision de la paroisse illustre bien les difficultés financières rencontrées lors d’un chantier d’une telle ampleur. Son but premier était de faire respecter coûte que coûte le devis établi et géré par l’architecte, afin de ne pas se retrouver dans une situation délicate. D’ailleurs, la convention signée entre la paroisse et l’architecte mentionne ce dernier doit laisser la totalité de ses honoraires en garantie de non dépassement des devis (Perroud, Pittet, Dumas, 1937). Dumas était habitué à ce genre de clauses, lui qui avait accepté un contrat similaire lors de l’un de ses tous premiers grands chantiers d’église, celui de Semsales en 1923 (Dumas et Chanex,1923). Ceci montre aussi combien l’architecte était mis sous pression durant toute la durée du chantier pour mener à bien financièrement son projet. L’aspect artistique de la décoration d’une église, si important pour Dumas et qu’il a su, dans la majeure partie de ses constructions, mener à bien comme il le souhaitait, n’était souvent pas central aux yeux des paroisses.
Datation
1939
Propriétaire
Paroisse de Notre-Dame de l’Épine, Mézières