Saint Roch, agenouillé et montrant de sa main gauche une plaie ouverte sur sa cuisse, regarde vers le ciel. Il porte les habits du pèlerin (cape avec deux coquilles Saint-Jacques, chapeau, besace et bâton (bourdon)). A ses pieds à gauche un chien est couché et tient du pain dans sa gueule. En arrière-plan des arbres de chaque côté sont intégrés dans un paysage. La scène est insérée dans une ouverture en plein cintre surmontée d’une architecture qui se détache dans la partie supérieure sur un fond de vitrerie en écailles. Le tout est entourée d’une fine bordure à motifs végétaux. En bas le nom du saint est intégré dans un cartouche alors qu’en dessous dans un phylactère est inscrit : “Don de”.

Déchirure en bas sur le carton

Cette maquette en couleur représente saint Roch, qui, selon la légende du saint, atteint de la peste, s’est retiré dans la forêt où un chien lui apportait quotidiennement du pain. Il s’agit probablement d’un projet précédent le carton KF_401 pour la partie figurée gauche du vitrail consacré à sainte Anne et saint Roch situé dans le transept droit de l’église Saint-André à Onnens.
Des différences assez importantes apparaissent néanmoins entre les deux projets. Bien que le saint et le chien soient dans des positions similaires, le chien n’est pas de la même race et le visage du saint exprime une autre individualité; par contre ses vêtements sont identiques. Les maisons apparaissant en arrière-plan dans le carton KF_401 sont absentes sur la maquette. Alors qu’un arbre figure à droite sur le carton, celui-ci est à gauche sur la maquette. L’encadrement architectural est différent de celui du vitrail. L’ouverture en plein cintre de la maquette est remplacée par un arc trilobé surmonté d’une architecture beaucoup plus complexe. La partie décorative sous le saint est totalement différente.
Le cycle des dix-neuf vitraux pour l’église Saint-André à Onnens réalisé par l’atelier fribourgeois Kirsch et Fleckner (à l’exception de la partie centrale de la fenêtre axiale consacrée à saint André datant de 1882 et réalisée par Friedrich Berbig pour l’ancienne église d’Onnens) date de 1911-1913, années de construction de la nouvelle église (Lauper, 2012, p. 216; Savary, 2011, p. 5 et 28). Contrairement à l’église de Villarlod, datant de 1910, aucun des cartons n’est signé de Raymond Buchs, pourtant l’attribution de ces oeuvres à l’artiste ne fait aucun doute. Stylistiquement, ces vitraux se rapprochent des cycles de Neyruz (1904-1906) et du Jaun (1908-1910). Buchs, en 1911, vient de rentrer de Berlin pour s’installer définitivement à Fribourg. Il y continue son travail de graphiste parallèlement à sa peinture de chevalet et enseigne le dessin dans les écoles primaires (Rudaz, 2001, p. 26). Sa réalisation à Onnens est vraisemblablement sa dernière création verrière.
Dans le fonds Kirsch et Fleckner, il manque les deux cartons pour les vitraux de la façade occidentale consacrés à saint Jean-Baptiste et le Bienheureux curé d’Ars ainsi que les deux cartons dédiés à saint Pierre et saint Paul pour les deux vitraux entourant la fenêtre axiale du choeur. Ces deux saints sont une reprise littérale des cartons KF_262 et KF_400 consacrés aux mêmes saints pour les deux vitraux du choeur de l’église Sankt Stephan au Jaun. Il semblerait que l’atelier Kirsch et Fleckner ait réutilisé ces cartons pour Onnens tout en inscrivant les deux saints sous des dais et devant des fonds différents qui font l’objet de deux cartons (KF_1173 et KF_1174).