Sur un fond transparent, deux hallebardiers encadrent les armoiries de Bâle présentées en pyramide, surmontées de celles du Saint-Empire romain germanique et de la couronne impériale. Elles sont figurées sous un entablement soutenu par deux colonnes et surmonté d’un tympan. Dans les écoinçons de part et d’autre du tympan est illustrée une scène de bataille, où les soldats se battent en corps à corps à coups de lance ou de hallebarde. En bas, deux putti, assis de part et d’autre du cartouche, tiennent une corbeille de fruits dans leurs bras.

Bon. Il y a un petit impact, plusieurs fentes et la grisaille est par endroit légèrement abrasée. Le vitrail est remonté dans un cadre rectangulaire de bois.

Ce panneau aux armes de Bâle a été acheté par le Musée des arts décoratifs de Genève en 1898 auprès de l’antiquaire genevois Emile Dreyfuss avec deux autres vitraux (GE_2356 et GE_2357).

De la main du verrier zurichois Adolf Kreuzer, celui-ci a pris comme modèle un dessin de l’artiste schaffhousois Tobias Stimmer, datant de 1579, propriété du Kunstmuseum de Bâle (inv. 1911.104). La confrontation avec le vitrail révèle que celui-ci, à l’exception d’un changement d’armoiries et de date (1571 au lieu de 1579), est en tous points identique à l’original, à l’exception de quelques détails insignifiants. Kreuzer va jusqu’à disposer le monogramme de Stimmer, mais étonnamment ne le place pas au même endroit, préférant le mettre sous les armoiries à droite au lieu de le placer de part et d’autre du cartouche.

La bataille présentée dans les écoinçons est une réinterprétation de celle illustrée par Hans Funk (BE_828), présentant le combat de Novare, sur la partie supérieure du “vitrail historié d’Adolf Nägeli et Margaretha May avec le Vieux et le Jeune Confédéré”, datant vers 1535, propriété du Musée historique de Berne depuis 1931 (Hasler & Keller, 2016). Cette représentation fait également l’objet d’un panneau isolé d’auteur inconnu (GE_2372), datant de le seconde partie du XIXe siècle et **qui a rejoint les collections du Musée Ariana par le biais d’une donation du verrier et peintre verrier bernois Martin Halter en 2020.
Traité également à la grisaille et au jaune d’argent, cette scène, bien que beaucoup moins chargée en personnages sur le présent vitrail, reprend les mêmes éléments principaux de la composition de Funk : deux armées s’opposant dans un corps à corps, l’une s’avançant et l’autre reculant sous les assauts de la première avec au centre un homme couché à terre. Le peintre verrier donne à certains de ses soldats des postures identiques à celles des personnages de Funk, mais une différence majeure est à souligner, l’absence des étendards.