Le vitrail a été fortement restauré avec de nombreuses pièces de remploi disparates. Il peut cependant être inclus avec certitude dans la série de treize vitraux héraldiques d’états datée de 1608, dont dix autres panneaux sont aujourd’hui connus. Les panneaux de Berne, Lucerne, Glaris, Bâle, Uri, Schaffhouse (Bergmann, 2014, p. 729, fig. 226.1), Zurich (Bergmann, 2014, p. 729, fig. 226.2) et Soleure (Bergmann, 2014, p. 729, fig. 226.3) sont conservés au Musée national suisse à Zurich (Schneider, 1971, p. 282, n° 479 à 482). Le vitrail d'Uri a été acquis en 2008 (Inv. LM 109558) et ceux de Soleure, Schaffhouse et Zurich ont été acquis en 2011 sur le marché de l'art français (Inv. LM 116047-49 ; Jean Emmanuel Prunier, Hôtel des ventes de Louviers, lot n° 187). Celui de Fribourg (FR_226) est conservé depuis 1982 au Musée d’art et d’histoire de Fribourg (Bergmann, 2014, fig. 226). Le panneau de Schwytz se trouve dans une collection privée à Schaffhouse (Hasler, 2010, p. 414-417, n° 188 ; photo SLM 24816).
Le monogramme “IM” dans l’angle inférieur droit permet d’attribuer la réalisation de ce panneau au peintre verrier zurichois Josias Murer (1564-1631). Les autres vitraux de la série, à l’exception de ceux de Bâle et Schaffhouse, portent également son monogramme.
Neuf cartons de cet ensemble ont été conservés jusqu’à nos jours. Parmi ceux-ci, se trouve celui d’Unterwald (Hasler, 2010, p. 416, fig. 188.7 ; SLM inv. LM 25642, photo SLM 28696), qui est actuellement conservé aux côtés de ceux de Berne et Glaris (Lehmann, 1941, p. 162-163, fig. 218 ; Inv. LM 25634 et LM 96205) au Musée national suisse à Zurich. Les autres cartons sont répartis entre des collections privées, la Galerie nationale d’Écosse à Édimbourg, le Museum of Fine Arts de Boston et la Klassik Stiftung de Weimar. Les cartons correspondent aux vitraux pour ce qui est des dimensions et de la composition. Les armoiries des états y sont systématiquement encadrées par deux gardes et la partie supérieure du panneau figure un épisode issu de l’histoire fédérale, de l’Antiquité ou de l’Ancien Testament. Selon Landolt (cat. 1984, p. 406), les cartons auraient été dessinés d’après des gravures réalisées vers 1595 par Christoph Murer (1558-1614), le frère du peintre verrier. Vignau-Wilberg (1982, p. 51, note 391) rapporte également que les panneaux d’état de Josias Murer auraient pour modèle un cycle de cartons de Christoph Murer, daté de 1605. Le cycle de vitraux d’états réalisé en 1608 par Josias Murer a été réédité en 1614 sous la forme d'une série de treize vitraux (voir TG_35 et TG_36), signée par le peintre verrier schaffhousois Werner Kübler le Jeune (1582-1621). Selon Bergmann (2014, p. 730), il existe une seconde série datée de 1614 de panneaux anonymes, basée sur le cycle de Murer. En 1622, l'atelier Müller de Zoug recourt à nouveau aux modèles de Murer lorsqu'il crée les panneaux d’état de l'hôtel de ville de Zoug, dont seuls les vitraux de Lucerne et de Schwyz sont aujourd’hui conservés (Bergmann, 2004, p. 273-275, n° 83).
Comme Hasler (2010, p. 417) et Bergmann (2014, p. 730) l’ont démontré, cette série de vitraux d’états était destinée à Kaspar Pfyffer (1524-1616) pour le château de Mauensee (LU). Drapier, commerçant et financier, Pfyffer a été administrateur de la poste française de Lucerne dès 1569, député au Grand Conseil de Lucerne entre 1567 et 1585, puis député au Petit Conseil entre 1585 et 1616. Il a également occupé les fonctions de bailli à Malters et Littau de 1577 à 1579, à Entlebuch de 1589 à 1591 et à Willisau de 1597 à 1599, puis de 1601 à 1603 (Lischer, 2010). Christoph Murer, qui travaillait avec son frère Josias, avait été payé en 1609 pour le vitrail de Zurich. Les donations de Fribourg et Bâle en 1609 au château de Mauensee sont documentées dans les comptes de l’état (Landolt, 1977, p. 130). La donation d’Unterwald n’est cependant pas documentée dans les procès-verbaux du Conseil d’état (Truttmann, 1923, p. 241-242).
Cité dans :
Musée Ariana, 1895, p. 72, n° 1283.
Sidler, 1905, p. 100, n° 17 ; remarque : "signé XM."
Boesch, 1937, p. 291 et 299.
Deonna, 1938, p. 14, n° 27.
Lehmann, 1941, p. 162-163.
Schneider, 1971, p. 282, n° 479-482.
Vignau-Wilberg, 1982, p. 51, note 391.
Kunstmuseum Basel, 1984, p. 406.
Bergmann, 2004, p. 273-275, n° 83.
Hasler, 2010, p. 414-417, n° 188.
Bergmann, 2014, p. 728-730.