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GSL_91: Épisodes de la vie de Nicolas de Flüe (la communion, son intervention à la diète de Stans, son départ de la maison familiale pour devenir ermite)
(FR_Semsales_EgliseSaintNicolas_GSL_91)

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Titel

Épisodes de la vie de Nicolas de Flüe (la communion, son intervention à la diète de Stans, son départ de la maison familiale pour devenir ermite)

Art des Objekts
Künstler*in / Hersteller*in
Werkstatt / Atelier
Datierung
1925
Masse
168 x 100 cm

Ikonografie

Beschreibung

Cette verrière est composée de trois scènes superposées relatant différents épisodes de la vie de Nicolas de Flüe, inscrites dans des quadrilobes.
En haut au centre, saint Nicolas de Flüe de profil est genouillé, les bras ouverts devant un prêtre qui lui offre l’hostie de l’Eucharistie. Derrière eux se déploient trois plantes.
Au centre, saint Nicolas de Flüe vêtu en robe de bure se tient debout de face au milieu de représentants des cantons, dont un est en armure, assis et debout et menant une discussion animée. Le saint lève la main droite pour les arrêter, tout en s’appuyant sur une canne de sa main gauche.
En bas, Nicolas de Flüe, au centre, est debout de trois quarts, tenant une canne de sa main droite et passant son bras gauche derrière son épouse qui se retourne vers lui, un bébé dans les bras. Deux enfants en bas âge les entourent et les regardent. Il est sur le point de quitter sa famille pour se retirer en tant qu’ermite à Ranft.
Une fine triple bordure encadre chacune des trois scènes sur un fond de motifs colorés rouges et bleus. Une large bordure extérieure composée de motifs géométriques entoure le tout.

Iconclass Code
11H(NICHOLAS OF FLUE)2 · männliche Heilige (NICHOLAS OF FLUE) - Kindheit und Jugend eines männlichen Heiligen
11H(NICHOLAS OF FLUE)3 · männliche Heilige (NICHOLAS OF FLUE) - Frömmigkeit eines männlichen Heiligen
11H(NICHOLAS OF FLUE)4 · männliche Heilige (NICHOLAS OF FLUE) - nicht-wundertätige Handlungen und Ereignisse in der Vita eines männlichen Heiligen
Iconclass Stichworte
Inschrift

Devenu ermite il [vit] plus de [1]9 ans / sans a[ut]re nourriture que la Sainte Eucharistie (autour du quadrilobe entourant la scène en haut)
Il sauve à Stanz l’ind[epen]dance de la Suisse / et Fribourg est reçu dans la Confédération (autour du quadrilobe entourant la scène au milieu)
Nicolas de Flue quitte les siens / pour se retirer dans la sollitude (autour du quadrilobe entourant la scène en bas)
Don du Cercle Catholique de Semsales (en bas sous les scènes narratives)
Bhrx Nicolas de Flue (en bas)

Signatur

Aucune

Technik / Zustand

Technik

Vitrail au plomb, grisaille, jaune d’argent

Entstehungsgeschichte

Forschung

L'artiste fribourgeois Jean-Edouard de Castella cherche, dès 1923, à se faire confier l’ensemble des douze verrières de la nef de l'église de Semsales. Dans une lettre adressée au curé Louis Chanex en juillet 1923, il dit avoir “parlé avec Monsieur Dumas à diverses reprises de ces vitraux” et le croit “assez disposé à user de [sa] collaboration pour cette partie de la décoration, sans toutefois jusqu’ici en avoir eu la confirmation définitive” (Castella, 1923). Le travail lui est confié en juin 1924 et il présente à l'architecte Fernand Dumas et à l’artiste toscan Gino Severini, responsable de la décoration générale de l’édifice, plusieurs maquettes qu’ils refusent jusqu’au printemps 1925, ne les trouvant pas suffisamment bonnes. Dumas arrive finalement à convaincre l’artiste de céder la moitié du travail au Carougeois Eugène Dunand (Radin, 2011, p. 31-33). Castella réalise les six vitraux du collatéral nord et Dunand les sept du collatéral sud. Dumas doit défendre auprès de la Commission de bâtisse cette répartition qui lèse le Fribourgeois d’un vitrail (Rudaz, 1997, p. 79).
Les six verrières de Castella sont posées par l’atelier Kirsch et Fleckner en octobre 1925, comme l’indique une facture de l’atelier fribourgeois (Kirsch et Fleckner, 1925).

Fernand Dumas avait envisagé la configuration des fenêtres de la nef très tôt, puisque dans un texte annexe complétant sa présentation initiale du projet soumis au concours, il avait énoncé ses vues esthétiques et décoratives, particulièrement pour les vitraux qui selon lui, devaient se composer de sujets superposés avec légendes, formule qui avait pour lui “l’avantage de parler à l’âme populaire en excitant vivement sa dévotion” (Ferreiro, 2005, p. 52). Il semble que ses intentions préalables soient devenues définitives, puisque c’est précisément l’aspect général donné à l’ensemble des verrières de la nef. Dumas avait exigé qu’il soit seul à décider de leur composition et avait demandé à ce que cette clause apparaisse dans la convention de construction. Il y est explicitement indiqué que les vitraux de la nef, du choeur et des chapelles “seront composés d’après indications de l’architecte par des artistes peintres-verriers” (Dumas, Chanex, 1923). Castella, contrairement à Dunand, prend le parti d’imaginer une composition différente pour chaque fenêtre. Ayant peu de marge de manoeuvre pour la disposition des scènes narratives, il fait preuve de beaucoup d’imagination pour les bordures et leur ornementation. Chacune d’elle présente une forme originale, parfois complexe, composée dans un flamboiement de couleurs où alternent teintes chaudes et froides. Il semble par contre accorder une attention moindre aux scènes narratives, où son dessin manque parfois d’imagination et surtout de personnalité artistique, personnalité que l'on retrouvait dans ses verrières de la chapelle de Bourguillon et de l’église de Plasselb quelques années auparavant.

Dans le fonds graphique de l’atelier Kirsch et Fleckner, conservé au Vitromusée Romont, se trouvent l’ensemble des cartons de Castella pour Semsales. Leur étude dévoile les différents tâtonnements de l’artiste et le processus créatif à l’origine de ses oeuvres. Les sujets ont été l’objet de discussions, deux d’entre eux ont d’ailleurs été abandonnés (KF_1202 présente les symboles des évangélistes et KF_914 deux scènes liées à la vie du Christ). Une fois les sujets établis, le nombre d’épisodes de la vie d’un saint à représenter sur chaque verrière a été modifié : un projet présente par exemple la vie de Cécile (KF_913) en deux épisodes seulement au lieu de trois sur l'oeuvre verrière. Par contre, l’importance donnée à l’ornementation semble avoir été centrale dès le départ et acceptée rapidement par l’architecte, puisque celle-ci prend déjà une place prépondérante dans les premiers cartons.

Pour ce vitrail dédié à Nicolas de Flüe, il existe quatre cartons. Deux présentent la fenêtre dans son ensemble. Le premier (KF_1023) reprend l’encadrement ornemental provenant du vitrail de Jean-Baptiste, mais l’artiste a interverti les couleurs de certains motifs (les motifs en bleu sont en rouge et inversement). Pour les trois scènes, leur thématique est déjà définie mais les dessins présentent quelques différences, dont la position des protagonistes et la couleur de certains de leurs vêtements. Le second projet (KF_1203) est proche du carton définitif. Deux scènes ont été modifiées, celle de l’eucharistie et celle de la diète de Stans qui font l’objet de deux dessins indépendants, peints sur papier calque (KF_1745 et KF_1746).

Lorsque Castella travaille à Semsales, il a déjà un certain bagage dans cet art si particulier qu’est le vitrail. Il a reçu sa première commande en 1904 pour les verrières de l’église d’Heitenried, avant de s’attaquer aux verrières de la chapelle de Bourguillon, qui l’occuperont entre 1912 et 1920 (il obtient d’ailleurs une médaille de bronze à l’exposition nationale de Berne en 1914 pour ces vitraux). Entre 1920 et 1922, il réalise le cycle verrier de l’église paroissiale de Plasselb. Inspiré durant ces premières années par les verrières de Mehoffer à la cathédrale de Fribourg, il fait preuve néanmoins d'une vraie personnalité artistique, qu’il affirmera à nouveau de manière éclatante dans ses verrières de l’église Saint-Pierre de Fribourg entre 1941 et 1945, mandat l’amenant à collaborer à nouveau avec Fernand Dumas et Severini (par exemple GSL_206 ; GSL_207).

Datierung
1925
Eigentümer*in

Paroisse catholique de Semsales

Bibliografie und Quellen

Literatur

Castella, J.-E. (1923, 25 juillet). [Lettre au curé Louis Chanex]. Archives de la paroisse de Semsales, Suisse.

Dumas, F. et Chanex, L. (1923, 16 mars). Convention. Archives de la paroisse de Semsales, Suisse.

Ferreiro, M. (2005). L’église paroissiale de Semsales : son histoire, son architecture et sa décoration (Mémoire de Licence inédit). Université de Genève.

Kirsch, V. et Fleckner, K. (1925, 3 novembre). [Facture]. Archives de la paroisse de Semsales, Suisse.

Lauper, A. (2012). Semsales Dans Société d’histoire de l’art en Suisse (dir.), Guide artistique de la Suisse (tome 4b, p. 170-171). Berne, Suisse : Société d’histoire de l’art en Suisse.

Lauper, A. (1997). Église de Semsales. A propos de l’architecture : le leurre ou l’écrin ?. Pro Fribourg (700 ans Châtel-Saint-Denis), (117), 70-72.

Radin, G. (2011). Correspondance Gino Severini Jacques Maritain (1923-1966). Florence, Italie : Leo S. Olschki.

Rudaz, P. (1998). Carouge, foyer d’art sacré, 1920-1945. Carouge, Suisse : Ville de Carouge.

Rudaz, P. (1997). Église de Semsales. Une décoration ambitieuse dans une ambiance explosive. Pro Fribourg (700 ans Châtel-Saint-Denis), (117), 79-84.

Schöpfer, H. (1994). Semsales. Église Saint-Nicolas. Inventaire du patrimoine religieux (IPR) [document inédit]. Vitrocentre Romont.

Torche, M.-T. (1997). L’église de Semsales. Premier exemple de peinture cubiste appliquée à l’art monumental religieux en Suisse romande ?. Pro Fribourg (700 ans Châtel-Saint-Denis), (117), 73-77.

Waeber, L. et Schuwey, A. (1957). Églises et chapelles du canton de Fribourg. Fribourg, Suisse : Saint-Paul.

Bildinformationen

Name des Bildes
FR_Semsales_EgliseSaintNicolas_GSL_91
Fotonachweise
© Vitrocentre Romont (Photo : Cyrille Girardet)
Aufnahmedatum
2022
Copyright
© Ayants droit
Eigentümer*in

Paroisse catholique de Semsales

Inventar

Referenznummer
GSL_91
Autor*in und Datum des Eintrags
Valérie Sauterel 2024

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