Ces trois fenêtres dans le baptistère, dont les fonts baptismaux sont décorés par Willy Jordan (Lauper, 2012, p. 201), sont les derniers vestiges, avec les baies étroites de la tribune côté nord-ouest, des travaux de vitrerie réalisés par l’atelier fribourgeois Kirsch et Fleckner en mars 1939 (Kirsch et Fleckner, 1939) pour les fenêtres de l’église.

Dès 1938, Cingria, associé à l’atelier Kirsch et Fleckner propose ses services pour la réalisation des vitraux de la nef (Pittet, 1938), suivant les souhaits de Dumas d’y voir des vitraux en couleurs avec des dessins géométriques (Dumas, 1937). Le coût des vitraux ne faisant pas partie du devis général et l’offre étant trop onéreuse pour la paroisse, celle-ci la décline (Dumas, 1938) et fait poser de la vitrerie de couleur (Kirsch et Fleckner, 1939) à la rose et aux fenêtres de la tribune ainsi qu’à celles du baptistère. Cingria, malgré ce refus, se voit confier en 1939 les vitraux du choeur, mandat de moindre importance puisqu’il lui rapporte, pour ses dessins et le suivi des travaux, la somme de cent francs (Cingria 1939). La même année, espérant pouvoir continuer à travailler à Mézières, il réalise sur sa propre initiative un vitrail figuratif relatant le baptême du Christ pour la fenêtre centrale du baptistère qu’il expose au Pavillon suisse de l’exposition universelle de New York (Cingria, 1941). En juin 1941, Dumas annonce au curé Perroud que l’oeuvre de Cingria est de retour des États-Unis (Dumas, 1941). Cingria, souhaitant absolument que son vitrail puisse être posé dans le baptistère, en fait don à la paroisse, celle-ci ne devant s’acquitter que des coûts de l’atelier Kirsch et Fleckner pour sa réalisation (Cingria, 1941). La paroisse hésitant, l’artiste renonce en novembre à demander le remboursement des frais d’exécution et propose pour deux cents francs la pose du vitrail, qui serait accompagné de deux verrières en grisaille pour les fenêtres extérieures (Dumas, 1941b), pour un coût total total de 600 francs (Kirsch, 1941). Malgré le conseil de Dumas d’accepter cette offre en raison de la valeur artistique de ces verrières (Dumas, 1941b), la paroisse hésite. Cingria la relance une ultime fois en mai 1942, mais le curé souhaite encore une diminution du prix, au motif que ce n’était pas une commande. Finalement, la paroisse renonce définitivement au vitrail (Perroud, 1942). Malgré son souhait de travailler beaucoup plus à Mézières, Cingria ne réalise donc dans l’édifice que les verrières du choeur.
Aujourd’hui nous avons retrouvé la trace de ce vitrail de Cingria dans le sud de la France, dans une abbaye bénédictine.