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GSL_4: David et sainte Cécile
(FR_Orsonnens_Eglise_SaintsPierreetPaul_GSL_4)

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Titre

David et sainte Cécile

Type d'objet
Artiste
Atelier
Gaudin · Jean Gaudin
Datation
1939
Dimensions
Env. 280 x 140 cm (le tout) ; env. 280 x 39 cm (chaque baie)

Iconographie

Description

Fenêtre à deux lancettes. A gauche au sommet, la tête du roi David est figurée de trois quarts avec une couronne. Il joue de la harpe, qui n’est que partiellement représentée devant lui. Son nom se déploie en lettres majuscules de bas en haut au centre sur une banderole au fond bleuté. Devant, deux flûtes croisés sont attachés par un large ruban avec un gros noeud. Le tout se détache sur un fond jaune et orangé.
A droite au sommet, la tête de Cécile est figurée de face, sa tête appuyée sur sa main gauche. Son nom se déploie en lettres majuscules de haut en bas, au centre d’une banderole au fond bleuté. Deux instruments à vent sont disposés l’un au-dessus de l’autre et passent sous la banderole. Le tout est disposé sur un fond jaune et orangé.

Code Iconclass
11HH(CECILIA) · Cécile de Rome, vierge et martyre, attributs possibles : faucon, instruments de musique, orgue, couronne de roses et de lis
11I62(DAVID) · David (hors du contexte biblique); attributs possibles : couronne, harpe
Mot-clés Iconclass
Inscription

DA // VID (de bas en haut au centre sur la lancette de gauche)
Ste (en haut sur la lancette de droite)
CECILE (de haut en bas au centre sur la lancette de droite)

Signature

Aucune

Technique / Etat

Technique

Dalle de verre, béton

Historique de l'oeuvre

Recherche

L’artiste Alexandre Cingria imagine en 1939 cette dalle de verre pour la fenêtre de la tribune des orgues de l’église Saint-Pierre-et-Paul d’Orsonnens, construction emblématique de l’architecte du Groupe de Saint-Luc Fernand Dumas. En 1936, il en avait créé une première pour le vestibule. Ces deux oeuvres sont exécutées par l’atelier parisien Gaudin & Cie (Vuarnoz, [1939], p. 4).

Grâce à Alexandre Cingria, la technique de la dalle de verre, qui se caractérise par l’emploi d’épais morceaux de verre insérés dans un réseau de béton armé, va connaître en Suisse romande une utilisation pionnière au sein des églises construites et décorées par les artistes du Groupe de Saint-Luc. Ce procédé nouveau a été élaboré parallèlement, dès le milieu des années 1920, par deux ateliers parisiens, ceux de Jean Gaudin et d’Auguste Labouret. En 1925, Gaudin achète les fours à émaux situés à Montigny-Bauchamps dans le Val-d’Oise, jusqu’alors en possession de Joseph Castagna et Jules Albertini, qu’il emploie comme chefs de fabrication pour la pâte de verre et les émaux de mosaïque. C’est là que Gaudin développe ses recherches sur la dalle de verre durant l’année 1925, soulignant l’étroite imbrication qui existe entre ce procédé et la mosaïque. C’est à la fin des années 1920 que Jean Gaudin et son fils Pierre coulent les premières dalles de verres, en collaboration avec Albertini. Ils les appellent “mosaïques transparentes” ou “mosaïques lumineuses”. En 1933, Auguste Labouret fait breveter la technique sous le nom de “vitrail en dalle de verre cloisonnée en ciment”. Comme Gaudin, il cherche à adapter le vitrail aux nouvelles constructions modernes et à l’emploi du béton armé. Si les circonstances de la rencontre de Cingria avec le verrier français sont inconnues, il présente deux vitraux à l’Exposition internationale des arts décoratifs de Paris en 1925, où Jean Gaudin et son collaborateur Louis Mazetier sont également présents (Noverraz, Sauterel, Wolf, 2021, p. 50-52).

Cingria expérimente pour la première fois cette technique en 1935 à l’église Saint-Michel de Sorens (Gaudin, 1935). Dans un répertoire inédit de ses oeuvres religieuses établi par lui-même, il qualifie ce travail de “vitraux en mosaïque de verre pour le porche” (Cingria, [1944], p. 10). Contrairement à Sorens où ses verrières étaient purement géométriques (GSL_341b), Cingria intègre motifs et visages dans cette verrière de la tribune des orgues. Elle est malheureusement très difficilement accessible et presque entièrement cachée par les orgues. De l’extérieur, nous pouvons néanmoins constater que pour la partie supérieure, sa réalisation diffère de celle du narthex. L’artiste va encore plus loin dans sa façon d’utiliser le ciment, en jouant d’avantage avec l’épaisseur de celui-ci à des fins esthétiques et compositionnelles. Pour les visages de David et Cécile, il définit leurs traits en jouant avec les zones opaques du réseau de ciment, créant des jeux d’ombre et de lumière sur la carnation de chaque figure. Les lettres sont serties d’une bordure de ciment parfois assez large pour les mettre en lumière. Deux ans plus tôt, à la suite d’un concours, Cingria a réalisé l’ensemble des verrières en dalle de verre de l’église Notre-Dame des Alpes à Saint-Gervais-Le Fayet en Haute-Savoie. Il y a notamment créé une trentaine de portraits de saints en buste pour les ouvertures carrées de la nef (Umstätter-Mamedova, 2004, p. 169). C’est avec ces portraits que l’artiste comprend les moyens esthétiques qu’offre le réseau de ciment, non comme simple élément de structure, mais en tant que constituant de la force expressive de son oeuvre. Ces acquis lui servent pour la réalisation des bustes de Cécile et David à Orsonnens.

Grâce aux comptes rendus publiés dans le bulletin paroissial, les paroissiens d’Orsonnens sont tenus au courant régulièrement de l’avancement des travaux de l’église. Dans celui de juin 1939, ils apprennent que cette dalle de verre, exécutée à Paris, “ne tardera pas à être placée” (Bulletin paroissial, 1939a). En août, la maison Gaudin annonce qu’elle est terminée mais que, pour sa mise en place, il faudra attendre quelques semaines pour obtenir l’exemption des droits d’entrée en Suisse (Bulletin paroissial, 1939b). En novembre, ils sont informés que “les vitraux viennent de passer la frontière” et seront mis en place au milieu du mois (Bulletin paroissial, 1939c).

A peu près en même temps que ce vitrail d’Orsonnens, entre 1938-1939, l’artiste genevois exécute douze apôtres pour les fenêtres hautes de la nef de la collégiale Notre-Dame de l’Assomption à Romont. Il les présente en pied avec leurs attributs iconographiques figurés en dessous. Pour la verrière des saints Thomas et Jacques le Mineur, il réunit leurs attributs iconographiques en les attachant avec un gros noeud bleu. Il reprend cette idée à Orsonnens pour les attributs de David et Cécile, qu’il lie par ce même type d’attache.

Datation
1939
Propriétaire

Paroisse catholique d’Orsonnens

Bibliographie et sources

Bibliographie

Bulletin paroissial d’Orsonnens. (1939a, juin). Archives de la paroisse d’Orsonnens aux Archives de l’Etat de Fribourg (AEF), Suisse.

Bulletin paroissial d’Orsonnens. (1939b, août). Archives de la paroisse d’Orsonnens aux Archives de l’Etat de Fribourg (AEF), Suisse.

Bulletin paroissial d’Orsonnens. (1939c, novembre). Archives de la paroisse d’Orsonnens aux Archives de l’Etat de Fribourg (AEF), Suisse.

Cingria, A. [Le Spectateur romand]. (1936). L’art religieux en terre romande en 1936. Almanach romand de Saint-Luc, 29-34.

Cingria, A. ([1944]). Répertoire des oeuvres d’art religieux composées ou exécutées par Alexandre Cingria. Centre des littératures en Suisse romande (CLSR), Lausanne, fonds Alexandre Cingria.

Gaudin, P. (1935, 21 août). Mémoire. Archives de la paroisse de Sorens, Suisse.

Lauper, A. (2012). Villorsonnens. Dans Société d’histoire de l’art en Suisse (dir.), Guide artistique de la Suisse (tome 4b, p. 209-210). Berne, Suisse : Société d’histoire de l’art en Suisse.

Python, M. (2017). S’élever dans la lumière du vitrail. En pays de Glâne et dans les environs. Bière, Suisse : Cabédita.

Torche-Julmy, M.-T., Maggetti, M. et James, J. (2003). L’église d’Orsonnens, son décor et sa restauration. Patrimoine fribourgeois, (15), p. 56-64.

Umstätter-Mamedova, L. (2004). L’église Notre-Dame des Alpes à Saint-Gervais-Le Fayet. Dans L. el-Wakil et P. Vaisse (dir.), Genève-Lyon-Paris. Relations artistiques, réseaux, influences, voyages (p. 165-174). Genève, Suisse : Georg.

Vuarnoz, A. ([1939]). Comptes de la bâtisse de l’église d’Orsonnens. Boîte 86 Orsonnens. Archives de l’Evéché de Fribourg (AEvF), Suisse.

Waeber, L. et Schuwey, A. (1957). Églises et chapelles du canton de Fribourg. Fribourg, Suisse : Saint-Paul.

Informations sur l'image

Nom de l'image
FR_Orsonnens_Eglise_SaintsPierreetPaul_GSL_4
Crédits photographiques
© Vitrocentre Romont (Photo : Cyrille Girardet)
Date de la photographie
2022
Propriétaire

Paroisse catholique d’Orsonnens

Inventaire

Numéro de référence
GSL_4
Auteur·e et date de la notice
Valérie Sauterel 2024