Ce vitrail est composé de huit panneaux décoratifs superposés. S’y déploient en alternance (et se répétant à quatre reprises) un panneau disposé de deux rouleaux avec l’inscription “AVEC MARIA” et une croix encadrée. Ils flottent au milieu d’éléments décoratifs en arc de cercle, sur lesquels figure un coeur. Le tout est composé dans différents tons de bleu.
Une fine bordure composée de triangles jaunes et ocre encadre le vitrail.

Ce vitrail, situé sur la paroi sud de la nef, est réalisé en 1929 par l’artiste genevois Alexandre Cingria, comme l’ensemble des fenêtres hautes de la nef de l’église Notre-Dame-de-l’Assomption de Finhaut, construite par l’architecte phare du Groupe de Saint-Luc, Fernand Dumas. Pour ces verrières, comme pour la rose de la tribune, Cingria collabore avec l’atelier lausannois Chiara (Chiara,1928).

Fernand Dumas, architecte de l’église de Finhaut, fait une nouvelle fois appel à Alexandre Cingria pour la décoration et la polychromie intérieures du sanctuaire après leur collaboration à l’église d’Echarlens dans le canton de Fribourg. Placée, comme cette dernière, sous le vocable de Notre-Dame de l’Asssomption, le thème marial est omniprésent dans la décoration du bâtiment, notamment par la récurrence de la teinte bleue (Gross, 2006, p. 15-16), utilisée également pour l’ensemble des fenêtres hautes de la nef.

Au nombre de sept de chaque côté, les fenêtres au sud sont hautes et étroites, alors que celles sur la face nord, côté montagne, sont beaucoup plus petites et presque carrées. Les baies au sud sont réalisées en collaboration avec l’atelier Chiara (Chiara,1928), avec lequel Cingria a travaillé probablement pour la première fois à l’église Saint-Paul à Cologny pour les verrières du vestibule en janvier 1926 (par exemple GE_08.05), puis durant l’année à Echarlens pour la pose de la rose de la tribune (GSL_147) (Cingria, 1926). L’année suivante ils travailleront ensemble pour le temple de Saint-François à Lausanne où l’atelier lui est imposé (Rudaz, 1998, p. 38). Il collaborera ensuite longuement avec la maison lausannoise, dont il devient même le directeur artistique, comme le mentionne une brochure publicitaire de 1931 produite par l’atelier (“Vitraux d’art [...]”, 1931). Les fenêtres au nord sont exécutées par le maître-verrier genevois Eugène Dunand qui est aussi l’auteur des vitraux du choeur et du bas-côté sud (Dunand, 1929).
Au sud, l’artiste crée sept verrières identiques, composées chacune de motifs décoratifs répétitifs (croix et citation de l’Ave Maria sur des rouleaux), encadrés par une fine bordure composée de triangles jaunes dorés rehaussés d’orange, reprenant la teinte des murs de la nef. A l’instar des fenêtres du choeur de Semsales (par exemple GSL_71), que Cingria réalise en 1925 à l’aide de pochoirs (Cingria, [1925]), l’artiste semble avoir usé de la même technique pour ces vitraux.