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GE_2166: Tête dite Gérente
(GE_Geneve_Ariana_GE_2166)

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Titre

Tête dite Gérente

Type d'objet
Artiste
Lieu de production
Datation
vers 1144
Dimensions
11.6 x 6.6 cm (en lumière)

Iconographie

Description

Fragment de vitrail représentant de trois quarts la tête d’un personnage barbu et moustachu, traditionnellement interprété comme le Christ ou saint Jean-Baptiste. Il est encadré de verres incolores modernes.

Code Iconclass
11D · le Christ
11H(JOHN THE BAPTIST) · Jean Baptiste; attributs possibles : livre, croix de roseau, coupe baptismale, rayon de miel, agneau, bâton
Mot-clés Iconclass
Inscription

Aucune

Signature

Aucune

Technique / Etat

Etat de conservation et restaurations

Traces de corrosion, pièce démontée d'un plus grand vitrail et restaurée en 1979 (cassure à la hauteur du menton).

Technique

Vitrail au plomb, verre incolore, grisaille

Historique de l'oeuvre

Recherche

Cette tête masculine isolée provient de l’ancienne abbatiale de Saint-Denis, en France. Elle a été extraite en 1979 du médaillon composite provenant de Saint-Fargeau représentant le Christ bénissant (GE_2165). Tout comme la tête dite d’Abraham (GE_2170), ce fragment est passé inaperçu durant plusieurs décennies dans le lot fargeaulais conservé au Musée Ariana. Il faut attendre l’étude de 1948 de Lafond sur le groupe pour qu’il soit identifié comme externe à l’ensemble. Lafond (1948, p. 129-130) a reconnu dans les traits de ce visage la tête issue de la collection des frères Gérente, grâce à la reproduction qui en est parue en 1868 dans le neuvième volume du “Dictionnaire de l’Architecture française” d’Eugène Viollet-le-Duc (1814-1879) (Viollet-le-Duc, 1868, p. 414-417, fig. 19 bis). Réalisée dans le style des vitraux romans du XIIe siècle, cette tête d’une qualité exceptionnelle, mais d’origine alors inconnue, avait fait forte impression sur l’architecte français. Il avait ainsi décidé d’en publier une gravure après l’avoir observée vers 1860 dans l’atelier du peintre verrier parisien Alfred Gérente (1821-1868), qui avait repris la direction des affaires de son frère Henri à sa mort en 1849 (Brisac, 1980, p. 72).

La technique de grattage utilisée pour la réalisation des modelés de cette tête était presque systématique au XIIe et au début du XIIIe siècle (Grodecki, 1977, p. 32). Alors que Lafond n’est pas entré en matière quant à sa provenance, cette exécution minutieuse combinée aux traits byzantinisants du visage (forme, disposition des cheveux, etc.) a incité Grodecki (1977, p. 282-283) à voir dans cette pièce l’oeuvre d’un atelier lyonnais. Brisac (1980, p. 73-75) a poursuivi cette piste et a rapproché le fragment d’un programme perdu de patriarches assis, crées entre 1180 et 1185 pour l’abside de la cathédrale de Lyon. En 1993, Cothren a livré une nouvelle comparaison historique, stylistique et technique de la tête dite Gérente avec les figures du vitrail du Rêve des Mages, issues de la baie de l’Enfance du Christ de l’ancienne abbatiale de Saint-Denis (Cothren, 1993, p. 60-62). Ces rapprochements convaincants ont permis à Cothren (1993, p. 60-62) d’y voir l’oeuvre d’un même peintre verrier, le “Jeremiah Master”, qui a travaillé sur les commandes de l’abbé Suger vers 1144 (cf Grodecki, 1995, p. 29-30). L’hypothèse de cette provenance dionysienne est rendue crédible du fait qu’Henri Gérente a été engagé par Viollet-le-Duc sur le chantier des restaurations de Saint-Denis dès 1847, tâche poursuivie à sa mort par son frère Alfred entre 1849 et 1857 (Cothren, 1993, p. 62). La piste de Saint-Denis a depuis été suivie avec raison par Gatouillat (2008, p. 157) et Aballéa (2018, p. 229-230) qui attribue à Henri Gérente l’acquisition et l’adjonction du fragment à sa collection peu avant son décès, expliquant que ni son frère, ni Viollet-le-Duc n’aient eu connaissance de sa provenance d’origine. Il ne faut toutefois pas exclure que ce fragment puisse être de la main du peintre verrier qui a réalisé les vitraux de Saint-Denis, sans pour autant qu’il ne provienne de cet édifice (Cothren, 1993, p. 63-64).

Le groupe de vingt vitraux dans lequel a été retrouvée la tête provient de l’église Saint-Ferréol de Saint-Fargeau en France et a été exécuté vers 1250 par un atelier actif sur plusieurs chantiers de vitraux dans l’Yonne (cf Raguin, 1982, p. 59-60). Cet ensemble est constitué de panneaux anciens provenant du choeur de l’église, ainsi que de remontages datant du XIXe siècle, composés d’authentiques verres fargeaulais, combinés à d’autres pièces de remplois de provenance et d’époque diverses. Ces vitraux ont été déposés en 1877 par le peintre verrier parisien Édouard Didron (1836-1902), qui avait probablement eu entre les mains la collection des frères Gérente à la suite du décès d’Alfred en 1868 (Suau, 1973, p. 636, note 41). Bien que les panneaux soient restés entreposés à Saint-Fargeau jusqu’en 1884 (Pélissier, 1980, p. 79, cité dans Raguin, 1985, p. 72 ; Aballéa, 2018, p. 231), il semblerait qu’à la suite des travaux, Didron en soit devenu implicitement propriétaire, comme il en était souvent d’usage (Raguin, 1985, p. 72 ; CVMA, 1986, p. 202). En 1885, les vingt panneaux ont été acquis par le collectionneur genevois Gustave Revilliod (1817-1890) pour le Musée Ariana, par l’intermédiaire de Jean-Charles Töpffer (1832-1905), artiste genevois installé à Paris. Alors que Lapaire (1980, p. 23) a proposé de voir dans le montage moderne du médaillon composite l’oeuvre d’Alfred Gérente, Aballéa (2018, p. 230) a affirmé que l’insertion de la tête dans le panneau a eu lieu entre la dépose des vitraux en 1877 et leur vente en 1885. Töpffer n’ayant effectué que de minces travaux de consolidation sur ces vitraux, Aballéa (2018, p. 231) a proposé d’attribuer le remontage à Didron qui a dû insérer lui-même le fragment dionysien dans le médaillon composite fargeaulais, lui conférant ainsi plus de valeur.

Cité dans :

  • Viollet-le-Duc, 1868, p. 414-417, fig. 19 bis.

  • Sidler, 1905, p. 103, n° 96 ; remarque : "Un saint, sujet biblique."

  • Deonna, 1938, p. 174, n° 79.

  • Lafond, 1948, fig. n° 79, pl. XVII.

  • Suau, 1973, p. 636 et p. 644-645, note 41.

  • Grodecki, 1977, p. 34, ill. 20 et 21, p. 282-283, n° 56.

  • Brisac, 1980, p. 72-75.

  • Lapaire, 1980, p. 23-24, pl. 1.

  • Raguin, 1985, p. 72.

  • Cothren, 1993, p. 57-64.

  • Gatouillat, 2008, p. 157 et p. 393, fig. 4.

  • Aballéa, 2018, p. 227-231.

Datation
vers 1144
Période
1140 – 1148
Date d'entrée
1890
Donateur·trice / Vendeur·euse

Gustave Revilliod, Genève (donateur)

Localisation d'origine
Lieu de production
Propriétaire

Musée Ariana, Genève

Propriétaire précédent·e

Henri Gérente, jusqu’en 1849 (Paris) (?) · Alfred Gérente, jusqu’en 1868 (Paris) · Édouard Didron, jusqu’en 1884 (Paris) (?) · Jean-Charles Töpffer, jusqu’en 1885 (Paris) · Gustave Revilliod, jusqu’en 1890 (Genève) · Provient de la collection de vitraux du Musée d’art et d’histoire de Genève

Numéro d'inventaire
AD 8669

Bibliographie et sources

Bibliographie

Les vitraux de Bourgogne, Franche-Comté et Rhône-Alpes. (1986). Paris : Ed. du Centre national de la recherche scientifique.

Aballéa, S. (2018). Un vitrail de Saint-Fargeau et l’illustre “tête” Gérente. In D. Buyssens, I. Naef Galuba & B. Roth-Lochner (Dir.), Gustave Revilliod [1817-1890] un homme ouvert au monde (p. 227-231). Genève : Musée Ariana.

Brisac, C. (1980). La “Tête Gérente”. Revue de l'art, 47, 72-75.

Cothren, M.W. (1986). The Infancy of Christ Window from the Abbey of Saint-Denis : A Reconsideration of Its design and Iconography. Art Bulletin, 68(3), 398-420.

Cothren, M.W. (1993). Is the “Tête Gérente” from Saint-Denis ?. Journal of Glass Studies, 35, 57-64.

Deonna, W. (1938). Catalogue du Musée Ariana (Fondation G. Revilliod). Genève : Ville de Genève.

Gatouillat, F. (2008). Henry Gérente et le vitrail (1846-1849), une fulgurante réussite internationale. In C. de Ruyt, I. Lecoq, M. Lefftz & M. Piavaux (Dir.), Lumières, formes et couleurs : mélanges en hommage à Yvette Vanden Bemden (p. 151-162). Namur : Presses universitaires de Namur.

Grodecki, L. (1976). Les vitraux de Saint-Denis : étude sur le vitrail au XIIe siècle. Paris : Centre national de la recherche scientifique ; Arts et métiers graphiques.

Grodecki, L. (1977). Le vitrail roman. Fribourg : Office du Livre.

Grodecki, L. (1995). Études sur les vitraux de Suger à Saint-Denis (XIIe siècle). Paris : Presses universitaires de Paris-Sorbonne.

Lafond, J. (1948). Les vitraux français du Musée Ariana et l'ancienne vitrerie de Saint-Fargeau (Yonne). Genava, *26*, 115-132.

Lapaire, C. (1980). Vitraux du Moyen Age. Genève : Musée d'art et d'histoire.

Raguin, V.C. (1985). The Thirteenth-Century Glazing Program of Saint-Fargeau (Yonne). In M.H. Caviness & T. Husband, [Studies on medieval stained glass] : selected papers from the XIth International Colloquium of the Corpus Vitrearum, New York, 1-6 June 1982 (p. 70-81). New York : The Metropolitan Museum of Art.

Sidler, G. (1905). Catalogue officiel du Musée de l'Ariana. Genève : Ville de Genève/Atar.

Suau, J.P. (1973). Alfred Gérente et le "vitrail archéologique" à Carcassonne au milieu du XIXe siècle. Congrès archéologique de France, 131e session, Pays de l'Aude, 629-645.

Viollet-le-Duc, E. (1868). Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle. vol. 9. Paris : A. Morel.

Anthonioz, S. (Dir.). (2025). Post Tenebras Lux. La collection de vitraux du Musée Ariana. Genève : Éditions Georg.

Expositions

15.11.2024 – 02.11.2025 : Post tenebras lux. Les vitraux du Musée Ariana, Musée Ariana, Genève

Informations sur l'image

Nom de l'image
GE_Geneve_Ariana_GE_2166
Crédits photographiques
© Musée Ariana, Ville de Genève / Photo : Cyrille Girardet & Helder Da Silva
Date de la photographie
2024
Propriétaire

Musée Ariana, Genève

Inventaire

Numéro de référence
GE_2166
Auteur·e et date de la notice
Aude Spicher 2024