L'ancienne abbatiale de Saint-Denis est édifiée au VIIe siècle sur des fondations remontant au Ve siècle, en témoigne le vaste cimetière rattaché à la tombe de l'évêque et martyr saint Denis qui repose sous l'église (Grodecki, 1976, p. 15). Devenue un important centre politique et culturel aux VIIIe et IXe siècles, l'église abbatiale est rebâtie et consacrée en 775, en présence de Charlemagne (Grodecki, 1976, p. 15-16). Avec l'arrivée au pouvoir de Louis XVI et la nomination de Suger comme abbé en 1122, l'abbatiale de Saint-Denis retrouve sa place d'antan et prend un nouvel essor, notamment au travers de sa réfection architecturale (Grodecki, 1976, p. 17). L'abbé fait également réaliser pour le monument un vaste ensemble de sculptures, de peintures monumentales et de verrières qui se trouvent aux origines de l'art gothique (Grodecki, 1976, p. 19-20). Un texte laissé par Suger témoigne de manière exceptionnelle de la commande des vitraux exécutés avant 1148 (cf. Grodecki, 1976, p. 25-28). Par la suite, des travaux de grande ampleur ont profondément modifié l'édifice au cours des XIIIe, XIVe et XVe siècles (Grodecki, 1976, p. 29-33). Nécropole royale du VIIe siècle jusqu'à la Révolution, l'abbatiale voit ses tombes et ses vitraux lourdement endommagés durant cette période (Grodecki, 1976, p. 39-41). Napoléon a par la suite souhaité faire revenir les sépultures royales dans l'édifice, chargeant entre 1816 et 1846 l'architecte François Debret de sa restauration (Grodecki, 1976, p. 47-51). C'est Eugène Viollet-le-Duc, aidé des frères Gérente, qui, entre 1847 et sa mort en 1879, a conduit une nouvelle campagne de travaux et de restitutions afin de réparer les dégâts de la précédente restauration (Grodecki, 1976, p. 52-56).
Les baies du monument sont aujourd'hui ornées de vitraux hétéroclites, réarrangés au cours des XIXe et XXe siècles (Grodecki, 1976, p. 57-60). Quatre fenêtres du déambulatoire présentent encore des fragments des vitraux commandés par Suger au milieu du XIIe siècle (Grodecki, 1995, p. 30). Ces derniers ont cependant été remaniés à de multiples reprises entre le XIIIe et le XIXe siècle. Ces verrières ont notamment été étudiées par Grodecki et ont fait l'objet de deux publications en 1976, puis en 1995.
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Brisac, C. (1980). La "Tête Gérente". Revue de l'art, 47, 72-75.
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Gatouillat, F. (2008). Henry Gérente et le vitrail (1846-1849), une fulgurante réussite internationale. In C. de Ruyt, I. Lecoq, M. Lefftz & M. Piavaux (Dir.), Lumières, formes et couleurs : mélanges en hommage à Yvette Vanden Bemden (p. 151-162). Namur : Presses universitaires de Namur.
Grodecki, L. (1976). Les vitraux de Saint-Denis : étude sur le vitrail au XIIe siècle. Paris : Centre national de la recherche scientifique ; Arts et métiers graphiques.
Grodecki, L. (1995). Études sur les vitraux de Suger à Saint-Denis (XIIe siècle). Paris : Presses universitaires de Paris-Sorbonne.
Viollet-le-Duc, E. (1868). Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle. vol. 9. Paris : A. Morel.