Recherche
L’analyse visuelle des verres questionne la datation de ce panneau, car certaines pièces paraissent bien plus récentes que d’autres. Il pourrait toutefois s’agir de compléments ultérieurs, sans mettre en doute l’authenticité du vitrail. En 1890, dans le catalogue de la collection Vincent, Rahn évoque brièvement ce vitrail armorié en indiquant qu’à part quelques fissures et l’absence de cadre, il est en excellent état (Rahn, 1890, p. 188, n° 18). Si une mise en plomb et un encadrement a eu lieu entre la fin du XIXe ou du début du XXe siècle, il est possible que des compléments aient également été insérés à ce moment-là… Plus
L’analyse visuelle des verres questionne la datation de ce panneau, car certaines pièces paraissent bien plus récentes que d’autres. Il pourrait toutefois s’agir de compléments ultérieurs, sans mettre en doute l’authenticité du vitrail. En 1890, dans le catalogue de la collection Vincent, Rahn évoque brièvement ce vitrail armorié en indiquant qu’à part quelques fissures et l’absence de cadre, il est en excellent état (Rahn, 1890, p. 188, n° 18). Si une mise en plomb et un encadrement a eu lieu entre la fin du XIXe ou du début du XXe siècle, il est possible que des compléments aient également été insérés à ce moment-là.
Les donateurs de ce vitrail sont le couple de fribourgeois Madeleine de Praroman (†après 1486) et Dietrich I d’Englisberg (dès 1466-1513). Ce dernier, attesté pour la première fois en 1466, année de son mariage avec Madeleine de Praroman, était chevalier, lieutenant de Morat, bailli de Schwarzenburg et entre 1483-1486 bourgmestre de Fribourg (Bergmann, 2014, p. 192). Le présent vitrail pourrait avoir été commandé durant ces années, alors qu’il occupait l’une des fonctions les plus importantes de sa carrière (Anderes, 1963, p. 104 ; Bergmann, 2014, p. 192). Dès 1487, il devient membre du Conseil, puis avoyer entre 1511 et 1513 (Gremaud, 2004). Après le décès de sa première épouse, il contracte une nouvelle union avec Isabelle de Valésie vers 1500 (cf. FR_16). Un premier panneau aux armes de Dietrich I d’Englisberg, daté vers 1480, provient de l’ancienne église paroissiale Saint-Michel d’Heitenried. Il est aujourd’hui conservé au Musée d’art et d’histoire de Fribourg (Bergmann, 2014, p. 478, n° 16.1).
Ce vitrail est l’oeuvre d’un peintre verrier non identifié. En 1938, alors que la datation du panneau était estimée au début du XVIe siècle, Deonna (1938, p. 13) a attribué sa réalisation aux peintres verriers fribourgeois Hans Werro père (†1517) ou fils (†avant 1545). La datation revue par Lapaire (1980, p. 29-30) vers 1480-1490, puis affinée par Bergmann (2014, p. 192) vers 1483-1486 incite à abandonner cette attribution au profit d’un peintre verrier fribourgeois dont l’identité n’est pas connue.
Ce panneau provient de la collection constituée par le marchand de soie de Constance Johann Nikolaus Vincent (1785-1865) de 1816 jusqu’à sa mort. Il a été acheté en 1891 lors de la vente publique de la collection Vincent, puis semble avoir rejoint le Musée Fol à Genève, comme l’indique en 1896 le Catalogue de l’art ancien (1896, p. 154, n° 1598).
Cité dans :
Rahn, 1890, p. 188, n° 18.
cat. 1896, p. 154, n° 1598, pl. 23 ; remarque : “XVe s.”
Sidler, 1905, p. 102, n° 69 ; remarque : "Aux Armes de Englisperb et Paroman."
Deonna, 1938, p. 13, n° 22.
Anderes, 1963, p. 103-104, n° 52, fig. 66.
Lapaire, 1980, p. 29-30, n° 14.
Gremaud, 2004.
Bergmann, 2014, p. 192, n° 123 ; remarque : “1483-1486.”
Moins Datation
vers 1483–1486
Période
1480 – 1490
Date d'entrée
1891
Commanditaire / Donateur·trice
Englisberg, Dietrich I. von · Praroman, Madeleine de
Donateur·trice / Vendeur·euse
Johann Nikolaus Vincent, Constance (vendeur)
Localisation d'origine
Lieu de production
Propriétaire
Propriétaire précédent·e
Johann Nikolaus Vincent, jusqu’en 1891 (Constance) · Musée Fol, Genève (?) · Provient de la collection de vitraux du Musée d’art et d’histoire de Genève
Numéro d'inventaire
AD 8612
