Ce panneau a été commandé en 1644 par le Fribourgeois Beat Jacob von Montenach (1593-1663) alors qu’il était bailli de Grandson, fonction qu’il a occupée de 1640 à 1645 (DHBS, 1928, p. 790). Le vitrail possède un pendant aux armes de Johann Heinrich Wild (GE_2005), également conservé dans la collection du Musée Ariana de Genève.
La paire de panneaux peut être attribuée à Jost Hermann (1600-vers 1677), peintre verrier le plus important et prolifique de Fribourg au milieu du XVIIe siècle (Bergmann, 2014, p. 301-307). Plusieurs de ses créations héraldiques présentent un style et une composition similaires, avec un ou deux écus armoriés au centre d’un cadre architectural. Parmi ceux-ci se trouvent plusieurs panneaux commandés par d’autres membres de la famille von Montenach, tels que les vitraux d’alliance aux armes de Daniel von Montenach et Magdalena von der Weid en 1628 (VMR_320_FR_317), de Maria Anna Katharina von Montenach et Franz von Fivaz vers 1650 (VMR_217_FR_320), d’Anna Maria von Montenach et Johann Castella en 1666 (VMR_149_FR_326), tous trois conservés au Vitromusée Romont, ou encore de Niklaus von Montenach et Katharina Reynold en 1663 (FR_13), aujourd'hui à la chapelle Saint-Barthélemy, dite de Pérolles, à Fribourg. La composition qui se rapproche cependant le plus de cette paire, avec un encadrement architectural quasiment identique, est celle du vitrail héraldique daté vers 1660 avec une inscription de Georg Hubert von Diesbach (FR_385), aujourd’hui en mains privées.
Ce panneau fait partie d’un lot de quatre vitraux acheté par la Société Auxiliaire du Musée de Genève vers 1899 à Paris au cours de la vente de la collection du lyonnais Auguste Ducoin (M., 1899, p. 101).
Plusieurs auteurs ont suggéré que la paire de vitraux puisse provenir de la demeure familiale des Wild, sise à la rue de Zaehringen à Fribourg, notamment car elle a été en travaux avant 1899 et que plusieurs de ses plafonds ont été acquis par le Musée national suisse (M., 1899, p. 100 ; Deonna, 1929, p. 155). Cependant, cette hypothèse est peu probable, car les dons de vitraux armoriés étaient rarement destinés à orner les maisons des donateurs eux-mêmes. Wild et von Montenach se présentant tous deux sur les panneaux en tant que baillis, ils devaient plutôt être insérés dans les fenêtres d’un édifice public. En l’absence de plus d’informations, cette localisation d’origine ne peut à ce jour pas être établie.
Caius Mucius Scaevola est un héros romain du début de la République. Lors du siège de Rome vers 507 av. J.-C., il manque d’assassiner le roi Porsenna et est arrêté. Il sacrifie alors sa main droite en la plongeant dans un brasier, prouvant ainsi au souverain sa bravoure et sa détermination. Cet exploit lui vaut sa libération et la paix de Rome. Sa main droite étant définitivement invalide, il reçoit le surnom de “Scaevola” (en latin : le gaucher) et des terres pour le récompenser de son héroïsme.
Cité dans :
M., 1899, p. 100, n° 4.
Deonna, 1929, p. 155, n° 1708.
Bergmann, 2014, p. 103, Fig. 69.