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VMR_1213: Martyre de saint Thomas (quatrième scène depuis le haut du vitrail de saint Thomas)
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Titre

Martyre de saint Thomas (quatrième scène depuis le haut du vitrail de saint Thomas)

Type d'objet
Artiste
Datation
1942
Dimensions
36.5 x 25 cm (projet); 51 x 38 cm (cadre)

Iconographie

Description

Thomas, agenouillé à droite, les bras repliés sur la poitrine, est transpercé par la lance que tient le grand prêtre debout devant lui. A l’arrière-plan, une idole en or se dresse dans une niche entourée de part et d’autre d’une grande plante.

Code Iconclass
73F295 · martyre et mort de Thomas
Mot-clés Iconclass
martyr · mort
Inscription

20 (en bas à gauche sur la verticale)

Signature

Castella (en bas à droite)

Technique / Etat

Etat de conservation et restaurations

Plis

Technique

Gouache, crayon, encre de Chine

Historique de l'oeuvre

Recherche

Cette maquette est le projet pour la quatrième scène depuis le haut du cinquième vitrail de gauche de la nef de l’église Saint-Pierre de Fribourg, consacré à saint Thomas. Les seize vitraux de la nef sont l’oeuvre de l’artiste Jean-Edouard de Castella et de l’atelier fribourgeois A. Kirsch & Cie.

L’église Saint-Pierre de Fribourg représente l’un des chantiers les plus importants pour le renouveau de l’art sacré dans le canton de Fribourg. Elle est construite entre 1928 et 1931 par l’architecte fribourgeois Fernand Dumas, membre phare du Groupe de Saint-Luc, gagnant d’un concours lancé en 1924 (Lauper, 2008a, p. 12, 19).
Le 27 mai 1931, dès la fin de sa construction, un concours est lancé pour sa décoration, véritable entreprise qui rassemble un grand nombre d’artistes et dont l’achèvement prendra plus de vingt ans (Lauper, 2008b, p. 27). Plusieurs membres du Groupe de Saint-Luc y prennent part, dont l’artiste toscan Gino Severini, et plusieurs artistes fribourgeois affiliés à la SPAS (Rudaz, 2008a, p. 32-33). C’est Severini qui est choisi pour la décoration générale de l’édifice. Mais dès le début, la collaboration avec la paroisse est difficile, et celle-ci cherche à limiter son mandat. Severini aurait voulu que ce soit Alexandre Cingria qui réalise les vitraux, mais les maquettes pour la mosaïque du retable de la chapelle du Christ-Roi que ce dernier présente en 1932 déplaisent (Rudaz, 2008b, p. 41). La paroisse confie donc le grand cycle des verrières de la nef à l’artiste fribourgeois Jean-Edouard de Castella, qui s’était spontanément proposé (Corpataux, Jordan, 1938). Le Conseil de paroisse invoque le manque de ressources et la promesse de dons liés au choix d’un artiste local. Fin 1938, l’artiste avait proposé, avec l’atelier Kirsch et Fleckner, d’offrir un vitrail (Castella et Kirsch, 1938), alors qu’un second le serait par sa parenté (Castella, 1938b). Le Fribourgeois Gaston Thévoz avait souhaité envoyer à la paroisse des croquis et un devis pour ces fenêtres et avait également proposé de donner un vitrail (Thévoz, 1938), mais son offre arrivait trop tard. Severini, qui déplore le choix de Castella, avec lequel il avait déjà dû collaborer à Semsales et dont il n’avait pas hésité à critiquer les qualités artistiques, le qualifiant de “peintre médiocre” (Radin, 2011, p. 32-33), demande à ce que seuls les deux vitraux offerts lui soient confiés et qu’ils soient placés dans la tribune où ils seront moins visibles (Severini, 1939). Mais la paroisse a déjà donné son accord à Castella, qui profite de la guerre et de l’absence de Severini pour concrétiser la réalisation de l’ensemble des verrières (Rudaz, 2008b, p. 39-42).
L’artiste réalise les vitraux en quatre étapes, de 1941 à 1945, qui dépendent des dons reçus par la paroisse. La dépense totale des vitraux se monte à 40’000 francs, couverte par différents bienfaiteurs (personnalités et familles locales), dont les armoiries se retrouvent au bas des vitraux (Arnaud et Pajor, 2008, p. 59-61).

Bien que le programme iconographique n’ait pas fait l’objet de discussions approfondies entre le Conseil de paroisse et l’artiste, chacune des seize verrières de la nef, comme l’avait suggéré Castella dès le début du projet (Corpataux, Jordan, 1938), illustre la vie d’un apôtre ou d’un évangéliste, en quatre épisodes tirés des Actes des apôtres et de la Légende dorée. Castella choisit pour ces scènes narratives une représentation superposée à lecture descendante, sans bordure décorative, dépeignant des silhouettes sur un fond coloré. Dès ses premiers dessins, Castella n’hésite pas à se détourner des teintes convenues pour les chairs, celles-ci étant, comme tout détail de son dessin, au service de la physionomie colorée de l’ensemble.

La décision de réaliser une deuxième série de quatre vitraux est prise en novembre 1941 (Corpataux, Jordan, 1941a). En juin, l’atelier A. Kirsch & Cie et Castella, envoient au conseil de paroisse un devis pour ces quatre verrières se montant à 3’500 francs par fenêtre, comprenant l’ensemble du travail allant des croquis de Castella jusqu’à la pose de chaque vitrail (Castella et Kirsch, 1941). La paroisse choisit d’illustrer saint Barthélémy, un donateur (Mgr Eugène Dévaud) souhaite un vitrail dédié à saint Jacques le Majeur, alors que le choix des deux autres apôtres fait l’objet d’une discussion entre la paroisse et l’artiste. Suivant les conseils de Severini, Castella décide de renoncer aux grands sujets centraux. La paroisse lui laisse dès lors toute liberté (Corpataux, Jordan, 1941a). Pour cette seconde étape, Les rouges et les bleus ne dominent plus. La palette de couleurs est plus riche et l’équilibre subtil entre les teintes chaudes et froides se fait non seulement dans chaque scène, mais aussi entre celles-ci.


Le vitrail consacré à saint Thomas, comme ceux illustrant la vie de Jacques le Majeur, Philippe et Barthélémy, est réalisé en 1942. Le Conseil d’État alloue une somme de 500 francs en faveur d’un vitrail via la Loterie romande (Corpataux, Jordan, 1941b). En début d’année 1942, Castella demande par écrit à la paroisse qu’une convention soit faite pour lui attribuer l’ensemble des cartons pour les fenêtres de nef et que leur réalisation soit confiée à la maison Kirsch (Corpataux, Jordan, 1942). Il explique que, durant les mois de collaboration étroite avec Kirsch, ils ont “fait venir de fabriques étrangères des quantités assez considérables de feuilles de verre dans les nuances exigées par les cartons” et ont “travaillé en parfait accord afin d’assurer la qualité de l’oeuvre”. Ils ont beaucoup appris ensemble et “les expériences acquises sur la luminosité, la patine et l’optique relative à la distance ont permis de garantir une unité d’ensemble”. “Risquer de vouloir modifier cette collaboration en milieu de travail” serait dommageable pour l’oeuvre (Castella, 1942b). La paroisse refuse de leur octroyer une convention écrite mais leur donne toutes les garanties morales pour leur assurer l’exécution de l’ensemble des vitraux de la nef (Jordan, Philipona, 1942a).
Durant les premiers jours de 1942, l’artiste annonce au président de paroisse Corpataux, que “le travail est bien avancé” et en profite pour lui dire combien il lui est reconnaissant d’avoir contribué de façon si effective à lui procurer un pareil travail “qui est passionnant et qui est toute sa vie” (Castella, 1942a). Fin avril, le financement de trois des quatre vitraux est assuré (Jordan, Philipona, 1942b). Les familles Gyger et Garnier ainsi que le Cercle paroissial de Saint-Pierre y participent également (“Eglise de Saint-Pierre”, 1943a). Fin décembre, Castella annonce à Corpataux que “les quatre verrières sont terminées et qu’elles seront posées après la fête des Rois. Il lui dit avoir “spécialement soigné les coloris, profitant de l’expérience de la pose des premiers” (Castella, 1942c). Les vitraux sont posés le 17 janvier 1943.
Ce deuxième groupe de vitraux est à nouveau très bien accueilli et “confirme l’excellente impression produite par les premiers”, comme le souligne le quotidien La Liberté, qui ajoute que “L’artiste sert la cause de l’art sacré dans le domaine du vitrail avec une conviction profondément religieuse” (“Fribourg. Les vitraux de Saint-Pierre”, 1943b).

La comparaison avec le carton issu du fonds graphique de l’atelier Kirsch et Fleckner (KF_840), conservé au Vitrocentre Romont, ainsi qu’avec le vitrail (GSL_209) nous permet de constater que cette maquette est déjà à l’état définitif en ce qui concerne le dessin. Seuls des changements de teintes ont été effectués. Des couleurs vives ont été ajoutées pour donner plus de force et de vivacité à la scène. Les bleus utilisés pour les bras et le visage du grand prêtre ainsi que pour l’idole ont été remplacés par des teintes beiges, olive et dorées. Du rouge a également fait son apparition, notamment sur le manteau de Thomas pour renforcer l’instant tragique que vit le saint.

Cette réalisation à Saint-Pierre marque, avec le cycle de la chapelle Notre-Dame de la Paix à l’église Sainte-Thérèse de Genève (GE_84.22 ; GE_84.23 ; GE_84.24 ; GE_84.25 ; GE_84.26 ; GE_84.27 ; GE_84.28), exécuté en 1946-1947, l’apogée de la carrière du peintre-verrier fribourgeois. C’est non seulement l’une de ses réalisations les plus considérables du point de vue du nombre de verrières, mais c’est aussi un cycle verrier abouti, Castella ayant su allier avec beaucoup de finesse un trait fin, souvent réduit à l’essentiel, à un coloris très subtil où les teintes se juxtaposent dans une variation infinie de tons tout en proposant des contrastes forts permettant une mise en lumière des éléments essentiels de chaque scène. En 1949, l’artiste part à nouveau pour l’Australie et organise à cette occasion une exposition d’adieu dans son atelier fribourgeois. Il ne reviendra en Suisse qu’en 1962, quatre ans seulement avant son décès (Arnaud et Pajor, 2008, p. 56-57).

Datation
1942
Date d'entrée
03.03.2004
Donateur·trice / Vendeur·euse

/

Propriétaire

Vitromusée Romont

Numéro d'inventaire
VMR 1213

Bibliographie et sources

Bibliographie

Arnaud, F. et Pajor, F. (2008). Couleurs et lumières, de Melbourne à Fribourg. L’église Saint-Pierre à Fribourg (Patrimoine fribourgeois), (18), 54-62.

Castella, J.-E. (1938a, 8 octobre). [Lettre à Georges Corpataux]. Archives de la paroisse Saint-Pierre, Fribourg.

Castella, J.-E. (1938b, 1er décembre). [Lettre à Georges Corpataux]. Archives de la paroisse Saint-Pierre, Fribourg.

Castella, J.-E. (1942a, 5 janvier). [Lettre à Georges Corpataux]. Archives de la paroisse Saint-Pierre, Fribourg.

Castella, J.-E. (1942b, 7 janvier). [Lettre à Georges Corpataux]. Archives de la paroisse Saint-Pierre, Fribourg.

Castella, J.-E. (1942c, 30 décembre). [Lettre à Georges Corpataux]. Archives de la paroisse Saint-Pierre, Fribourg.

Castella, J.-E. et Kirsch, V. (1938, 30 novembre). [Lettre à Georges Corpataux]. Archives de la paroisse Saint-Pierre, Fribourg.

Castella, J.-E. et Kirsch, A. (1941, 20 juin). [Lettre à Georges Corpataux]. Archives de la paroisse Saint-Pierre, Fribourg.

Corpataux, G. et Jordan, J. (1938, 12 octobre). Rectorat de St-Pierre. Procès-verbaux. Archives de la paroisse Saint-Pierre, Fribourg.

Corpataux, G. et Jordan, J. (1941a, 12 novembre). Rectorat de St-Pierre. Procès-verbaux. Archives de la paroisse Saint-Pierre, Fribourg.

Corpataux, G. et Jordan, J. (1941b, 29 décembre). Rectorat de St-Pierre. Procès-verbaux. Archives de la paroisse Saint-Pierre, Fribourg.

Corpataux, G. et Jordan, J. (1942, 16 janvier). Rectorat de St-Pierre. Procès-verbaux. Archives de la paroisse Saint-Pierre, Fribourg.

Église de Saint-Pierre. (1943a, 18 janvier). La Liberté. Archives de la paroisse Saint-Pierre, Fribourg.

Fribourg. Les vitraux de Saint-Pierre. (1943b, 19 janvier). La Liberté, 6. Archives de la paroisse Saint-Pierre, Fribourg.

Jordan, J et Philipona, C. (1942a, 12 février). Rectorat de St-Pierre. Procès-verbaux. Archives de la paroisse Saint-Pierre, Fribourg.

Jordan, J et Philipona, C. (1942b, 21 avril). Rectorat de St-Pierre. Procès-verbaux. Archives de la paroisse Saint-Pierre, Fribourg.

Lauper, A. (2012). Gambach. Dans Société d’histoire de l’art en Suisse (dir.), Guide artistique de la Suisse (tome 4b, p. 76-80). Berne, Suisse : Société d’histoire de l’art en Suisse.

Lauper, A. (2008a). La leçon de Romont. L’église Saint-Pierre à Fribourg (Patrimoine fribourgeois), (18), 10-22.

Lauper, A. (2008b). Une architecture simple et forte. L’église Saint-Pierre à Fribourg (Patrimoine fribourgeois), (18), 23-29.

Radin, G. (2011). Correspondance Gino Severini Jacques Maritain (1923-1966). Florence, Italie : Leo S. Olschki.

Rudaz, P. (2008a). Un concours de circonstance pour un décor haut en couleur. L’église Saint-Pierre à Fribourg (Patrimoine fribourgeois), (18), 30-37.

Rudaz, P. (2008b). Un grand peintre trop encombrant ?. L’église Saint-Pierre à Fribourg (Patrimoine fribourgeois), (18), 38-43.

Sauterel, V. et Noverraz, C. (2020). Vitrail de la première moitié du XXe siècle : la couleur triomphante. Dans F. Giese (dir.), La redécouverte de la couleur [catalogue d'exposition] (p. 101-114). Berlin / Boston : Walter de Gruyter.

Schöpfer, H. (1994). Fribourg. Église paroissiale de Saint-Pierre. Inventaire du patrimoine religieux (IPR) [document inédit]. Vitrocentre Romont.

Severini, G. (1939, 19 août). [Lettre à Fernand Dumas]. Correspondance Severini-Dumas. Archives du Musée Charmey, Charmey.

Thévoz, G. (1938, 28 novembre). [Lettre au Conseil paroissial de Saint-Pierre]. Archives de la paroisse Saint-Pierre, Fribourg.

Voragine, J. (1902). Saint Barthelémy Dans La Légende dorée (traduit par J.-B. M. Roze, vol. 1, p. 481-494). Paris, France : Edouard Roueyre. https://www.bibliotheque-monastique.ch/bibliotheque/bibliotheque/voragine/index.htm

Waeber, L. et Schuwey, A. (1957). Eglises et chapelles du canton de Fribourg. Fribourg, Suisse : Saint-Paul.

Informations sur l'image

Nom de l'image
FR_Romont_VMR_VMR_1213
Crédits photographiques
© Vitrocentre Romont
Date de la photographie
2016
Copyright
© Ayants droit
Propriétaire

Vitromusée Romont

Inventaire

Numéro de référence
VMR_1213
Auteur·e et date de la notice
Astrid Kaiser 2004; Valérie Sauterel 2024