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Ce vitrail, réalisé par le verrier bernois Robert Giesbrecht, lui a été acheté directement en 1896 par le Musée des arts décoratifs avec deux autres oeuvres, un rondel héraldique (GE_2349) et une autre aujourd’hui disparue.
C’est très certainement Giesbrecht lui-même qui l’auteur du carton pour cette oeuvre verrière. Suivant les tendances Art nouveau en vogue dès la fin des années 1880, il s’en éloigne néanmoins ostensiblement, notamment par une symétrie stricte du dessin qui sera un des principes de l’Art déco qui va trouver son essor dès le début des années 1910 pour pleinement s’épanouir dans les années vingt. *
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Réalisé dans les mêmes années que l’oeuvre du verrier genevois Louis Hirsch (GE_2359) présentant des pivoines et faisant également partie des oeuvres de la collection du Musée Ariana, les deux bouquets, très colorés, ont été composés sur un fond de verre incolore, témoignant qu’ils ont été créés pour être placés dans un lieu demandant un bon éclairage naturel. Comme Hirsch, Giesbrecht n’utilise ni peinture à la grisaille, ni jaune d’argent, privilégiant une diversité de verres colorés de différents types (verre structuré, verre opalescent, cives, cabochons, verres gravés à l’acide). Les verres opalescents, centraux dans l’oeuvre de Hirsch, ont ici une présence un peu plus discrète, Giesbrecht recourant aussi à de simples verres colorés et à de nombreux cabochons et cives. Il fait aussi un travail important de gravure à l’acide pour apporter des nuances de teintes et de luminosité sur certains détails comme les rubans rouges et bleus.
Le nom de l’atelier, mis en valeur dans un cartouche au centre d’éléments décoratifs dans la partie inférieure du vitrail, nous laisse supposer qu’il ne s’agit pas d’une simple signature d’atelier, qui est généralement plus discrète, mais plutôt d’une mise en valeur volontaire du nom de l’entreprise pour des raisons que nous ignorons. Était-ce une création dévolue à être présentée dans une exposition, un Salon ? C’est tout à fait possible. Peut-être était-ce aussi un projet élaboré comme enseigne d’atelier ? Bien que cette dernière hypothèse soit parfaitement plausible, il nous semble néanmoins que le nom dans ce cas de figure paraisse presque trop petit. Ce qui est probable, c’est que cette oeuvre verrière a été créée pour promouvoir l’atelier.
Datation
1886-1896
Période
1886 – 1896
Date d'entrée
1896
Donateur·trice / Vendeur·euse
Gustav Robert Giesbrecht, Berne (vendeur)
Localisation d'origine
Lieu de production
Propriétaire
Propriétaire précédent·e
Musée des arts décoratifs, jusqu’en 1910 (Genève) · Provient de la collection de vitraux du Musée d’art et d’histoire de Genève
Numéro d'inventaire
Vx 0019