Deux lions tiennent les blasons du canton de Berne par une sangle et avec l’une de leur patte arrière, alors qu’ils posent une patte avant sur les armoiries du saint-Empire. La pyramide héraldique des blasons bernois et du Saint-Empire couronné est placée sur un fond damassé bleu. Entre les écus d'or, l'année de fondation est inscrite sur un cartouche entouré de rinceaux de feuilles roses. Dans la couronne extérieure sont alignées les vingt-sept armoiries des communes bernoises dont leur nom figure au-dessus de chaque blason : Thoune, Aarau, Zofingue, Brügg, Lenzbourg, Nidau, Büren, Aarberg, Wangen, Wiedlisbach, Aarbourg, Aarwangen, Erlach, Landshut, Grünenberg, Aigle, Huttwil, Trachselwald, Unterseen, Interlaken, Aeschi, Weissenburg, Obersimmental, Frutigen, Hasli, Laupen, Burgdorf (depuis le haut au centre vers la droite).

Cadre en plomb ancien pourvu de quatre anneaux d’accrochage soudés sur la tranche ; grisaille légèrement corrodée. Verres oxydés sur les ours au recto, légères taches d’oxydation sur les ours et au centre des armoiries (Berne), plombs légèrement oxydés sur le pourtour.

Ce vitrail, réalisé par le verrier bernois Gustav Robert Giesbrecht, lui a été acheté directement en 1896 par le Musée des arts décoratifs avec deux autres oeuvres, un vitrail décoratif illustrant un bouquet de fleurs (GE_2350) et un autre aujourd’hui disparu.

Cette petite verrière est une copie d’un vitrail datant de 1530 et attribué au peintre verrier zurichois Hans Funk (BE_983), propriété du Musée historique de Berne (Hasler & Keller, 2016). Giesbrecht, travaillant à Berne, devait vraisemblablement connaître cette réalisation. La confrontation des deux oeuvres nous permet de constater qu’il a fait une copie en tous points conforme au vitrail daté de 1530 (il a même reproduit les motifs du fond damassé bleu), à l’exception d’un détail, l’inversion, pour une raison qu’il est difficile de comprendre, des armoiries de Nidau et de Büren à droite sur la bordure.

Ce vitrail démontre par le biais des gravures à l’acide non seulement les qualités de verrier de Giesbrecht, mais aussi celles de peintre verrier, avec une réalisation précise et délicate des peintures à la grisaille et au jaune d’argent, digne du travail de Funk.