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Ce panneau composite est constitué de nombreux fragments qui proviennent probablement de vitraux de provenance et d'époque diverses. Représentés au centre de la composition, les instruments de la Passion ont souvent été figurés pour rappeler la victoire du Christ sur le mal et son rachat de l'humanité. Tout d'abord utilisés comme des emblèmes de triomphe et de souveraineté, ils deviennent dès le début du XIVe siècle des motifs de dévotion et de vénération de la Passion du Christ, comme chez Bernard de Clairvaux (1091-153) et François d'Assise (1182-1226) (Hoegger, 2002, p. 280). Jusqu'à la fin du XVIIe siècle, la représentation des Arma Christi invitait les croyants à la méditation et leur permettait de se remémorer les différentes étapes de la Passion (Berliner, 1955, p. 95). Ce motif occupe le fond d'un vitrail armorié commandé par l'ecclésiastique Christoph von Ägeri (†1630) à un atelier de peintre verrier de Zoug (peut-être celui de Paul Müller ?) en 1626 (Hoegger, 2002, p. 280-281). Il n'était pas rare que ces armes apparaissent également comme charge héraldique, par exemple sur le vitrail daté vers 1630 (FR_114) attribué au peintre verrier fribourgeois Johann Wäber (1602-1640) qui se trouve au Musée d'art et d'histoire de Fribourg, sur le fragment armorié conservé au Musée Grobet-Labadié à Marseille (cf. Bergmann, 2014, p. 603, fig. 114.2) ou encore sur le carton réalisé en 1594 par le maître schaffhousois Daniel Lindtmayer (1552-1603) (cf. Bergmann, 2014, p. 603, fig. 114.1), probablement pour une confrérie des morts ou des âmes (Thöne, 1975, p. 211). Bien que le présent fragment ne semble pas avoir orné un écu, il provient probablement d'un vitrail commandé par un membre de l'église ou une confrérie qui vénérait la Passion du Christ.
Datation
XVIIe siècle
Période
1600 – 1700
Commanditaire / Donateur·trice
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