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En 1953, Herbert Fleckner est appelé à l’église Saint-Othmar à Broc pour effectuer quelques petites réparations sur certains vitraux de l’église (1953, Massey et Ecoffey). A la fin de l’année 1956, Il signale au conseil de paroisse que les vitraux de la nef, datant probablement de la construction de l’édifice, soit de 1876-1877 ou des années suivantes, probablement issus de l’atelier de Karl Wehrli à Zurich (Dellion, 1884, p. 206)), sont en mauvais état et lui conseille, pour les protéger, d’installer un double vitrage. La paroisse attend six mois avant de lui demander un devis et souhaite que la pose de cette protection se fasse avant l’hiver (Sudan et Ecoffey, 1957a et b). Les travaux de maçonnerie, préalables à la mise en place du double vitrage, ne sont pas effectués avant la mauvaise saison (Sudan et Ecoffey, 1957c). L’année suivante, l’assemblée paroissiale prend une décision radicale en préférant poser de nouvelles verrières. Bien que les archives de la paroisse ne nous révèlent pas les raisons de ce changement stratégique, nous pouvons supposer que les verrières du XIXème étaient probablement trop endommagées pour être réparées. Pour la création de ces nouveaux vitraux, la paroisse s’adresse à Yoki qui lui fait une proposition chiffrée, acceptée en assemblée paroissiale en avril 1958 (Sudan et Ecoffey, 1958). En tant que successeur des artistes du Groupe de Saint-Luc, le choix de l’artiste fribourgeois pour la réalisation des verrières du transept et de la nef est parfaitement légitime, et ses nouvelles oeuvres permettent de parachever l’ensemble verrier entamé en 1936 par Cingria et l’atelier Kirsch et Fleckner lors du réaménagement du choeur et l’adjonction de deux chapelles latérales par l’architecte romontois Fernand Dumas.
Yoki réalise deux vitraux traditionnels au plomb et propose de travailler avec la technique de la dalle de verre pour les huit verrières de la nef, et plus précisément avec de la dalle de cristal, fabriquée à la cristallerie de Baccarat. Les deux verrières du transept font le lien avec les réalisations antérieures du choeur et les nouveaux vitraux de la nef. Yoki choisit probablement la technique du vitrail au plomb pour l’uniformiser à celle utilisée par Cingria et l’atelier Kirsch et Fleckner, et d’un point de vue visuel élabore une composition dans un esprit identique aux dalles de cristal de la nef. Il imagine un dessin simple, allant à l’essentiel, utilisant de grands morceaux de verre sur lesquels il appose de la grisaille avec parcimonie pour créer modelé, volume et, en quelques traits, les lignes du visage des protagonistes. Il élargit parfois par des rehauts de noir les plombs pour leur donner plus de fermeté, tout comme il choisit des joints de béton plus larges pour certaines lignes fortes de sa composition. Il définit un fond abstrait aux coloris clairs pour une bonne pénétration de la lumière dans l’édifice.
Datation
1958
Propriétaire
Paroisse catholique de Broc