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GSL_320: Verrière ornementale avec inscription et motifs décoratifs
(VD_Lausanne_NotreDame_GSL_320)

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Titre

Verrière ornementale avec inscription et motifs décoratifs

Type d'objet
Artiste
Atelier
Datation
1933
Dimensions
280 x 140 cm
Lieu
Emplacement
Tribune, NE VI
Inventaire

Iconographie

Description

Au centre de la lunette, dans un demi-cercle délimité par l’armature métallique du vitrail, une ville est représentée, protégée par un grand mur d’enceinte en maçonnerie au premier plan, percé de petites fenêtres et traversé par un grand arc, au-delà duquel se devine un palais ou temple majestueux avec un grand dôme central entouré de plusieurs petits dômes.   La large bordure qui entoure ce motif central de ville est divisée en huit sections alternant entre une inscription, un “A” entrecroisé avec un “V”, et un motif ornemental sinueux à l’intérieur duquel sont répartis plusieurs cercles de différentes tailles. La ville est traitée dans des tons roses pastel similaires aux parties avec les inscriptions, tandis que les motifs ornementaux présentent des teintes plus claires et se détachent sur un fond presque blanc. Ce vitrail est constitué d’une grande variété de verres présentant des structures diverses et une translucidité plus ou moins forte.

Code Iconclass
48A9834 · formes de plantes indéfinissables ~ ornement
49L8 · inscription
Mot-clés Iconclass
Inscription

AV // AV // AV // AV (de gauche à droite)

Signature

Aucune

Technique / Etat

Technique

Vitrail au plomb, verre cathédrale, verre structuré, verre chenillé, verre cannelé, cives

Historique de l'oeuvre

Recherche

Ce vitrail fait partie du cycle de neuf verrières habillant les lunettes de la nef et du choeur de la basilique Notre-Dame-de-l’Assomption de Lausanne, réalisé en 1933 à l’occasion de la grande rénovation de l’édifice par l’architecte du Groupe de Saint-Luc, Fernand Dumas. 
Ce cycle est composé de six vitraux identiques dans la nef, comprenant l’inscription “Ave Maria”, et de deux vitraux avec la Jérusalem Céleste dans le choeur, ainsi que d’un vitrail avec un motif différent dans la lunette donnant sur la tribune des orgues, comprenant également le dessin d’une ville. Le journal des travaux tenu par le curé Mauvais indique que ces vitraux ont été posés le 5 septembre 1933, sans plus de précisions sur leur auteur (Mauvais, 1931-1934, entrée du 5 septembre 1933). Les vitraux du choeur, encore à l’étude au mois d’octobre 1933, ont été placés plus tard (Severini, 1933). 
Malgré le manque d’archives permettant de documenter cette réalisation, plusieurs éléments plaident en faveur de leur attribution à Alexandre Cingria et à l’atelier Chiara de Lausanne. Stylistiquement, cet ensemble de neuf vitraux rappelle fortement Cingria. Mélange de style cubiste, notamment dans les villes aux volumes déstructurés, et d’Art déco dans les parties ornementales, ces vitraux rappellent d’autres réalisations de Cingria dans le canton de Vaud, notamment ses vitraux non-figuratifs de la nef de Saint-Martin de Lutry (1930). Le motif de volutes qui sépare les inscriptions “Ave” et “Maria” dans les lunettes donnant sur la nef ressemble également beaucoup, par l’utilisation des formes circulaires des cives, aux vitraux de la tour lanterne de la cathédrale de Lausanne (1931), où l’artiste utilise la même technique pour représenter les grappes de raisin. Que ce soit à Lutry ou à la cathédrale, Cingria a travaillé avec l’atelier Chiara de Lausanne, avec lequel il entame une collaboration privilégiée depuis 1926, année de la réalisation des vitraux du vestibule de l’église Saint-Paul de Cologny (Grange-Canal). Dans une plaquette publicitaire de 1931 qui présente un large panel de vitraux réalisés en commun, l’artiste apparaît comme le conseiller artistique et la “figure d’enseigne” de la maison lausannoise (“Vitraux d’art exécutés par la maison Chiara de Lausanne [...]”, 1931). En outre, il paraît fort probable que la paroisse ait fait appel à cette entreprise pour la réalisation des nouveaux vitraux de son église, Chiara étant le seul atelier oeuvrant dans ce domaine dans le chef-lieu vaudois (Hostettler, 2001). Il était d’usage de s’adresser le plus possible aux entrepreneurs locaux lors de chantiers de construction ou de rénovation, comme celui de Notre-Dame. 
Parmi les autres éléments plaidant en faveur d’une attribution à Cingria, se trouve la correspondance échangée entre l’artiste, Fernand Dumas et le curé Joseph Mauvais, la cheville ouvrière de la rénovation. Dans une lettre datant probablement de mai 1933, l’artiste réclame à l’architecte le mandat de la décoration de l’église, se justifiant en indiquant que le curé Mauvais la lui aurait promise il y a de cela dix ans (Cingria, 1933). Enfin, dans un petit carnet dans lequel l’artiste a dressé la liste de tous ses travaux jusqu’en 1944, il indique avoir réalisé des “grisailles” en 1932 pour l’église Notre-Dame du Valentin, nom par lequel l’édifice est régulièrement désigné (Cingria, [1944], p. 5). La date de 1932 est sans doute erronée, puisqu’à cette date les vitraux n’étaient pas encore posés. Le terme “grisailles” renvoie à des verrières décoratives qui ne représentent pas de scènes figurées et qui, par conséquent, coûtent moins cher. Leur statut, moins prestigieux que les vitraux figurés et leur localisation dans les petites fenêtres des lunettes, moins visibles, expliquent sans doute pourquoi il existe si peu d’informations sur ce cycle. 
Alors que les six verrières donnant sur la nef présentent toutes le même dessin, l’inscription “AVE MARIA” entrecroisée de motifs ornementaux et que les deux du choeur montrent toutes deux la Jérusalem Céleste, ce vitrail fait figure d’exception et semble proposer une combinaison de ces deux thèmes. Alors que le centre comporte une ville, la bordure extérieure est composée des mêmes motifs que la partie supérieure des vitraux de la nef, à la différence que seul le “AV” de “Ave” a été conservé. La forme particulière de ces deux lettres évoque un compas, symbole du géomètre mais aussi de Dieu créateur, mis en parallèle avec la figure de l’architecte, qui est elle-même fortement associée à un imaginaire médiéval durant la première moitié du XXe siècle (Boespflug, 2017). Il ne s’agit sans doute pas d’une référence à la franc-maçonnerie, société honnie par Cingria et la plupart des membres du Groupe de Saint-Luc, à laquelle ils attribuent la responsabilité du déclin de la France suite à la Révolution française (Rohner, 2006, p. 78-79). Ces lettres, qui sont à la fois une partie de la salutation à Marie et des compas, sont donc associées à la représentation de la ville ou du temple, résultant de l’acte créateur de l’architecte. 
Bien que simples au premier abord, ces sept lunettes de la nef aux motifs presque identiques sont donc d’une grande complexité. Au niveau technique, ces verrières présentent une très grande variété de verres, de différentes structures et degrés de translucidité, filtrant la lumière et transformant sans doute considérablement l’atmosphère lumineuse de la nef par rapport à la première église néo-classique du XIXème siècle d’Henri Perregaux. Cette richesse des matériaux est un aspect typique des réalisations de Cingria. Sa collaboration avec l’atelier Chiara, qui possède un grand stock de verres du début du siècle utilisés jusqu’alors plutôt dans le cadre civil (pour des cages d’escalier, appartements, salles de bain), lui permet de libérer son potentiel créatif en mettant les matériaux au service de son expression artistique. 
Le jeu entre les inscriptions et les symboles sont également très intéressants. Les inscriptions sont très fréquentes dans les décors réalisés par les artistes du Groupe de Saint-Luc et sont souvent réalisées dans un style Art déco très moderne, comme ici. Elles peuvent être intégrées aux motifs des grilles, comme à Saint-Pierre de Fribourg, où elles informent sur la destination du lieu où elles se trouvent (le monogramme “IHS” à l’entrée de l’église, le chrisme “XP” et une colombe à l’entrée du baptistère) (Lauper, 2008, p. 26). Les inscriptions sont très souvent présentes dans les vitraux, comme à Sorens, dont Cingria est également l’auteur, qui déclinent le texte “Adveniat regnum tuum” et “Fiat voluntas tua” (Que ton règne vienne, Que ta volonté soit faite). Ici, l’inscription “Ave Maria” renvoie à la Vierge Marie, à laquelle l’église est dédiée. Ces vitraux répondent ainsi à la peinture murale monumentale du choeur réalisée par Gino Severini, déclinant une riche iconographie mariale. Il font partie intégrante du vaste programme décoratif imaginé par l’artiste italien entre 1933 et 1934, qui s’applique à donner une cohérence à chaque élément. 
Les parties ornementales qui séparent les inscriptions pourraient quant à elles représenter une grappe de raisins ou un rinceaux, motif particulièrement appréciés par les artistes du Groupe de Saint-Luc et notamment par Severini, responsable pour leur évocation d’une tradition iconographique paléochrétienne (Bernabò, 2003, pp. 156-162).

Datation
1933

Bibliographie et sources

Bibliographie

Bernabò, M. Ossessioni byzantine e cultura artistica in Italia : Tra d’Annunzio, fascismo e dopoguerra, Napoli : Liguori Editore, 2003.

Boespflug, F. (2017). Dieu au compas : histoire d’un motif et de ses usages. Paris, France : Les éditions du Cerf.

Cingria, A. ([1933, 26 mai]). [Lettre à Fernand Dumas]. Centre des littératures en Suisse romande (CLSR), Lausanne, fonds Alexandre Cingria.

Cingria, A. ([1944]). Répertoire des oeuvres d’art religieux composées ou exécutées par Alexandre Cingria. Centre des littératures en Suisse romande (CLSR), Lausanne, fonds Alexandre Cingria.

Hostettler, C. (2001-a). L’Atelier P. Chiara – Lausanne : un producteur de vitraux domestiques au début du 20e siècle. (Mémoire de Licence inédit). Université de Lausanne.

Lauper, A. (2008). Une architecture simple et forte. Dans Service des biens culturels (dir.). L’église Saint-Pierre à Fribourg (Patrimoine fribourgeois, no. 18, p. 23-29). Fribourg : Service des Biens culturels.

Mauvais, J. (1931-1934). Transformations à la Cité paroissiale du Valentin 1931-1934 [journal des travaux]. Archives de la paroisse Notre-Dame de Lausanne, Suisse.

Rohner, J. (2006). Alexandre Cingria (1879-1945) : quand le politique rencontre l’esthétique. (Mémoire de Licence inédit). Université de Fribourg.

Vitraux d’art. Industrie suisse. Exécutés par la Maison Chiara de Lausanne sur les projets et avec la collaboration d’Alexandre Cingria [Catalogue publicitaire]. (1931). Centre des littératures en Suisse romande (CLSR), Lausanne, fonds Alexandre Cingria.

Informations sur l'image

Nom de l'image
VD_Lausanne_NotreDame_GSL_320
Crédits photographiques
© Paroisse Notre-Dame de Lausanne, Vitrocentre Romont (Foto: Rémy Gindroz)
Date de la photographie
2021

Inventaire

Numéro de référence
GSL_320
Auteur·e et date de la notice
Camille Noverraz 2021 ; 2023