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GSL_89: Marie l’Égyptienne (repentir de la femme pécheresse)
(FR_Semsales_EgliseSaintNicolas_GSL_89)

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Titel

Marie l’Égyptienne (repentir de la femme pécheresse)

Art des Objekts
Künstler*in / Hersteller*in
Werkstatt / Atelier
Datierung
1925
Masse
60 x 100 cm

Ikonografie

Beschreibung

Dans un octogone au centre d’un vitrail ornemental en plein cintre, Marie l’Égyptienne est agenouillée devant le Christ et s’apprête à lui baiser les pieds. Le Christ debout tend son bras gauche au-dessus de sa tête pour la bénir. Une large bordure composée de fleurs et de formes végétales encadre la scène.

Iconclass Code
11HH(MARY OF EGYPT)0(+121) · Maria Ägyptiaca, büßende Prostituierte; mögliche Attribute: langes Haar, drei Brotlaibe - eine weibliche Heilige, die in einer Gruppe dargestellt ist (+ Christus (bärtig))
Iconclass Stichworte
Bart · Gruppe
Inschrift

Les pé // chés te sont / par // donnés (sur la bordure de l’octogone)
Le repentir de la femme pécheresse (en bas)

Signatur

Aucune

Technik / Zustand

Technik

Vitrail au plomb, grisaille, jaune d’argent

Entstehungsgeschichte

Forschung

L'artiste fribourgeois Jean-Edouard de Castella cherche, dès 1923, à se faire confier l’ensemble des douze verrières de la nef de l'église de Semsales. Dans une lettre adressée au curé Louis Chanex en juillet 1923, il dit avoir “parlé avec Monsieur Dumas à diverses reprises de ces vitraux” et le croit “assez disposé à user de [sa] collaboration pour cette partie de la décoration, sans toutefois jusqu’ici en avoir eu la confirmation définitive” (Castella, 1923). Le travail lui est confié en juin 1924 et il présente à l'architecte Fernand Dumas et à l’artiste toscan Gino Severini, responsable de la décoration générale de l’édifice, plusieurs maquettes qu’ils refusent jusqu’au printemps 1925, ne les trouvant pas suffisamment bonnes. Dumas arrive finalement à convaincre l’artiste de céder la moitié du travail au Carougeois Eugène Dunand (Radin, 2011, p. 31-33). Castella réalise les six vitraux du collatéral nord et Dunand les sept du collatéral sud. Dumas doit défendre auprès de la Commission de bâtisse cette répartition qui lèse le Fribourgeois d’un vitrail (Rudaz, 1997, p. 79).
Les six verrières de Castella sont posées par l’atelier Kirsch et Fleckner en octobre 1925, comme l’indique une facture de l’atelier fribourgeois (Kirsch et Fleckner, 1925).

Fernand Dumas avait envisagé la configuration des fenêtres de la nef très tôt, puisque dans un texte annexe complétant sa présentation initiale du projet soumis au concours, il avait énoncé ses vues esthétiques et décoratives, particulièrement pour les vitraux qui selon lui, devaient se composer de sujets superposés avec légendes, formule qui avait pour lui “l’avantage de parler à l’âme populaire en excitant vivement sa dévotion” (Ferreiro, 2005, p. 52). Il semble que ses intentions préalables soient devenues définitives, puisque c’est précisément l’aspect général donné à l’ensemble des verrières de la nef. Dumas avait exigé qu’il soit seul à décider de leur composition et avait demandé à ce que cette clause apparaisse dans la convention de construction. Il y est explicitement indiqué que les vitraux de la nef, du choeur et des chapelles “seront composés d’après indications de l’architecte par des artistes peintres-verriers” (Dumas, Chanex, 1923). Castella, contrairement à Dunand, prend le parti d’imaginer une composition différente pour chaque fenêtre. Ayant peu de marge de manoeuvre pour la disposition des scènes narratives, il fait preuve de beaucoup d’imagination pour les bordures et leur ornementation. Chacune d’elle présente une forme originale, parfois complexe, composée dans un flamboiement de couleurs où alternent teintes chaudes et froides. Il semble par contre accorder une attention moindre aux scènes narratives, où son dessin manque parfois d’imagination et surtout de personnalité artistique, personnalité que l'on retrouvait dans ses verrières de la chapelle de Bourguillon et de l’église de Plasselb quelques années auparavant.

Dans le fonds graphique de l’atelier Kirsch et Fleckner, conservé au Vitromusée Romont, se trouvent l’ensemble des cartons de Castella pour Semsales. Leur étude dévoile les différents tâtonnements de l’artiste et le processus créatif à l’origine de ses oeuvres. Les sujets ont été l’objet de discussions, deux d’entre eux ont d’ailleurs été abandonnés (KF_1202 présente les symboles des évangélistes et KF_914 deux scènes liées à la vie du Christ). Une fois les sujets établis, le nombre d’épisodes de la vie d’un saint à représenter sur chaque verrière a été modifié : un projet présente par exemple la vie de Cécile (KF_913) en deux épisodes seulement au lieu de trois sur l'oeuvre verrière. Par contre, l’importance donnée à l’ornementation semble avoir été centrale dès le départ et acceptée rapidement par l’architecte, puisque celle-ci prend déjà une place prépondérante dans les premiers cartons.

Pour ce vitrail dédié à Marie l’Égyptienne, Castella a réalisé deux cartons. Pour le premier (KF_917), il a mis essentiellement l’accent sur l’encadrement décoratif. La scène narrative, bien que dessinée avec précision et mise en couleur, a été recouverte d’une couche de peinture beige transparente, avec l’intention de la mettre au second plan. Cette ornementation composée de motifs floraux et géométriques dans un équilibre des teintes chaudes et froides est encadrée de trois fines bordures aux tons froids. Sur le second carton définitif (KF_1022), Castella abandonne les motifs géométriques pour ne mettre en exergue que des fleurs. Là aussi, il joue sur un équilibre des coloris. Par contre, la bordure présente des dominantes de tons chauds. Les coloris proposés par l’artiste pour la décoration du premier carton (KF_1022) semblent avoir séduit Dumas et Severini, mais les motifs ne leur ont pas plu, puisque l’artiste les retravaille totalement. Quant à la scène consacrée à Marie l’Égyptienne, elle a connu quelques modifications. Marie n’est plus couchée sur les pieds du Christ mais agenouillée devant lui, et celui-ci la bénit de ses deux mains. Castella a également déplacé l’inscription qui se trouve sur toute la bordure encadrant la scène, et plus seulement au bas de celle-ci.

Lorsque Castella travaille à Semsales, il a déjà un certain bagage dans cet art si particulier qu’est le vitrail. Il a reçu sa première commande en 1904 pour les verrières de l’église d’Heitenried, avant de s’attaquer aux verrières de la chapelle de Bourguillon, qui l’occuperont entre 1912 et 1920 (il obtient d’ailleurs une médaille de bronze à l’exposition nationale de Berne en 1914 pour ces vitraux). Entre 1920 et 1922, il réalise le cycle verrier de l’église paroissiale de Plasselb. Inspiré durant ces premières années par les verrières de Mehoffer à la cathédrale de Fribourg, il fait preuve néanmoins d'une vraie personnalité artistique, qu’il affirmera à nouveau de manière éclatante dans ses verrières de l’église Saint-Pierre de Fribourg entre 1941 et 1945, mandat l’amenant à collaborer à nouveau avec Fernand Dumas et Severini (par exemple GSL_206 ; GSL_207).

Datierung
1925
Eigentümer*in

Paroisse catholique de Semsales

Bibliografie und Quellen

Literatur

Castella, J.-E. (1923, 25 juillet). [Lettre au curé Louis Chanex]. Archives de la paroisse de Semsales, Suisse.

Dumas, F. et Chanex, L. (1923, 16 mars). Convention. Archives de la paroisse de Semsales, Suisse.

Ferreiro, M. (2005). L’église paroissiale de Semsales : son histoire, son architecture et sa décoration (Mémoire de Licence inédit). Université de Genève.

Kirsch, V. et Fleckner, K. (1925, 3 novembre). [Facture]. Archives de la paroisse de Semsales, Suisse.

Lauper, A. (2012). Semsales Dans Société d’histoire de l’art en Suisse (dir.), Guide artistique de la Suisse (tome 4b, p. 170-171). Berne, Suisse : Société d’histoire de l’art en Suisse.

Lauper, A. (1997). Église de Semsales. A propos de l’architecture : le leurre ou l’écrin ?. Pro Fribourg (700 ans Châtel-Saint-Denis), (117), 70-72.

Radin, G. (2011). Correspondance Gino Severini Jacques Maritain (1923-1966). Florence, Italie : Leo S. Olschki.

Rudaz, P. (1998). Carouge, foyer d’art sacré, 1920-1945. Carouge, Suisse : Ville de Carouge.

Rudaz, P. (1997). Église de Semsales. Une décoration ambitieuse dans une ambiance explosive. Pro Fribourg (700 ans Châtel-Saint-Denis), (117), 79-84.

Schöpfer, H. (1994). Semsales. Église Saint-Nicolas. Inventaire du patrimoine religieux (IPR) [document inédit]. Vitrocentre Romont.

Torche, M.-T. (1997). L’église de Semsales. Premier exemple de peinture cubiste appliquée à l’art monumental religieux en Suisse romande ?. Pro Fribourg (700 ans Châtel-Saint-Denis), (117), 73-77.

Waeber, L. et Schuwey, A. (1957). Églises et chapelles du canton de Fribourg. Fribourg, Suisse : Saint-Paul.

Bildinformationen

Name des Bildes
FR_Semsales_EgliseSaintNicolas_GSL_89
Fotonachweise
© Vitrocentre Romont (Photo : Cyrille Girardet)
Aufnahmedatum
2022
Copyright
© Ayants droit
Eigentümer*in

Paroisse catholique de Semsales

Inventar

Referenznummer
GSL_89
Autor*in und Datum des Eintrags
Valérie Sauterel 2024

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