Nom

Schmid, Jules

Dates de naissance et de décès
Givisiez 04.02.1902–18.09.1968 (?)
Auteur·e et date de la notice
Julie Vuignier 2017; Valérie Sauterel 2024
Lieux avec objets
Données biographiques

Jules Schmid naît en 1902 à Givisiez (Fribourg). A l'âge de 16 ans, il perd son père, mort accidentellement en France. Désirant devenir peintre dès son enfance, il doit renoncer à son rêve pour soutenir sa mère financièrement. Il travaille dans une brasserie, participe à la construction du pont de Pérolles et se fait engager dans une fonderie. A l’âge de vingt ans, on lui diagnostique une poliomyélite qui lui paralyse la jambe droite et ne lui permet plus de se servir de son bras droit. À l’hôpital, il recommence à dessiner de la main gauche (Overney, 1959), encouragé par son camarade de classe et ami, Gaston Thévoz. Étudiant au Technicum, Thévoz montre les dessins de Schmid à son professeur Oskar Cattani, qui lui reconnaît du talent et l’incite à suivre des cours. Ce qu’il fait en suivant l'enseignement de Cattani mais aussi celui d’Oswald Pilloud et Henri Robert. En 1930, il obtient son diplôme de professeur de dessin. Il part à Paris suivre des cours à l'École des Beaux-Arts et à l'École nationale supérieure des arts décoratifs. En été 1931, il est à Munich pour un semestre à l'École des arts appliqués, section arts graphiques.
L’argent manquant, il rentre à Fribourg en 1932, où il a de la difficulté à vivre de son métier, ne trouvant que quelques heures d’enseignement à l’École des arts et métiers. Pendant la Seconde Guerre mondiale, il a un peu plus d’heures et donne aussi des cours à partir de 1945 à l’École normale (Bertschy, 1963). Il y enseignera jusqu’en 1966, deux ans avant son décès, le 18 septembre 1968.

En 1934, il collabore avec l'artiste Alexandre Cingria à la réalisation des décors du Festival Mon Pays, créé lors du Tir Fédéral (Gisler, 1974). Comme de nombreux artistes, il s’adonne à la création d’affiches et en exécute plusieurs pour la Foire aux provisions de Fribourg. Il est néanmoins essentiellement peintre de chevalet, mais aussi graveur, fresquiste et peintre-verrier. Contrairement à d’autres artistes fribourgeois de la même génération, le vitrail n’est qu’une activité accessoire dans sa carrière. Rares sont en effet ses réalisations verrières. Il conçoit son cycle verrier le plus important pour l’église Saint-Laurent de Charmey, en deux phases : une première avec les vitraux du choeur entre 1938 et 1944 et une seconde en 1960 pour les verrières de la nef, l’ensemble ayant été réalisé par l’atelier d’Herbert Fleckner (Lauper, 2012, p. 130). Il réalise également les vitraux de la chapelle Saint-Joseph à Im Fang en 1945 (Lauper, 2012, p. 134). En 1948, l’église de Schmitten le mandate en collaboration avec son ancien professeur Oskar Cattani pour la création des vitraux de la nef (Lauper, 2012, p. 356). En 1949, il est l’un des derniers artistes à parfaire la décoration de l’église Saint-Pierre à Fribourg, une des créations phare du Groupe de Saint-Luc, en décorant la chapelle consacrée à Thérèse de Lisieux, où il imagine également un vitrail.

En 1955, il participe avec d'autres artistes à l'illustration du livre de lecture du cours moyen des écoles primaires du canton de Fribourg. La même année, il devient membre actif de la SPSAS à Saint-Gall. Durant sa carrière, il réalise six expositions personnelles et participe plus d’une dizaine de fois au salon des peintres fribourgeois. En 1990, plus de vingt ans après son décès, les Entreprises Électriques fribourgeoises utilisent une de ses peintures (Le Lac de la Gruyère et le Moléson) pour la couverture de leur livre édité pour leur 75e anniversaire (Schmid, s.d.).

Bibliographie

Bertschy, A. (1963, 8 novembre). Freiburger Künstler. Jules Schmid. Freiburger Nachrichten, 4. www.e-newspaperarchives.ch/?a=d&d=FZG19631108-01.2.15

Gisler, J.-R. (1974, 5 octobre). A la Galerie de la Cité à Fribourg : Hommage à Jules Schmid. La Liberté, 17. www.e-newspaperarchives.ch/?a=d&

Lauper, A. (2012). Charmey. Dans Société d’histoire de l’art en Suisse (dir.), Guide artistique de la Suisse (tome 4b, p. 128-133). Berne, Suisse : Société d’histoire de l’art en Suisse.

Lauper, A. (2012). Schmitten. Dans Société d’histoire de l’art en Suisse (dir.), Guide artistique de la Suisse (tome 4b, p. 355-357). Berne, Suisse : Société d’histoire de l’art en Suisse.

Lauper, A. (2012). Jaun. Dans Société d’histoire de l’art en Suisse (dir.), Guide artistique de la Suisse (tome 4b, p. 133-137). Berne, Suisse : Société d’histoire de l’art en Suisse.

Overney, A. (1959, 18 février). Chronique artistique. Vernissage de l’exposition Jules Schmid. La Liberté, 5. www.e-newspaperarchives.ch/?a=d&d=LLE19590218-01.2.31

Schmid, B. (s.d.). Sa vie. Jules Schmid Peintre fribourgeois. www.peintrefribourgeois.ch/