Nom

Pillard-Verneuil, Maurice

Variantes du nom
Pillard, Maurice
Dates de naissance et de décès
Saint-Quentin (FR) 1869–1942 Rivaz
Auteur·e et date de la notice
Camille Noverraz 2015
Lieux avec objets
Données biographiques

Maurice Pillard, au nom duquel le pseudonyme de Verneuil vient s’ajouter dès 1888, est un décorateur français, dans la mouvance de l’Art nouveau, ayant travaillé dans de nombreux domaines : l’affiche, la céramique, le vitrail, le textile ou encore les décors de théâtre. Durant ses études d’architectures aux Beaux-arts, section dont le choix lui est imposé par ses parents, le jeune Maurice acquiert en autodidacte des connaissances dans plusieurs domaines, de la chimie à l’égyptologie et assyriologie. Egalement très intéressé par l’art de l’ornement, il s’inscrit aux cours d’Eugène Grasset à l’école Guérin en 1892. C’est aussi à cette époque qu’il commence à réunir une importante collection d’art japonais, dont l’esthétique sera déterminante dans son parcours. Il réalise ses premières affiches et illustre des ouvrages, dont le titre phare d’Eugène Grasset, La plante et ses applications ornementales (1896), pour lequel il exécute plusieurs planches. Une année plus tard, il est l’auteur des soixante planches de L’animal dans la décoration (1897), dont Grasset réalise l’introduction. Maurice Pillard Verneuil publie par la suite plusieurs ouvrages, dont : L’Ornementation par le pochoir, 1898, Combinaisons ornementales se multipliant à l’infini à l’aide du miroir, 1901, en collaboration avec Georges Auriol et Alphonse Mucha, ou encore son œuvre centrale : Etude de la plante, son application aux industries d’art, 1908. Il rédige également un nombre impressionnant d’articles, que ce soit dans ses jeunes années pour la revue Art et Décoration, ou durant l’ensemble de sa carrière. Dès les années trente, la photographie devient une de ses formes d’expression privilégiée, donnant également lieu à la publication de quelques recueils.
Après la première guerre, Maurice Pillard Verneuil s’installe en Suisse et fonde à Genève un atelier enseignant à ses élèves des techniques très variées : gravure sur bois, illustration, broderie, batik et pochoir, et donne également des conférences. Très engagé dans la vie artistique suisse, il songe à créer, avec son ami Ernest Biéler et François de Ribeaupierre, entre autres, un groupement d’artistes « Groupe de l’art dans la vie » prônant un art décoratif par définition. Il n’en continue pas moins à être très attiré par l’art asiatique, et effectue en 1922 un grand voyage avec sa seconde épouse, suite à sa nomination par la revue Illustration au poste de correspondant en Inde, Indochine et dans les Indes néerlandaises. L’artiste réunit à cette occasion une grande collection d’œuvres et d’objets décoratifs locaux dans le but de les ramener et les faire découvrir en Suisse, et écrit par la suite plusieurs articles à leur propos. A sa mort, on a retrouvé dans son domicile à Rivaz, où il s’est installé dès 1922, une quantité de manuscrits, photographies et études reflétant le vaste horizon de connaissances et d’intérêts de cet artiste (de Marval, 2000, p. 11-23).
Dans le domaine du vitrail, Maurice Pillard-Verneuil réalise plusieurs cartons pour des maîtres-verriers, parmi lesquels Félix Gaudin, avec qui il participe à en tout cas six chantiers (Luneau, 2006, p. 385), dont celui de la cathédrale Saint-Pierre de Genève entre 1902 et 1903 (Sauterel, 2008, p. 80). Le vitrail constituant à ses yeux un des champs d’application ornementale de la plante, la majorité de ses cartons et des vitraux qui en sont issus sont non figuratifs, comportant des compositions à base de motifs floraux ou végétaux, comme c’est le cas à Saint-Pierre (Luneau, 2006, p. 387).

Bibliographie

de Marval, G. (2000). Biographie. Dans H. Bieri Thomson (dir), Maurice Pillard-Verneuil : artiste décorateur de l'art nouveau 1869-1942 (11-23). Gingins, Suisse : Fondation Neumann.

Luneau, J. F. (2006). Félix Gaudin : peintre-verrier et mosaïste (1851-1930). Clermont-Ferrand, France : Presses Universitaires Blaise-Pascal.

Sauterel, V. (2008). Les vitraux genevois entre 1830 et 1900. Dans L. Borel (dir.), Emotion(s) en lumière : le vitrail à Genève (p. 52-94). Genève, Suisse : APAS Association pour la promotion de l'art sacré : La Baconnière Arts.