Le vitrail se compose de trois registres : au centre, le banneret d'Aarau en pied se tient sur un sol en damier vert et devant un fond végétal damassé bleu. Habillé d'une chemise à manches bouffantes et fendues rouge et jaune, il porte des bas rouges et rayés noir et blanc. Coiffé d'un béret à plumes, il est revêtu d’une demi-armure. De la main droite, il brandit la bannière d'Aarau, tandis que de la gauche, il saisit son poignard attaché à la ceinture. L'encadrement latéral est constitué de fines colonnes soutenues par une base couverte de feuilles d’acanthe dorées, et couronnées de chapiteaux doriques verts, ornés de motifs végétaux. Elles soutiennent un arc composé de volutes à ses extrémités. Sur le registre supérieur, une scène se déploie sur les deux écoinçons. Quatre guerriers se font face et se battent à coups de lance sur un fond paysagé. En bas, un cartouche comprend une inscription en allemand suivie d’une date.

Cette verrière fait partie d’un lot de six vitraux acheté en 1891 auprès de l’antiquaire genevois Giacomo Terracina. Les six oeuvres sont de la main **du verrier bernois Johann Henrich Müller, à qui Revilliod a commandé en 1883 une série de vitraux armoriés pour les portes d'entrée, la coupole et les fenêtres du Musée Ariana (Deonna, 1938, p. 2). Les panneaux de la coupole sont pour la plupart des copies de vitraux anciens datant du XVIe siècle (Waldemar, 1938, p. 6 ; Sidler, 1890-1892, p. 7 ; Sidler, 1901, p. 72 ; Sidler 1905, p. 105), provenant essentiellement de l’église réformée d’Ursenbach.

Ce genre de vitrail héraldique avec un seul banneret était très courant au XVIe siècle. Ce présent
panneau est probablement une copie d’une verrière du XVIe siècle, mais celle-ci n’a pas pu être identifiée. Il s’apparente à un autre vitrail réalisé par Müller pour la coupole du Musée Ariana figurant les armes de la ville de Thoune (GE_2228). Leur composition générale est semblable : l’encadrement architectural, le type de colonnes soutenant l’entablement, le fond damassé de couleur bleue, la posture et l’habillement du banneret, le type de scène (bataille) illustrée dans les écoinçons, ainsi que le modèle et l’emplacement de cartouche où figure l’inscription.