Vitrail rectangulaire représentant, dans un cadre architectural en plein cintre sur un fond damassé rouge, saint Laurent en pied, tenant de la main gauche un gril et de la droite un livre fermé. A droite, un homme barbu et tonsuré est agenouillé en prière devant le gril et tient un livre ouvert. Sur la gauche se trouve un écu aux armes non identifiées, surmonté d’une mitre, d’une étoffe et d’une crosse épiscopale.

Fortement restauré, quelques plombs de casse, nombreux compléments modernes (cadre architectural, têtes des personnages, fond droit, milieu du vêtement du saint), taches de peinture et morceau de bande adhésive sur l’avers.

Ce vitrail a été fortement restauré à l’aide de compléments modernes (cf. schéma), ce qui contribue à l’étrange morphologie des personnages.

Les armoiries du donateur ne sont pas identifiées avec certitude. Elles pourraient correspondre à celles des von Steckborn (DHBS, 1932, p. 331), famille de ministériaux de l’abbaye de Reichenau (Bade) ou de la branche des barons von Heideck (Egli, 1860, pl. XIV) issus des Heidegger de Zurich (Deonna, 1938, p. 172). La crosse épiscopale, la mitre, les vêtements du donateur, ainsi que sa position agenouillée sur un prie-Dieu sont révélateurs de son statut d’abbé au moment de la donation. Dès lors, il pourrait s’agir de Laurentius von Heidegg (†1549) abbé de Muri attesté dès 1508 (Wohler, 2006), dont les dates, armoiries, fonction et saint patron correspondent. Le couvent de Muri étant bénédictin, l’ecclésiastique devrait cependant porter un vêtement noir plutôt que blanc.

Le peintre verrier tout comme la localisation d’origine du vitrail sont à ce jour inconnus.

Un vitrail daté vers 1515 (BE_914), actuellement conservé au Musée historique de Berne, représente de manière relativement similaire saint Laurent, se tenant dans un cadre architectural, sur un sol carrelé plus conséquent et sur un fond damassé rouge. Outre la représentation inversée des attributs, aucun donateur ou écu armorié n’est représenté aux pieds du saint. Il n’existe à ce jour que très peu d’informations sur ce panneau bernois, exécuté sous l’influence du peintre verrier zurichois Hans Funk (vers 1470-1540). Bien moins restauré que le vitrail de l’Ariana, il permet toutefois d’imaginer l’apparence originelle des personnages et du cadre architectural du présent panneau.

Cité dans :

• Sidler, 1905, p. 103, n° 73.

• Deonna, 1938, p. 172, n° 69 ; remarque : "XVe siècle."