Vitrail fragmentaire représentant en son centre, arrangés en pyramide, deux écussons aux armes de Genève surmontés d’un écu aux armes du Saint-Empire couronné, avec de part et d’autre une banderole portant la devise de Genève. La composition s’inscrit dans un cadre architectural composé de piliers ornés de motifs végétaux et de têtes de putti, soutenant un entablement à frise ornée de fines arabesques et de guirlandes de feuilles et de fruits. Au-dessus de l’entablement figure un cercle encadrant le monogramme du Christ surmonté d’un symbole en forme d’omega. Dans la partie inférieure figure un cartouche comportant une inscription biblique.

Quelques fissures, quelques compléments anciens dans la partie centrale à droite, pièce retournée en haut à droite, mise en plomb moderne, plusieurs morceaux manquants remplacés par du verre blanc (déjà publié dans cet état en 1942 par Deonna).

Ce vitrail fait partie des quelques panneaux anciens conservés et documentés qui représentent les armes de la cité de Genève. Parmi ces vitraux commandés dans le but d’en faire des présents officiels tant à des villes qu’à des privés, se trouvent entre autres le panneau d’état de 1540 (BE_830) actuellement conservé au Musée historique de Berne, la vue de la ville de 1655 (GE_2399) ou encore le vitrail donné par un privé vers 1710 (GE_2042), tous deux conservés au Musée Ariana à Genève.

Ce vitrail a été commandé par le Conseil de la République de Genève pour un destinataire non identifié. Au-dessous de l’entablement inférieur se trouvait un second cartouche, aujourd’hui disparu, qui renfermait probablement une inscription de la Ville de Genève en qualité de donatrice. Le grand format de ce panneau, le verset biblique issu d’Isaïe 40.8 inscrit dans le cartouche inférieur, ainsi que le monogramme du Christ indiquent que le vitrail était probablement destiné à une église ou à un ecclésiastique haut placé (Lapaire, 2008, p. 31).

Contrairement à une majorité d’autres panneaux d’état dont la pyramide héraldique est **soutenue par des animaux héraldiques, elle est ici placée seule, à même l’entablement (Deonna, 1923, p. 147). Au vu de ses similitudes avec le cycle de vitraux armoriés réalisé pour l’hôtel de ville de Stein am Rhein (Hasler, 2010, p. 364–370), le panneau a été attribué dans un premier temps par Ganz (1922, p. 95) au peintre verrier zurichois Carl von Egeri (vers 1510-1562). Cependant, la composition moins chargée et les légendes en français permettent d’attribuer l’exécution du panneau à un atelier romand, voire genevois (Deonna, 1942, p. 367). Naef (1934, p. 126) a proposé d’y voir l’oeuvre de l’orfèvre et graveur français Jean Duvet (1483-vers 1570) actif à Genève dès 1540 en raison des similitudes stylistiques du trait et des caractères employés. Une autre attribution pourrait revenir au peintre verrier Pierre Favre, actif à Genève entre 1546 et 1558 (Boesch, 1955, p. 44) et qui a notamment exécuté plusieurs vitraux aux armes de Genève pour l’hôtel de ville vers 1553 et 1558 (Deonna, 1942, p. 369). En l’absence de comparaison fiable, l’auteur du vitrail demeure à ce jour inconnu.

Cité dans :

• cat., 1922, p. 24, n° 47.

• Ganz, 1922, p. 95, fig. 2.

• Deonna, 1923, p. 145-147, fig. 2.

• Deonna, 1925, p. 335, n° 3.

• Naef, 1934, p. 126.

• Deonna, 1937, p. 129.

• Deonna, 1942, p. 366-368, fig. 246.

• Lapaire, 2008, p. 31, fig. 34.