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GSL_617: Nativité et arrivée des Mages à Bethléem
(VD_VillarsLeTerroir_EgliseStNicolas_GSL_617)

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Titre

Nativité et arrivée des Mages à Bethléem

Type d'objet
Artiste
Atelier
Datation
1949
Dimensions
270 x 104 cm
Lieu
Emplacement
Nef, se VI
Inventaire

Iconographie

Description

Vitrail en plein cintre comportant deux scènes narratives superposées.
En haut, la Vierge et Joseph, agenouillés, entourent la mangeoire dans laquelle est couché l’Enfant Jésus, auréolé et les bras écartés. La Vierge est vêtue de bleu et également auréolée, tandis que Joseph se tient debout derrière elle. Un jeune berger habillé d’un pagne vert et torse nu adore le Christ à droite de la Vierge, et croise les bras devant sa poitrine. Au-dessus de Joseph se présentent des poutres de la toiture de l’étable au travers desquels passent les rayons de l’étoile tombant sur le Christ. Un grand ange flotte dans le ciel étoilé à droite, déployant une banderole rouge devant lui. En bas à droite, un mouton est assis et regarde vers la crèche, tandis qu’une petite maison est représentée au-dessus de lui. Le sol de la crèche, jonché de paille, s’interrompt pour laisser place à la scène inférieure.
Celle-ci illustre les trois Rois mages, levant les yeux vers la scène de la Nativité, représentés sous un ciel étoilé avec des palmiers et des rochers. Celui de gauche, Gaspard, agenouillé et vêtu de vert, tient contre lui un flacon contenant la myrrhe. Celui du centre, Melchior, couronné et habillé d’un manteau rouge d’hermine, à barbe blanche, ouvre le coffret qu’il porte, contenant de l’or. Le troisième Balthazar, la peau noire et portant une toge rouge ainsi que des bijoux, apporte l’encens.
Les scènes sont délimitées par un fin filet jaune qui s’élargit pour composer des volutes dans les parties inférieure et supérieure, agrémentées de gemmes. Une seconde bordure claire avec des verres en pointe de diamant compose le fond de la fenêtre.

Code Iconclass
73B13 · Marie, Joseph et Jésus nouveau-né (la Nativité)
73B56 · l'arrivée des Rois mages à Bethléem
Mot-clés Iconclass
Inscription

DON de la FRATERNITE du TIERS-ORDRE (en bas à gauche)

Signature

Paul Monnier / Françoise 1949 (en bas à droite de la scène des Rois mages)

Technique / Etat

Technique

Vitrail au plomb, grisaille, jaune d’argent, verre plaqué gravé à l’acide

Historique de l'oeuvre

Recherche

Ce vitrail a été réalisé en 1949 par l’artiste Paul Monnier et l’atelier Chiara de Lausanne, pour la nef de l’église de Villars-le-Terroir.

En 1938-1939, une première rénovation du choeur est entreprise par l'architecte fribourgeois Fernand Dumas, en collaboration avec les artistes du Groupe de Saint-Luc Gaston Faravel, Gaston Thévoz et Marcel Feuillat. Elle donne lieu à la réalisation du retable, comprenant un vitrail en son centre, et de quatre verrières ornementales de Thévoz dans le choeur, tandis que Faravel conçoit un vitrail dans la sacristie. En 1947, à l’occasion du centenaire de la paroisse, une nouvelle campagne de travaux est prévue à l’église, comprenant la création de quatre nouveaux vitraux (Pittet, [2020], p. 118). Suite aux dons généreux des paroissiens et sociétés locales (Pittet, [2020], p. 91), il semble qu’il ait finalement été possible de remplacer tous les vitraux de la nef (nous savons grâce à une photo ancienne montrant l’intérieur de l’église avant 1938 que celle-ci était garnie de verrières, probablement ornementales) (Pittet, [2020], p. 101]. Les archives paroissiales relatives à cette période ayant disparu, les circonstances de la réalisation de ce cycle de dix grands vitraux de la nef par Monnier, daté de 1949, demeurent inconnues.

A l’exception des deux fenêtres situées au niveau de la tribune, dont les dimensions sont différentes, l’artiste conçoit ses dix fenêtres suivant un schéma identique. Deux scènes narratives très colorées sont superposées au centre de la fenêtre et ressortent sur un fond ornemental géométrique composé de verres pâles, agrémenté d’une bordure très originale ornée de motifs de pierres précieuses. Par cette construction claire et la disposition des riches coloris en un équilibre des tons chauds et froids, l’artiste assure la lisibilité du dessin malgré une iconographie complexe, allant de l’Ancien au Nouveau testament. Le cycle commence avec le deuxième vitrail situé à gauche de la nef, illustrant la Création du monde, de l’Homme et de la Femme, puis se poursuit en direction du choeur jusqu’à la Visitation. La lecture reprend à droite de la nef en direction de la tribune avec la Nativité et l’arrivée des Mages à Bethléem pour s’achever avec la Transfiguration et Pierre prêchant aux peuples du monde. Il est complété, au niveau de la tribune, par la représentation de la statue de Notre-Dame de Lausanne et du Roi David, côté nord-ouest, et de l’Agneau sur le livre aux sept sceaux avec les symboles des Évangélistes, côté sud-est. Nous ignorons si l’artiste a reçu des directives précises concernant les scènes à représenter, mais l’on peut supposer que cela a été le cas, à l’instar d’un cycle comparable par son ampleur et sa complexité, celui de Haute-Nendaz (1946) (par exemple GSL_373 ; GSL_374), pour lequel l’artiste avait travaillé sous la supervision du chanoine Marcel Michelet, docteur en philosophie et théologie (Germanier, 2000, p. 13-14).
Au lieu d’avoir construit ses scènes sur deux panneaux séparés par des bordures ornementales ou des inscriptions, suivant un schéma plus traditionnel d’ailleurs adopté à Haute-Nendaz, Monnier a préféré fondre les deux narrations en les disposant l’une au-dessus de l’autre avec parfois des éléments apparaissant à cheval entre les deux scènes, comme dans le vitrail d’Adam et Eve chassés du paradis (GSL_610), dans lequel le serpent ayant causé leur déchéance fait la transition entre la partie supérieure et inférieure, ou dans ce vitrail avec l’arrivée des Mages, où la tête de Balthazar surgit dans l’épisode de la Nativité (GSL_617). Le sol de la scène supérieure est également interrompu abruptement et montré en coupe, comme si les personnages des scènes étaient les acteurs d’une pièce de théâtre évoluant dans un décor. Cette configuration originale exprime l’admiration de Monnier, partagée par de nombreux artistes du Groupe de Saint-Luc, pour le théâtre (Noverraz, 2022, p. 80-82).

Comme à son habitude, l’artiste collabore avec l’atelier Chiara de Lausanne, travail d’équipe dont le vitrail de Pierre prêchant aux peuples rend compte, en indiquant les noms de trois verriers de l’atelier lausannois : André Stein, Charles Buhlmann et Georges Gamon. Il est rare de voir figurer une telle dédicace aux employés de l’atelier sur des vitraux, ce qui prouve toute la valeur que l’artiste accordait à une telle collaboration. On retrouve une dédicace similaire sur l’une des verrières du cycle de Haute-Nendaz (GSL_377). Les vitraux de Villars-le-Terroir lui offrent aussi l’occasion de rendre hommage à ses trois enfants et à son épouse, dont les prénoms (Claude, Françoise, Jo et Bruno) figurent sur les verrières, à côté de sa signature. Cette intégration des noms de membres de la famille dans un vitrail constitue également une rareté.

Datation
1949
Propriétaire

Commune de Villars-le-Terroir

Bibliographie et sources

Bibliographie

Germanier, S. (2000). Histoire de la construction de l’église de Haute-Nendaz. Dans : Église et chapelle Saint-Michel de Haute-Nendaz (p. 1-22). Nendaz, Suisse : Nendaz Panorama.

Noverraz, C. (2022). Le Groupe de Saint-Luc (1919-1945) : E�x�p�r�e�s�s�i�o�n� �e�t� �q�u�êt�e� �d�’i�d�e�n�t�i�t�é �d�’u�n�e� �S�o�c�i�ét�é �a�r�t�i�s�t�i�q�u�e� �c�a�t�h�o�l�i�q�u�e� �d�a�n�s� �l�’E�u�r�o�p�e� �d�e l’entre-deux-guerres [thèse de doctorat inédite]. Université de Lausanne.

Pittet, R. ([2020]). Villars-le-Terroir. Histoire de la commune. Villars-le-Terroir, Suisse : s.n.

Informations sur l'image

Nom de l'image
VD_VillarsLeTerroir_EgliseStNicolas_GSL_617
Crédits photographiques
© État de Vaud, Documentation MAH-PBC (photo : Rémy Gindroz)
Date de la photographie
2021
Copyright
© Ayants droit
Propriétaire

Commune de Villars-le-Terroir

Inventaire

Numéro de référence
GSL_617
Auteur·e et date de la notice
Camille Noverraz 2024