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GSL_459: Arrivée du Christ à Jérusalem
(FR_Broc_EgliseSaintOthmar_GSL_459)

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Titre

Arrivée du Christ à Jérusalem

Type d'objet
Artiste
Atelier
Datation
1959
Dimensions
Env. 300 x 90 cm
Lieu
Emplacement
Nef, se XI
Inventaire

Iconographie

Description

Verrière en plein cintre divisée en deux parties.
Sur la partie supérieure, donnant sur l’espace de la tribune, vitrail abstrait composé de différentes pièces de verres aux formes géométriques, dont les couleurs chaudes et froides (différents tons de bleu, jaune, blanc, mauve et ocre) sont équilibrées et disposées en quadrillage selon un schéma désordonné.
Sur la partie inférieure, donnant sur la nef, le Christ assis sur un âne entre à Jérusalem, accueilli par plusieurs personnes brandissant des palmes, alors que Zachée le regarde debout sur un arbre. Au premier plan, un homme dépose son manteau au rouge au sol devant le Christ.

Code Iconclass
0 · Art abstrait, non-figuratif
73D141 · Jésus-Christ envoie chercher l'âne ~ l'entrée de Jésus-Christ à Jérusalem
Mot-clés Iconclass
Inscription

Aucune

Signature

Aucune

Technique / Etat

Technique

Dalle de cristal de Baccarat, béton, grisaille

Historique de l'oeuvre

Recherche

En 1953, Herbert Fleckner est appelé à l’église Saint-Othmar à Broc pour effectuer quelques petites réparations sur certains vitraux de l’église (Massey et Ecoffey, 1953). A la fin de l’année 1956, Il signale au conseil de paroisse que les vitraux de la nef, datant probablement de la construction de l’édifice (soit de 1876-1877 ou des années suivantes, probablement issus de l’atelier de Karl Wehrli à Zurich (Dellion, 1884, p. 206)), sont en mauvais état et lui conseille d’installer un double vitrage pour les protéger. La paroisse attend six mois avant de lui demander un devis et souhaite que la pose de cette protection se fasse avant l’hiver (Sudan et Ecoffey, 1957a et b). Les travaux de maçonnerie, préalables à la mise en place du double vitrage, ne sont pas effectués avant la mauvaise saison (Sudan et Ecoffey, 1957c). L’année suivante, l’assemblée paroissiale prend une décision radicale en préférant poser de nouvelles verrières. Bien que les archives de la paroisse ne nous révèlent pas les raisons de ce changement stratégique, nous pouvons supposer que les verrières du XIXème étaient probablement trop endommagées pour être réparées. Pour la création de ces nouveaux vitraux, la paroisse s’adresse à Yoki qui lui fait une proposition chiffrée, acceptée en assemblée paroissiale en avril 1958 (Sudan et Ecoffey, 1958). En tant que successeur des artistes du Groupe de Saint-Luc, le choix de l’artiste fribourgeois pour la réalisation des verrières du transept et de la nef est parfaitement légitime, et ses nouvelles oeuvres permettent de parachever l’ensemble verrier entamé en 1936 par Cingria et l’atelier Kirsch et Fleckner lors du réaménagement du choeur et l’adjonction de deux chapelles latérales par l’architecte romontois Fernand Dumas.

Yoki réalise deux vitraux traditionnels au plomb et propose de travailler avec la technique de la dalle de verre pour les huit verrières de la nef, et plus précisément avec de la dalle de cristal, fabriquée à la cristallerie de Baccarat. C’est à notre connaissance la seule église en Suisse à posséder des vitraux fabriqués dans un tel matériau. Dans quelles circonstances Yoki a-t-il eu connaissance de ce type de dalle ?
Suite à la destruction en 1944 de l’église Saint-Rémy de Baccarat par un bombardement aérien, une nouvelle église voit le jour entre 1953 et 1957. Son architecte, Nicolas Kazis, élève d’Auguste Perret, conçoit une oeuvre d’art totale dont l’originalité repose sur l'omniprésence du triangle équilatéral, évoquant la Sainte-Trinité, ainsi que sur la simplicité des matériaux : bois, béton armé et cristal. Une équipe de sept artistes est chargée de réaliser les vitraux et claustras dans lesquels ils s’insèrent. La volonté du maître d’ouvrage étant d’utiliser du cristal de Baccarat, les artistes travaillent avec les ingénieurs de la cristallerie pour créer une gamme de cinquante-deux coloris obtenus par des oxydes ou des métaux ou par le mélange de ces différents colorants. Les dalles carrées mesurent 17 centimètres de côté et sont d’une épaisseur de 1,5 centimètres (Goudal, 2004).


Après la fin de la guerre, la formation de dessinateur en bâtiment de Yoki auprès de Fernand Dumas lui permet de collaborer à la restauration de plusieurs églises en France et en Angleterre. (Baud, 2001, p. 16). C’est peut-être par l’intermédiaire de ce travail, ou dans le cadre de ses premières commandes en France, telle celle des vitraux de l’abbaye d’Ubexy dans les Vosges, qu’il découvre l’église de Baccarat. Ces nouvelles dalles de cristal offrant une gamme de teintes plus vaste que celle de la dalle de verre à cette époque, elles ne pouvaient que séduire ce passionné de la couleur. Parallèlement à son travail à Broc, Yoki réalise le cycle verrier de la chapelle Regina Mundi à Fribourg en dalle de verre. Leur comparaison révèle une approche du travail très différente. Alors qu’à Regina Mundi, l’artiste aborde la dalle de verre à la manière de la mosaïque, disposant côte à côte de petites pièces de verres, à Broc il se libère de cette tutelle pour découper des pièces nettement plus grandes, qu’il agence avec une plus grande liberté. Il joue également avec la largeur des joints de béton, variant leur épaisseur selon les lignes plus ou moins fortes de son dessin. La taille des verres, contrairement à Regina Mundi, n’a pas été effectuée à la marteline, mais à la scie. Michel Eltschinger, alors employé chez Herbert Fleckner et qui s’était occupé de ce projet, précise que la dalle de cristal était trop dure pour être taillée à la marteline. En revanche, après sa découpe à la scie, il l’effleurait avec la marteline afin de créer quelques aspérités propices à une meilleure adhésion du béton (M. Eltschinger, communication personnelle, 18 mai 2022). A Baccarat, les artistes avaient procédé à de nombreux essais de taille. Les premières découpes à la marteline s’étaient révélées désastreuses : les dalles se cassaient et le respect des calibres était plus qu’approximatif. La taille à la scie diamantée s’est avérée être la meilleure méthode (Goudal, 2004).
Yoki met surtout à profit la large palette des couleurs disponibles pour apporter de multiples nuances de tons à son dessin, que ce soit dans la gamme de bleus, violets, verts, orange, jaunes, ocre ou rouges, contrairement à Regina Mundi où la gradation des coloris, due à la palette plus restreinte de teintes, était plus franche.
Les dalles de cristal ont la particularité de présenter parfois certains « défauts », tels des bulles ou des lignes inscrites dans la matière, qui apportent de la vie et une dimension moins lisse à certains détails de la composition (Eltschinger, communication personnelle, 18 mai 2022).

Le dessin de la partie abstraite de ce vitrail est repris dans la baie attenante, mais Yoki l’inverse selon une symétrie axiale verticale pour apporter une impression de diversité.

Datation
1959
Propriétaire

Paroisse catholique de Broc

Bibliographie et sources

Bibliographie

Baud, P. (2005). Yoki, un demi-siècle de vitrail : un monde de lumière. Saint-Augustin, Suisse : Saint-Maurice.

Goudal, G. (2004). Vitrail en cristal. A pierre d’angle. Magazine de l’ANABF. https://anabf.org/pierredangle/dossiers/le-verre-et-la-lumiere/vitrail-en-cristal

Massey, L. et Ecoffey, H. (1953, 15 août). [Lettre à Herbert Fleckner]. Archives de la paroisse de Broc, Suisse.

Sudan, R. et Ecoffey, H. (1957a, 1er juin). [Lettre à Herbert Fleckner]. Archives de la paroisse de Broc, Suisse.

Sudan, R. et Ecoffey, H. (1957b, 4 août). [Lettre à Herbert Fleckner]. Archives de la paroisse de Broc, Suisse.

Sudan, R. et Ecoffey, H. (1957c, 23 octobre). [Lettre à Herbert Fleckner]. Archives de la paroisse de Broc, Suisse.

Sudan, R. et Ecoffey, H. (1958, 18 juin). [Lettre à Yoki Aebischer]. Archives de la paroisse de Broc, Suisse.

Informations sur l'image

Nom de l'image
FR_Broc_EgliseSaintOthmar_GSL_459
Crédits photographiques
© Vitrocentre Romont (Photo : Cyrille Girardet)
Date de la photographie
2022
Copyright
© Ayants droit
Propriétaire

Paroisse catholique de Broc

Inventaire

Numéro de référence
GSL_459
Auteur·e et date de la notice
Valérie Sauterel 2024