Nom

Léger, Fernand

Dates de naissance et de décès
Argentan (Orne, France) 1881–1955 Gif-sur-Yvette (Seine-et-Oise, France)
Auteur·e et date de la notice
Agathe Dumont 2021
Lieux avec objets
Données biographiques

Fernand Léger est un peintre français, décorateur, céramiste, sculpteur, dessinateur et illustrateur. Il a également créé des cartons de tapisseries et de vitraux.
Il est né à Argentan (Normandie) d’un père éleveur. Après l’école, il se forme tout d’abord dans le bureau d’un architecte à Caen. En 1900, il rejoint Paris où il fréquente les ateliers de Jean-Léon Gérome et de Gabriel Ferrier. Rapidement, il abandonne l’idée de devenir architecte et se consacre de plus en plus à la peinture. Pour gagner sa vie, il travaille pour un bureau d’architectes et en tant que retoucheur de photographies. À partir de 1903, Léger partage un atelier avec le peintre André Mare et rencontre Daniel-Henry Kahnweiler, qui deviendra son marchand.
Ses premières œuvres sont fortement influencées par l’impressionnisme, comme en témoigne sa série de peinture réalisée en Corse de 1907 à 1908. La découverte des tableaux de Cézanne, Picasso et Braque sont pour lui une véritable révélation et l’engagent dans le cubisme, mais sans jamais atteindre le même niveau d’abstraction. Son art reste plus réaliste, mais également plus dynamique. En cela, Léger se rapproche du futurisme. Pour lui, la peinture doit retranscrire le dynamisme et la violence du monde contemporain, qui se traduisent dans la machine par le bruit et le mouvement qu’elle produit. Ainsi il allie les formes courbes aux droites, alterne entre des couleurs vives et grises, il joue entre des zones de floues et nettes. Le monde de la machine, métallique froid et gris, le fascine et est parfaitement représenté dans sa peinture. 
En 1911 il joint le groupe de travail Section d’or et acquiert ainsi une certaine renommée qui lui vaudra bientôt des expositions dans le monde entier. 
De 1914 à 1917, pendant la Première Guerre mondiale, il y sert d’abord avec les pompiers puis en tant que brancardier, dans les tranchées en Argonne puis à Verdun. Ce qu’il y voit, le marque profondément et ne fait que renforcer la sensation de brutalité du monde contemporain manifeste dans sa peinture. 
À partir de 1924, il découvre le cinéma. La succession des plans, des séquences rapprochées éloignées l’influencent fortement et sont retranscrites dans sa peinture. 
Son art connaît un tournant à partir des années 1930. Il abandonne la représentation des objets industriels pour se consacrer à des objets déchus, sortie des poubelles, usée (vieille paire de gants, vestes…). Il commence également à aborder d’autres thèmes tels que celui de l’exercice physique et du sport. Lors de la Seconde Guerre mondiale, il s’exile aux États-Unis et ne revient à Paris qu’en 1945. Outre de nombreuses peintures, il a créé des œuvres d’art monumentales comme la décoration du bâtiment de l’ONU à New York.
En 1943, Léger rencontre le père Marie-Alain Couturier (1897-1954) au Canada. Ce dernier joue un rôle clé dans le mouvement du renouveau de l’art sacré et lui confie la création de la façade en mosaïque — réalisée par Jean Gaudin — de l’église de Passy (Haute-Savoie) et les vitraux en dalle de verre de celle d’Audincourt (Doubs). Les vitraux attirent l’attention de l’architecte suisse Jeanne Bueche qui lui propose un mandat pour concevoir les vitraux de l’église de Courfaivre dans le Jura suisse.
L’œuvre tardive de Léger est influencée par les peintres américains du Pop Art, comme Roy Lichtenstein. Il explorera les possibilités de ce style de peinture jusqu’à sa mort en 1955 à Gif-sur-Yvette près de Paris.

Bibliographie

Waldemar-George (1929). Fernand Léger, Paris : Gallimard.
Kahnweiler, D. H. (1950). Fernand Léger. The Burlington magazine, 92 (564), 63-69.
Bauquier, G., Maillard, N. (1990-2013). Fernand Léger. Catalogue raisonné de l'oeuvre peinte. Paris : Hansma. 
Fauchereau, S. (1994). Fernand Léger, un peintre dans la cité. Les grands maîtres de l'art contemporain. Paris : Albin Michel.
Derouet, C. (1997). Restrospective Fernand Léger, Centre Georges Pompidou. Paris : Centre Georges Pompidou.
Pierre, A. (s.d.). Léger Fernand (1881-1955). Encyclopædia Universalis. Accès http://www.universalis-edu.com/encyclopedie/leger-fernand-1881-1955/
Brunhammer, Y., & Descargues, P. (2005). Fernand Léger – L’œuvre monumental. Milan : 5 Continents. 
Gombrich, E. H. (2006). Histoire de l’art. Paris : Phaidon, 427-487.
De Mèredieu, F. (2015). Histoire matérielle et immatérielle de l’art moderne et contemporain. Paris: Larousse in extenso, 211-234.