Nom

Saussure, Eric de

Variantes du nom
Frère Eric
Dates de naissance et de décès
Genève 1925–2007 Taizé (FR)
Auteur·e et date de la notice
Camille Noverraz 2015
Lieux avec objets
Données biographiques

Eric de Saussure passe son enfance à Genève, et entre en 1946 aux Beaux-Arts de Paris, puis à Florence à l’ « Accademia delle Arti ». Mais il se sent très vite en décalage avec cette vie estudiantine, dans laquelle seul l’art lui importe vraiment. En été 1949, il accompagne son père pasteur en Bourgogne, afin de rendre visite à l’un de ses étudiants à Taizé. La communauté, qui vient de naître sous l’impulsion de Frère Roger Schutz, est encore vue d’un mauvais œil par les protestants, et le père d’Eric en est l’un des rares soutiens. A la suite d’une discussion avec Frère Roger, Eric de Saussure prend sa décision : il sera le huitième frère de la communauté. Il prononce ses vœux l’année suivante, et participe activement à la construction et à la vie de la communauté. Durant ses temps libres, il crée, éprouvant de plus en plus fortement la nécessité de renouveler les formes de l’art religieux (de Saussure, 2005). Il prend alors la décision de vivre pleinement ses vocations de moine et d’artiste, et réalise un grand nombre d’œuvres dans des techniques diverses : peinture, gravure, sculpture, illustration, vitrail, etc (Frère Eric, de Taizé (1925-2007) : Artiste de l’ombre et de la lumière, **2015). Son travail lui permet de faire vivre la communauté, tout en assurant à celle-ci une certaine renommée. Cette dernière étant florissante, Frère Roger envoie des fraternités dans les régions pauvres du monde afin d’apporter soutien et espérance, voyages auxquels Frère Eric prend part. Il part ainsi en Algérie en 1953, en Afrique entre 1957 et 1958, expériences qui le marqueront fortement. Son voyage à New York en 1978 est sans doute celui qui a le plus grand impact sur son œuvre, le poussant à se tourner vers l’abstraction. Il réalise alors plusieurs séries de monochromes, inspirées des recherches des artistes américains des années cinquante-soixante, « fenêtres ouvertes » sur la méditation et la sérénité (de Saussure, 2005).
Part importante de son œuvre, l’art du vitrail lui est enseigné par un maître-verrier d’Haguenau dans le Bas-Rhin. Ses premières réalisations, dans les années soixante, remportent un grand succès. Il décide alors d’ouvrir un atelier de vitrail dans la communauté, en collaboration avec Paul Duckert et quelques autres frères. A l’origine d’une grande production, cet atelier crée des vitraux au Canada, en Algérie, aux Etats-Unis, en Italie, et bien sûr en France et en Suisse (de Saussure, 2005) : temple d’Avenches, Saint-Hippolyte du Grand-Saconnex, église de Corcelles-près-Payerne…(Borel, 2008, p. 152). Œuvrant tant pour des églises catholiques que protestantes, il répond ainsi au désir de la communauté de rassembler dans une même liturgie ces deux confessions (Borel, 2008, p. 175).

Bibliographie

de Saussure, F. (2005). Eric Taizé. Lyon, France : Lignes de vies.

Borel, L. (2008). L’époque contemporaine : 1945-2007. Dans L. Borel (dir.), Emotion(s) en lumière : le vitrail à Genève (p. 144-198). Genève, Suisse : APAS Association pour la promotion de l'art sacré : La Baconnière Arts.

Frère Eric, de Taizé (1925-2007) : Artiste de l’ombre et de la lumière. (2015). Taizé, France : Ateliers et Presses de Taizé.