Research
Ce vitrail ainsi que six autres oeuvres, dont un carton, ont fait l’objet d’une donation au Musée Ariana de Genève en 2020 par le verrier et peintre verrier bernois Martin Halter, représentant de la troisième génération de l’atelier Halter.
Cette oeuvre verrière datant de 1989, réalisée par Martin Halter, allie une maîtrise des techniques traditionnelles de l’art verrier à une vision contemporaine du vitrail. L’artiste est convaincu qu’il n’est pas nécessaire de s’éloigner des “caractéristiques identitaires originelles du vitrail” pour expérimenter des voies artistiques contemporaines (Halter, 2023). Tout au long de ses réflexions créatives, il réfléchit parallèlement aux solutions techniques pouvant servir idéalement son projet. Cet avancement conjoint entre technique et création est selon lui toujours bénéfique à son oeuvre. Unir l’art et l’artisanat de manière indivisible est véritablement sa devise (Halter, 2023).
L’artiste joue sur deux épaisseurs de verre. Au lieu d’insérer l’ensemble des disques représentant des planètes au sein du vitrail, il les superpose au verso de celui-ci. Composée d’un verre unique sertie de plomb, chaque planète est soudée à différents endroits sur les plombs du vitrail. Les verres utilisés pour la création de ces planètes sont de vieux verres soufflés à la bouche que l’artiste a volontairement posés en décalage de la structure formelle de la mise en plomb. Pour la surface rectangulaire mise en plomb, Halter fait aussi un choix de verres subtil, alliant verres transparents, opalescents et multicolores. Profitant de nombreux “défauts” apparaissant sur des feuilles de verre, il les sélectionne avec précision (bulles, striures...) pour apporter volume, vivacité et relief à son oeuvre.
La superposition de deux couches de verre apporte une formidable dynamique à l’oeuvre. Par un jeu de transparence, les planètes semblent flotter dans la galaxie des couleurs passant devant le réseau de plomb qui structure l’univers représenté. Pour l’artiste, les sept disques circulaires représentent une symbolique ritualisante. L’étude des influences extraterrestres sur l'ensemble des phénomènes de la vie qu’il a nommé “Kosmos” (Halter, 2023).
L’artiste débute ses recherches sur la tridimensionnalité en 1983-1984 en même temps que ses vitraux unidimensionnels, qu’il appelle “libres”, faisant “sauter” les cadres. Sa “Migration des oiseaux”* (”Vogelzug”) (VMR_940), donation faite en 2020 **au Vitromusée Romont, allie ces deux regards, l’oeuvre tridimensionnelle n’étant plus enfermée dans un cadre rectangulaire stricte. “Kosmos”* représente une première étape dans cette recherche de tridimensionnalité qui le mènera quelques années plus tard à concevoir deux plaques de verres superposées avec un espace entre elles d’environ 2 centimètres, tel “Katze auf dem Radar” (GE_2373), oeuvre également propriété du Musée Ariana.
Pour “Kosmos” comme d’ailleurs pour toutes ses oeuvres, l’artiste donne un intitulé à sa création seulement lorsque celle-ci est terminée. Parfois, le titre se limite à ce que l'œuvre tente de transmettre, complétant et arrondissant le message visuel. Parfois aussi, la désignation d’un titre permet de déclencher chez le spectateur une association souhaitée par l’artiste. C’est précisément l’effet désiré pour ce oeuvre verrière (Halter, 2023).
Dating
1989
Date of Receipt
2020
Donor / Vendor
Martin Halter, Berne (donateur)
Place of Manufacture
Owner
Inventory Number
AR 2021-017