Le vitrail se compose de trois registres : au centre, le banneret d'Aarbourg en pied, se tient devant un sol herbassé et un fond ornemental damassé bleu. Coiffé d'un béret à plumes, il est revêtu d’une demi-armure. De la main droite, il tient la bannière d'Aarbourg, tandis que la gauche est posée sur son épée attachée à sa ceinture.
L'encadrement architectural est constitué de larges colonnes décorées à leur base d’une guirlande végétale et couronnées de chapiteaux doriques alternant volutes et feuilles d’acanthe.
Sur le registre supérieur quatre guerriers se battent à coups de lance et de hallebardes sur un fond paysagé.
En bas, un cartouche comprend une inscription en allemand précédé d’une date : “1563 / Die Statt Aarburg”.

Verre, plomb

Moyen. Trois lacunes importantes en haut à droite et dans le drapeau, plusieurs fentes. En 2024 le vitrail a été restauré par l'atelier Pinto Restauré !

Cette verrière fait partie d’un lot de six vitraux acheté en 1891 auprès de l’antiquaire genevois Giacomo Terracina. Les six oeuvres sont l’oeuvre du verrier bernois Johann Henrich Müller, à qui Revilliod a commandé en 1883 une série de vitraux armoriés pour les portes d'entrée, la coupole et les fenêtres du musée Ariana (Deonna, 1938, p. 2). Les vitraux de la coupole sont pour la plupart des copies de vitraux anciens datant du XVIe siècle (Deonna, 1938, p. 6 ; Sidler, 1890-1892 ; p. 7, Sidler, 1901, p. 72 ; Sidler 1905, p. 105), provenant essentiellement de l’église réformée d’Ursenbach.

Ce vitrail aux armes d’Aarbourg est une copie d’un panneau provenant du musée du château de Thoune (BE_858), datant de 1564 et signé du peintre verrier bernois Thüring Walther (1546-1615), réalisé alors qu’il était encore en formation ou jeune compagnon, probablement chez un maître verrier bernois (Hasler & Keller, 2016).
Cette présente verrière a été restauré à deux reprises : en 1912 par Hans Drenckhahn et antérieurement, peut-être par Johann Heinrich Müller (dont les ajouts ont été supprimés par Drenckhahn) (Hasler & Keller, 2016). Müller connaissait donc probablement bien ce vitrail héraldique.
Il en conçoit une autre variante pour la coupole du Musée Ariana (GE_2228). Leur comparaison démontre de nombreux points similaires, particulièrement la scène imaginée dans les écoinçons. Par contre leur confrontation avec le panneau de Walther dévoile que le maître verrier ne fait pas de copie à l’identique, mais s’accorde un peu de liberté. Il modifie essentiellement les vêtements et le béret du banneret et change totalement la partie supérieure dans les deux écoinçons. Alors que sur le vitrail de Walther, ceux-ci sont ornementaux, Müller y intègre une scène de bataille. Les coloris des colonnes soutenant l’entablement sont également différents, comme le fond damassé bleu, mais comme celui-ci sur le vitrail de Walther a été entièrement refait au XIXe siècle lors de sa restauration par Drenckhahn, il est impossible de savoir si l’un des deux arrière-plans (ils sont les deux différents) de Müller était plus proche de l’original que celui de Drenckhahn.