Vitrail représentant la Vierge à l’Enfant, assise sous un dais à clef de voûte. Marie, couronnée, nimbée et enveloppée dans un manteau, tient debout sur ses genoux le Christ enfant nu à nimbe crucifère.
Aucune
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Vitrail représentant la Vierge à l’Enfant, assise sous un dais à clef de voûte. Marie, couronnée, nimbée et enveloppée dans un manteau, tient debout sur ses genoux le Christ enfant nu à nimbe crucifère.
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Quelques fissures, traces de corrosion, effacement de la grisaille, quelques compléments, mise en plomb moderne, traces de ponçage des verres du XIXe siècle, une bordure moderne a été ôtée lors d’une restauration après 1980.
Vitrail au plomb, verre incolore et coloré, grisaille
Avec ses verres lisses et réguliers dépourvus de corrosion, ce vitrail a été catalogué par Deonna (1938, p. 10) comme une imitation du XIXe siècle d’un panneau des XIIIe ou XIVe siècles. Comme beaucoup de verrières médiévales, l’absence de couches de corrosion et l’aspect poli des verres sont dus à des interventions de nettoyage et ponçage courantes aux XIXe et XXe siècles (Schweizer, 1985, p. 126 ; cf. BE_1475, Téchnique/Etat). Dans les années 1980, une étude technique de la composition des verres a cependant révélé que les verres datent bel et bien du Moyen Âge, ce que confirme l’analyse stylistique, menant à une datation au tout début du XVe siècle. En effet, la couronne et le costume portés par Marie, tout comme le modelé de son visage, le drapé de son ample manteau ou encore le réalisme du corps du Christ enfant, invitent à percevoir les origines de ce panneau dans un dessin de la fin du XIVe siècle, réalisé dans le sud de l’Allemagne (Lapaire, 1980, p. 25-26 ; Loche, 1982, p. 167).
Le vitrail est probablement l’oeuvre d’un atelier actif au tournant du XVe siècle dans le sud de l’Allemagne. La comparaison de ce panneau avec des verrières de cette région, conçues à la même période, confirme cette hypothèse. Des rapprochements stylistiques au niveau du dessin des corps et des visages, des coiffes et vêtements, ou encore des modelés des drapés, peuvent par exemple être effectués avec les vitraux des églises Sainte-Marthe à Nuremberg, réalisés vers 1410-1420 (Nürnberg, Pilgerspitalkirche St. Martha, s. d.), ainsi qu’avec ceux de l’église Saint-Sebald à Nuremberg, datés vers 1380-1390 (Scholz, 2013, p. 186-197). Lapaire (1980, p. 26), a également proposé d’établir des parallèles stylistiques entre ce panneau et ceux de l’église Saint-Sixte à Pollenfeld, datés vers 1390-1400 (Scholz, 2002, p. 390-407 ; Pollenfeld, Pfarrkirche St. Sixtus, s. d.). Il a encore tissé d’autres liens stylistiques avec les panneaux argoviens de l’église de Staufberg, réalisés vers 1420, malgré la perte de souplesse des figures (Lapaire, 1980, p. 26).
La verrière a été achetée par Gustave Revilliod vers 1880.
Cité dans :
Sidler, 1905, p. 103, n° 87.
Deonna, 1938, p. 10, n° 12.
Lapaire, 1980, p. 25-26, fig. 6.
Loche, 1982, p. 167, n° 73.
Schweizer, 1985, p. 126.
Gustave Revilliod, Genève (donateur)
Musée Ariana, Genève
Gustave Revilliod, jusqu’en 1890 (Genève) · Provient de la collection de vitraux du Musée d’art et d’histoire de Genève
Braun, H.S. (1967). Ein kleines Farbenwunder : die gotischen Glasgemälde der Kirche auf dem Staufberg. Zurich : Aldus Manutius Verl.
Deonna, W. (1938). Catalogue du Musée Ariana (Fondation G. Revilliod). Genève : Ville de Genève.
Glasmalereien im Kontext : Nürnberg, Pilgerspitalkirche St. Martha. (s. d.). Corpus Vitrearum DE. Consulté le 26.01.2024 sur https://corpusvitrearum.de/glasmalerei-im-kontext.html?tx_culturalheritage_localities%5Blocality%5D=15&tx_culturalheritage_localities%5Baction%5D=listByLocality&tx_culturalheritage_localities%5Bcontroller%5D=Objects&cHash=1a65ae9d4d984e751702474430467f54.
Glasmalereien im Kontext : Pollenfeld, Pfarrkirche St. Sixtus. (s. d.). Corpus Vitrearum DE. Consulté le 26.01.2024 sur https://corpusvitrearum.de/glasmalerei-im-kontext.html?tx_culturalheritage_localities%5Blocality%5D=30&tx_culturalheritage_localities%5Baction%5D=listByLocality&tx_culturalheritage_localities%5Bcontroller%5D=Objects&cHash=686dd99be2704c808ee9dfd35137bb26.
Lapaire, C. (1980). Vitraux du Moyen Age. Genève : Musée d'art et d'histoire.
Loche, R. (1982). Sauver l'art ? : conserver, analyser, restaurer : [exposition] Musée Rath, Genève, 18 mars 16 mai 1982. Genève : Ed. du Tricorne.
Scholz, H. (2002). Die mittelalterlichen Glasmalereien in Mittelfranken und Nürnberg extra muros. Berlin : Deutscher Verlag für Kunstwissenschaft.
Scholz, H. (2013). Die mittelalterlichen Glasmalereien in Nürnberg : Sebalder Stadtseite. Berlin : Deutscher Verlag für Kunstwissenschaft.
Schweizer, F. (1985). Röntgenfluoreszenzanalytische Untersuchung eines Glasgemäldes: Kopie oder Original ? Sonderdruck aus Arbeitsblätter für Restauratoren. Heft 1. 126-135.
Sidler, G. (1905). Catalogue officiel du Musée de l'Ariana. Genève : Ville de Genève/Atar.
Anthonioz, S. (Dir.). (2025). Post Tenebras Lux. La collection de vitraux du Musée Ariana. Genève : Éditions Georg.
18.03.1982 – 16.05.1982, Sauver l'art ? : conserver, analyser, restaurer, Musée Rath, Genève
15.11.2024 – 02.11.2025 : Post tenebras lux. Les vitraux du Musée Ariana, Musée Ariana, Genève
Musée Ariana, Genève