Research
Oskar Cattani réalise ce vitrail pour le baptistère en 1935, en collaboration avec l’atelier Kirsch & Fleckner. L’architecte de l’église, Albert Cuony, membre du Groupe romand de Saint-Luc, la conçoit dans l’esprit des grandes constructions rattachées à l’influence de cette Société artistique catholique, en laissant une grande place à la décoration réalisée en collaboration avec différents artistes.
Pour la réalisation des vitraux, la commission de bâtisse contacte à la fois l’atelier Chiara de Lausanne, l’artiste Alexandre Cingria (Chiara, 1934) et l’artiste fribourgeois Jean-Edouard de Castella pour obtenir une offre. Ce dernier lui transmet un devis pour les verrières hautes et basses de la nef (Castella, 1934a et c) et conçoit des premières esquisses (Castella, 1934b). Malgré une baisse de prix d’entente avec l’atelier Kirsch et Fleckner (Castella, 1934d), Castella propose des tarifs supérieurs à ceux de Chiara et Cingria et est par conséquent écarté du projet. Dès lors, la commission de bâtisse se met en quête d’un nouvel artiste et contacte Oskar Cattani, probablement par l’intermédiaire de Kirsch et Fleckner qui venait de collaborer avec lui pour les vitraux de la chapelle du Préventorium du Rosaire aux Sciernes d'Albeuve (1932-1933) et de la chapelle du Salésianum à Fribourg (1934). Étonnamment, la commission semble par ce choix adhérer à la proposition de Castella, qui ne voyait pas d’inconvénient à ce que la réalisation des verrières hautes de la nef soit confiée à deux artistes différents (Castella, 1934c). Cattani réalise donc quatre vitraux contre six pour Cingria dans cette partie de l’édifice.
En août 1935, alors que les vitraux des fenêtres hautes de la nef sont posés depuis quelques semaines, la commission de bâtisse n’a pas encore décidé à qui des deux artistes (Cingria ou Cattani) elle souhaite octroyer la réalisation des verrières des bas-côtés. Elle préfère préalablement demander l’avis de Cuony (Ruffieux et Dousse, 1935). Son choix se porte sur Cingria pour l’ensemble des huit verrières des bas-côtés, tandis que Cattani reçoit la commande du vitrail du baptistère, qu’il réalise à nouveau en collaboration avec l’atelier Kirsch et Fleckner (Kirsch et Fleckner, 1935). Situé à côté de la porte d’entrée, il se présente quelque peu en retrait par rapport aux autres fenêtres et offre l’opportunité à Cattani d’exprimer pleinement sa personnalité artistique. Contrairement aux fenêtres hautes où il était contraint de suivre le modèle défini par Cingria (bien qu’il ait malgré tout réussi à s’affirmer stylistiquement), il peut se déployer plus librement à travers cette petite fenêtre. Un baptistère se voulant un lieu intime, il choisit des couleurs denses, (bleu, turquoise, rouge, violet) et crée un dessin franc, tout en angles, n’hésitant pas à donner une carnation turquoise au visage du Christ pour répondre à la dominante des tons froids développés sur la partie gauche du vitrail. A droite, Jean-Baptiste est au contraire baigné d’une lumière chaude, apportée par des teintes passant par un dégradé de verts et par la carnation jaune orangée de son visage et de ses membres.
Dating
1935
Owner