Dans un cartouche deux dates : “-1873- -1933-”.
Imprimerie St. Paul / – 1873 – – 1933 – / fer (de haut en bas)
H. B // H. Broillet fec (en haut)
Taches, plis, bords légèrement abîmés, trous de punaises
Crayon, encre de chine
Ce carton en noir et blanc est le modèle précis à l’échelle 1:1 du cartouche figurant sous la scène figurée du vitrail consacré à un atelier d’imprimerie avec Gutenberg situé au deuxième étage et ornant la grand baie vitrée de la cage d’escalier menant aux ateliers et bureaux de l’imprimerie Saint-Paul à Fribourg.
Cet édifice, sis au no. 40, a été ajouté à la première partie (no. 38) construite par les architectes Broillet & Wulffleff en 1902-1903 (Lauper, 2012, p. 73).
En 1871, la chanoine Joseph Schorderet lance un quotidien catholique à Fribourg qu’il nomme “La Liberté”. Deux ans plus tard, en 1873, il fonde la congrégation religieuse des soeurs de Saint-Paul de Fribourg (dite alors Œuvre de Saint-Paul pour l’Apostolat de la Presse) avec une idée précise. Il songe à ces soeurs comme main-d’oeuvre pour la confection du journal et d’autres imprimés. L’Oeuvre devient progressivement majoritaire de l’Imprimerie catholique et en 1892, l’une des jeunes filles engagées de la première heure, Louise Bersier, est nommée directrice. En 1903, l’Oeuvre de Saint-Paul s’installe dans de nouveaux locaux sur le boulevard de Pérolles 38. L’imprimerie y est installée également. Au début des années 1930, une nouvelle rotative typographique est nécessaire. Ne pouvant être installée dans le sous-sol du bâtiment de Pérolles 38, un nouvel immeuble adjacent au premier est édifié. Il est inauguré en décembre 1933. Cette date marque un nouvel élan pour l’imprimerie. Les soeurs s’installent dans les deux étages supérieurs du no. 40 et continuent d’occuper les murs du no. 38 (Repond, 2014, p. 15-20, 21-25).
La grande baie vitrée se déployant dans la cage d’escalier de l’entrée de l’imprimerie date de 1933, année de construction de la nouvelle aile. Les deux vitraux la décorant au premier et deuxième étages sont l’oeuvre d’Henri Broillet et de l’atelier fribourgeois Kirsch et Fleckner et datent de l’édification du nouveau bâtiment.
C’est l’une des très rares réalisations verrières profanes de l’artiste, voire la seule dans l’espace public. Le sujet principal sur la thématique de l’imprimerie se déploie au centre de la verrière alors qu’une large bordure composée de verres blancs l’entoure pour laisser pénétrer une lumière suffisante dans les escaliers. Aux quatre coins de la fenêtre, des motifs liés à l’imprimerie complètent chacun des deux vitraux.
Au début des années trente, Henri Broillet, devenu conservateur du Musée d’art et d’histoire de Fribourg en 1928, n’a pas une grande production verrière. Il vient de terminer trois vitraux pour l’église Saint-Martin à Avry-devant-Pont et en 1934 obtient le mandat pour la réalisation de la rose du Sacré-Coeur pour la façade occidentale de l’église Saint-Pierre à Fribourg. Les deux verrières de l’imprimerie s’inscrivent dans la même lignée stylistique que ses créations à Avry-devant-Pont.
Donation privée
Vitrocentre Romont
Collection privée
Lauper, A. (2012). Pérolles. Dans Société d’histoire de l’art en Suisse (dir.), Guide artistique de la Suisse (tome 4b, p. 71-76). Berne, Suisse : Société d’histoire de l’art en Suisse.
Repond, J.-B. (2014). Elle a tourné notre rotative : 1871-2014. Fribourg, Suisse : St-Paul.
Schöpfer, H. (1994). Fribourg : Imprimerie Saint-Paul (bd de Pérolles). Inventaire du patrimoine religieux (IPR). Document inédit.
Vitrocentre Romont