A l’intérieur d’un médaillon oblong décoré d’une bordure végétale avec des guirlandes de fleurs, l’Adoration des bergers est représentée à l’entrée d’une étable. L’Enfant Jésus est assis dans une mangeoire et fait un signe de bénédiction de sa main gauche. A droite, la Vierge Marie est agenouillée devant lui en prière. Derrière elle, saint Joseph, appuyé sur sa canne, baisse sa tête.
Sous la mangeoire sont déposés deux fagots de paille et à côté une lanterne. A gauche, deux bergers se présentent devant l’Enfant Jésus. Le premier est agenouillé, les mains jointes en prière, le second est debout au second plan et écarte ses mains. Un boeuf apparaît à droite des bergers.
A l’arrière-plan se déploie un paysage de montagnes.

Coins du carton légèrement abîmés, taches

Cette maquette en couleur est un projet figurant une Adoration des bergers pour la nouvelle église Sankt Stephan au Jaun. Cette version n’a pas été retenue. En effet, cette scène a été adaptée dans l’église sur une fenêtre à deux lancettes et a fait l’objet de deux cartons, les KF_264 et KF_265. Néanmoins le dessin de la maquette a été repris en grande partie dans les deux cartons.
Le cycle des vingt vitraux pour l’église Sankt Stephan au Jaun date de 1908-1910, années de construction du sanctuaire (Lauper, 2012, p. 135; Buchs, 2010, p. 7-9). Contrairement à l’église de Villarlod, datant de 1910, aucun des cartons n’est signé de Raymond Buchs, pourtant l’attribution de ces oeuvres à l’artiste ne fait aucun doute. Stylistiquement, ces vitraux se rapprochent des cycles de Neyruz (1904-1906) et d’Onnens (1911-1913). Les cartons pour les deux vitraux du choeur au Jaun, saint Pierre et saint Paul sont réutilisés à Onnens.
Raymond Buchs, entre 1908 et 1910, est encore à Berlin où il dirige un atelier de graphisme pour lequel il décroche de nombreuses commandes et a un véritable succès (Rudaz, 2001a, p. 15). Cela ne l’empêche pas de garder un lien avec l’atelier Kirsch & Fleckner et de continuer à travailler pour eux (Rudaz, 2001b, p. 20). Lorsqu’il rentre à Fribourg en 1911 (Rudaz, 2001a, p. 15), il travaille au cycle d’Onnens qui est sa dernière contribution à l’art du vitrail.