Ce vitrail abstrait est composé de deux oeuvres superposées, chacune encadrée d’un plomb et réunie grâce à des vis aux quatre coins.
La strate du haut est composée d’un verre plaqué dans les tons jaunes, dont la couche supérieure est gravée à l’acide révélant des lignes verticales et diagonales ainsi que des volutes apparaissant sur un verre blanc. La couche inférieure est constituée d’un verre jaune inséré de moirures bleues qui forment des volutes. La superposition de ces deux couches apportent une forme de tridimensionnalité à l’oeuvre.

Aucun dommage à signaler.

Ce vitrail ainsi que six autres oeuvres, dont un carton, ont fait l’objet d’une donation au Musée Ariana de Genève en 2020 par le verrier et peintre verrier Martin Halter, représentant la troisième génération de l’atelier bernois Halter.

Cette oeuvre abstraite réalisée en 2007 par Martin Halter allie une maîtrise des techniques traditionnelles de l’art verrier (vitrail au plomb, verre plaqué gravé à l’acide) à une vision moderne du vitrail. L’artiste est convaincu qu’il n’est pas nécessaire de s’éloigner des “caractéristiques identitaires originelles du vitrail” pour expérimenter des voies artistiques contemporaines (Halter, 2023). Tout au long de ses réflexions créatives, il réfléchit parallèlement aux solutions techniques pouvant servir idéalement son projet. Cet avancement conjoint entre technique et création est selon lui toujours bénéfique à son oeuvre. Unir l’art et l’artisanat de manière indivisible est sa devise (Halter, 2023).

En superposant deux vitraux sertis de plomb, il apporte à son oeuvre une tridimensionnalité non seulement par l’épaisseur qu’il lui octroie, mais aussi en jouant avec la transparence des deux couches. Les lignes esquissées sur le support du premier plan dialoguant avec celles de l’arrière-plan pour apporter une vision nouvelle de la verrière combinée des deux strates. Cette transparence des couches permet aussi une perception différente du vitrail selon où l’on se positionne devant elle.
Alors que pour “Katze auf dem Radar” (GE_2373),* il choisit un sujet réaliste, pour *Impuls, il s’oriente vers un “langage pictural” symbolique, exprimant son propre mode de pensées et de formes subconscient (Halter, 2023). Comme pour le chat, c’est la technique et la matière qui viennent donner la meilleure expression créative à son idée. Il utilise un verre soufflé à la bouche avec plusieurs couches de couleur en surimpression sur une couche de verre transparent. Ce voile de teintes en dégradé dialogue avec une structure géométrique stricte définie par la gravure à l’acide.

L’artiste débute ses recherches sur la tridimensionnalité en 1983-1984 en même temps que ses vitraux unidimensionnels, qu’ils appellent “libres”, faisant “sauter” les cadres ((Halter, 2023). Son oeuvre “Migration des oiseaux”* (”Vogelzug”*) (VMR_940), donation en 2020 **au Vitromusée Romont, allie ces deux regards, l’oeuvre tridimensionnelle n’étant plus enfermée dans un cadre rectangulaire stricte.

Pour “Impuls”, comme d’ailleurs pour toutes ses oeuvres, l’artiste donne le titre à sa création seulement lorsque celle-ci est terminée. Parfois, le titre se limite à ce que l'œuvre tente de transmettre, complétant et arrondissant le message visuel. Parfois aussi, la désignation d’un titre permet de déclencher chez le spectateur une association souhaitée par l’artiste (Halter, 2023). C’est particulièrement vrai pour cette oeuvre abstraite.