Vitrail rectangulaire représentant dans une mandorle la Vierge à l’Enfant couronnée tenant un sceptre, debout sur un croissant de lune. De part et d’autre, devant des piliers, figurent saint Étienne muni d'une palme de martyre et de pierres et sainte Anne portant dans ses bras le Christ enfant, accompagnée de la Vierge en prière. Dans la partie supérieure, les écoinçons représentent un fragment d’Annonciation avec la Vierge Marie et la colombe du Saint-Esprit et un homme assis sur une chaise faisant face à un enfant (remploi). Dans le soubassement se trouve un cartouche comportant une inscription des donateurs séparée en son centre par leurs armes, avec un petit personnage masculin agenouillé en prière à gauche.

Verres en partie dessertis, nombreuses fentes, plusieurs plombs de casse, plusieurs compléments de verres anciens et modernes.

Ce panneau a été restauré à l’aide de plusieurs pièces de remploi de provenance et d’époque diverses (écoinçon droit et partie des éléments architecturaux). Il a été commandé par Stefan et Anna Baudrei (Boudry ?). Les saints Étienne et Anne présents sur les côtés apparaissent tous deux comme les patrons des donateurs. Le personnage masculin agenouillé à gauche de l'inscription figure le commanditaire. Il est probable que son épouse ait également été représentée de l'autre côté, à droite du cartouche. A ce jour, nous ne possédons pas plus d’informations sur le couple.

Le peintre verrier n'est pas identifié. D'un point de vue stylistique, le présent panneau peut être rapproché de deux verrières réalisées en 1627 par le peintre verrier Sebastien Schnell pour le couple Python-Fegely avec le sacrifice d'Isaac (FR_103) et celui de Jacques Gachet avec la résurrection du Christ (FR_104). Ce maître s'est fréquemment inspiré pour ses créations d'éléments issus des cartons de Daniel Lindtmayer (1552-1606/1607), dont plusieurs avec la Vierge à l'Enfant sur un croissant de lune sont aujourd'hui connus (cf. Thöne, 1975, fig. 95, 98, 350-354, 442). Cependant, le mauvais état de conservation de la pièce centrale et la perte de sa grisaille rendent les parallèles avec ces dessins difficiles. L'activité de Schnell n'étant pas attestée avant 1624 à Fribourg (Bergmann, 2014, p. 353-358), il ne semble pas être un auteur fiable pour la présente verrière. D'autres parallèles stylistiques peuvent également être établis entre le présent panneau et le vitrail héraldique de 1616 de Hans Fruyo et Clodina Than (FR_244) d'auteur inconnu, aujourd'hui conservé au Musée Gruérien à Bulle. Ce dernier semble s'inscrire dans un ensemble de verrières réalisées par un maître non identifié en 1611 pour les autorités fribourgeoises (FR_89) et Heinrich Pfyffer (FR_227), en 1612 pour Wilhelm Rusch (FR_90) et vers 1620 pour le bailliage de Fribourg (FR_245). Malgré quelques similitudes avec celui de 1611 commandé par Pfyffer, le présent vitrail se distingue stylistiquement du reste des vitrages.

L’emplacement d’origine et la provenance du vitrail demeurent inconnus. Au vu du sujet, il s’agissait probablement d’un édifice religieux.