Hans Waldmann se tient sur un fond damassé bleu et un parterre herbeux. Barbu et coiffé d’un chapeau à plumes, il porte à sa ceinture une épée qu’il tient de sa main gauche, alors que dans la droite il tient des clous. L’encadrement se compose de dix-sept armoiries superposées de communes zurichoises et d’un district (dont certaines sont inversées).

Moyen. Huit fentes, plombs de casse. Fragment d’un cadre du XVIe siècle ; vitrail en grande partie refait au XIXe siècle.

Ce vitrail datant de la fin du XIXe siècle est l’oeuvre du peintre verrier bernois Johann Heinrich Müller. Il fait partie d’un groupe de dix-huit oeuvres réalisé entre 1883 et 1886 pour les ouvertures du tambour de la coupole du Musée Ariana. Gustave Revilliod commande en 1883 pour différentes fenêtres du bâtiment un ensemble plus vaste au maître verrier, comprenant encore des verrières pour les dormants des deux portes d’entrée et les fenêtres du rez-de-chaussée (Deonna, 1938, p. 2).

Pour le tambour de la coupole, Müller réalise des copies de vitraux héraldiques datant du XVIe siècle (Deonna, 1938, p. 6 ; Sidler, 1890-1892, p. 7 ; Sidler, 1901, p. 72 ; Sidler, 1905, p. 105) provenant pour la moitié de l’église réformée d’Ursenbach dans le canton de Berne, illustrant des saints, soldats et bannerets. Ce vitrail fait exception. En effet, contrairement aux autres oeuvres, Müller a semble-t-il travaillé sur une base plus ancienne, les armoiries dans l’encadrement, à l’exception des deux situées en bas, provenant probablement d’un vitrail XVIe siècle qu’il a complété et refait.

La partie centrale illustre l’un des maires historiquement les plus importants de Zurich : Hans Waldmann (vers 1435-1489). Malgré des origines modestes, il fut élu maire en 1483, après s’être forgé une réputation internationale durant les guerres de Bourgogne pendant lesquelles il commanda les troupes zurichoises, notamment à Morat (1476), où il fut adoubé chevalier, et à la bataille de Nancy (1477). Il participa au siège de Bellinzone en 1478. Dirigeant les envoyés confédérés aux négociations de paix avec l'Autriche (1476), la France (1477) et Milan (1479), il reçut des pensions des princes. Le roi de France et le Duc de Milan souhaitaient l’engager à leur service mais Waldmann préféra revenir à Zurich. Dans sa politique de renforcement de la ville au mépris des droits et des besoins économiques des territoires sujets, il se mit en danger. Finalement, l’interdiction de la chasse aux paysans et le massacre de leurs chiens, sous prétexte de dégâts causés au gibier, provoqua le soulèvement des campagnes. Malgré une médiation des Confédérés qui ramena le calme, Waldmann fit modifier le texte ce qui révolta aussi les bourgeois de la ville qui l’arrêtèrent avec ses partisans. Waldmann fut condamné et décapité le 6 avril 1489 (Lassner et Sieber, 2013).